Monchi, l’année I du sergent andalou

Par Anthony Maiorano publié le 20 Mai 2018
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A peine le temps de siroter un spritz à quelques encablures de la Place d’Espagne que l’Espagnol était déjà appelé à résoudre l’imbroglio lié à la fin de carrière de Francesco Totti. Le 3 mai 2017, il affirmait sans langue de bois que le guide spirituel de toute une cité allait se retirer du circuit après 24 années de règne sans partage dans le cœur des gens. Suffisant pour s’attirer les foudres d’un entourage qui fait du souvenir mélancolique du passé son pêché mignon. Une communication soignée caractérisant le tempérament d’un homme rusé et qui sait faire la part des choses au moment propice. De fait, il a à multiples reprises utilisé à bon escient les réseaux sociaux pour haranguer les troupes, notamment lors des échéances européennes mais également pour extérioriser l’attachement précoce qu’il éprouve pour cette ville et ses citoyens. Il serait trop hâtif et naïf d’émettre un premier jugement sur le dirigeant au vue des récentes opérations mercato réalisées, tant l’on connaît le parcours et les méthodes du natif de San Fernando, qui prônent un travail sur le long terme avec l’intégration progressive d’éléments d’avenir. Un impact immédiat dans un club en légère reconstruction et qui a dû absorber les adieux de dirigeants, coach et joueurs clé du contingent. Sa mission première ? Inculquer une mentalité de gagnant dans le cadre d’un environnement possédant la fâcheuse habitude de se reposer sur ses acquis. Rien que ça.

Comme les cinq doigts de la main

Perfectionniste et ouvert d’esprit, il a toujours eu à cœur de bénéficier de structures de qualité et d’un réseau d’observateurs qualifiés. Outre la présence régulière de Totti pour l’accompagner dans la majorité de ses déplacements, évènements et autres dîners avec la presse (l’ancien capitaine n’ayant pas encore de rôle bien défini), il peut compter les yeux fermés sur trois autres personnes. Ainsi l’on y retrouve Federico Balzaretti avec qui le rapport professionnel est passé d’inattendu à efficace. Propulsé dans le staff par Walter Sabatini, l’ancien défenseur s’est fait apprécié pour sa flexibilité et ses compétences. Chargé de suivre l’évolution des jeunes envoyés en prêt, il lui arrive occasionnellement de se joindre au directeur sportif lors d’expéditions étrangères pour observer des joueurs. De retour dans la capitale après une brève parenthèse avec le groupe chinois Suning, Ricky Massara prendra lui aussi ses quartiers au sein de l’organigramme et sera l’interlocuteur principal de Monchi. De quoi profiter au mieux d’un réel passionné maîtrisant plusieurs langues et ayant un carnet d’adresse pléthorique. Responsable du département de recrutement, Francesco Vallone dirige à son tour un effectif de neuf employés et un coordinateur pour l’équipe fanion. Chez les écuries de jeunes, deux coordinateurs ainsi qu’un scout sont mandatés pour chaque région supervisée.

L’œil de Big Brother

L’Espagnol organise méticuleusement toutes les phases de développement de la chaîne de recrutement et échange constamment avec l’intégralité de ses collaborateurs. Le but est de couvrir une grande quantité de championnats et compétitions à travers le monde (de la division 1 à 4) et de filtrer les joueurs selon divers critères (aptitudes, personnalité, prix). Vallone a d’ailleurs récemment tiré le portrait de son mentor. « Il dispose d’une méthodologie de travail détaillée avec des objectifs clairement identifiés, autant au niveau du timing que de la zone géographique. Chaque recruteur visionne à peu près 600 matchs par année. L’important est de planifier un quota de rencontres à suivre pour maintenir un niveau de surveillance élevé.» Le secret de la réussite de l’empire Monchi.




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Anthony Maiorano

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