Milan AC : Silva et Cutrone peuvent-ils coexister ?

Par Romain Simmarano publié le 13 Déc 2017

Crédits

L’un porte le classique numéro 9, l’autre un peu académique numéro 63. Le premier a ainsi été recruté pour 38 millions d’euros, le second est un pur produit de la formation milanaise. André Silva a joué 19 matches pour 8 buts marqués, tous en Europa League. Patrick Cutrone a aussi joué 19 matches, pour 7 buts marqués dont 2 en Serie A. Au fond, les destins de ces deux jeunes espoirs apparus sous le maillot rossonero cette saison semblent se confondre en terme de statistiques. Pourtant, au-delà de ces chiffres flatteurs, la réalité de leur coexistence n’est pas particulièrement radieuse. Sous la houlette de Montella, les deux hommes n’ont été alignés ensemble qu’à de rares occasions, et surtout en Europa League. Cela pose évidemment la question de leur « compatibilité » à la pointe de l’attaque.

Gattuso peu encouragé à relancer le duo durablement

Depuis l’arrivée de Gennaro Ivan Gattuso, la tentative a bien eu lieu. Elle n’a cependant pas été concluante, puisque le 3-5-2 aligné à Rijeka s’est soldé en échec cuisant. Cutrone comme Silva n’ont jamais véritablement semblé à l’aise, peu aidés il faut le dire par une arrière-garde peu reluisante. Mais incontestablement, ce revers n’encouragera guère Gattuso. Au contraire, la victoire face à Bologna (2-1) dimanche dans un 4-3-3 renouvelé et plutôt séduisant risque de rendre ce scénario peu probable. Kalinic, s’il n’a pas marqué lors de ce match, a confirmé qu’il pouvait faire office de pivot dans ce système autrefois référence pour un certain Vincenzo Montella. Changement de style, donc, mais peu de différence pour les deux espoirs. En manquant ce rendez-vous important de Rijeka, ils ne se sont pourtant pas totalement sabordés. Car l’un comme l’autre peuvent prétendre à une place de choix dans un 4-3-3.

Kalinic pas indéboulonnable, la chance d’André Silva

En effet, même si le 4-3-3 devait redevenir la référence pour le Milan AC, Silva comme Cutrone peuvent jouer leur carte. Ils le pourront d’autant plus que Kalinic n’est pas incontestable. Sa propension à manquer des face-à-face et à proposer des solutions imparfaites aux ailiers pourrait lui coûter cher. Sur un plan strictement statistique, le Croate en est à 17 matches pour 4 buts. Ce total famélique ne le place pas en position d’extrême force. La tifoseria milanaise s’est clairement prise d’affection pour Cutrone. Mais Silva est un investissement à part entière : et si Milan devait demain le céder à bas coût, ce serait un nouvel aveu de faiblesse même si le Portugais n’arrive pas à débloquer son compteur but en championnat. La situation économique et financière du club est certes d’une rare complexité, mais elle ne doit pas faire céder à la panique. Il faut cependant être clair. Si le 4-3-3 devait définitivement faire son retour à Milan, alors l’un des trois attaquants de pointe devra partir. Et à ce petit jeu, André Silva représente malheureusement l’option la plus économiquement porteuse.