Milan AC, l’institution plus forte que la trahison

Par Romain Simmarano publié le 17 Juin 2017
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Les journées qui suivent une séparation douloureuse sont toujours les plus difficiles. Chacun a tendance à réellement prendre conscience du fait accompli, de la finitude des choses. Prenez le cas de Donnarumma : il choisit donc de quitter son club formateur à 18 ans et alors même que celui-ci lui avait proposé de devenir le joueur le mieux payé de sa génération. Evidemment, les réveils dans les chaumières milanaises promettent d’être désagréables. Il n’en reste pas moins que chaque rupture comporte aussi sa part de surmontable, sa part de rapport de force inhérente à tout duel. Ne dit-on pas ainsi qu’il n’est pas toujours certain de « remporter » la rupture même si on l’a provoquée ? Ce langage de la victoire et de la défaite adapté à la séparation est éloquent. Le gardien italien a bien sûr provoqué, dans des conditions apocalyptiques, cette fin. Il faut pourtant que ses contempteurs -et ils sont nombreux- se rassurent : au Milan AC, la vie continue !

Le Milan AC est l’un des plus grands clubs du monde

Avec Donnarumma, le club lombard a remporté une Supercoupe d’Italie. Un trophée sympathique, mais qui rivalise assez faiblement avec la galerie de trophées à la Casa Milan. Il faut donc remettre les choses en perspective. Derrière les murs de Milanello se niche une institution pétrie d’histoire, de gloires et de mythes, qu’aucun comportement individuel ne viendra fragiliser. Il ne s’agit pas que de dates passées, mais plutôt d’un état d’esprit, d’un souffle unique en son genre. C’est une société à part entière, à laquelle l’écrasante majorité des joueurs passés par là se sont identifiés, comme dans une famille. Le Milan AC est une grande maison, une citadelle édifiée par ses héros, consolidée par leur sueur et par leurs larmes. Donnarumma a voulu s’en extirper, et c’est ainsi. Il aurait pu tout y être, tout y incarner et magnifier par la constance une carrière prometteuse. Il n’en est rien. Mais si le club peut en sortir gagnant, c’est parce que son exécutif s’est armé de fermeté dans cette affaire.

Le renouveau se fera avec un autre gardien

Cette fermeté ne devait d’ailleurs rien au hasard. Elle repose sur une idée essentielle, cruciale, qui résume tout. Le Milan AC est de retour, et cette grandeur est accessible avec ou sans Donnarumma. Un gardien extrêmement prometteur, auteur d’une magnifique saison, mais qui n’en reste pas moins un seul joueur, auteur d’une seule saison pleine, et qui aujourd’hui se retrouve bien seul. Il y a de l’autre côté du miroir une stratégie très intéressante dont la meilleure illustration demeure ce mercato anticipé plutôt réussi. Cette dynamique aurait pu faire pencher la balance pour Donnarumma. Ce n’est pas ce qu’il s’est passé, mais cela n’altère en rien la marche en avant. Un nouveau gardien viendra et la couveuse rossonera préparera avec soin le jeune Plizzari. Alors, bien sûr que Gigio n’existe plus et que cela est triste. Mais à Milan, le navire continue de flotter et trace son sillon dont on espère qu’il sera le meilleur. Et qui sait si, dans quelques années, l’on ne dira pas: « ah, si celui-là ne s’était pas perdu en quittant Milan… » ?




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Romain Simmarano

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