Montella, la stratégie du profil bas

Par Romain Simmarano publié le 18 Oct 2016
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Seize points en huit matches. Du côté de la Casa Milan, on s’en pince encore. Après quatre saisons d’errance plus ou moins accentuée, le Milan AC réalise son meilleur début de saison depuis le millésime 2010-2011. Une année de titre et de grandeur, la dernière en date. Chez les tifosi, l’espoir de voir Milan renaître de ses cendres, dans un contexte favorable de reprise du club, est tangible. Les plus ambitieux parlent même de jouer le titre en cas de victoire contre l’ogre turinois, samedi soir ! On pourrait croire qu’un vent de folie souffle sur le club lombard. Pourtant, un homme calme les ardeurs et s’efforce de jouer la carte de la modestie. Mister Montella, pourtant l’un des principaux artisans de ce renouveau, est en effet constant dans sa communication: profil bas et projection de long-terme. Une manière de se protéger autant qu’un effort de style particulièrement bienvenu.

« Ne me parlez pas du titre… »

En prenant les rênes d’un club légendaire absent de toute compétition européenne depuis 2013, Vincenzo Montella savait à quoi s’attendre. Pression permanente, attente de résultats immédiats, à plus forte raison dans un contexte de reprise du club que beaucoup interprètent comme une soudaine fontaine d’argent frais. L’homme a une finesse presque politique, puisqu’il se protège d’emblée de toute effusion de confiance. Après 8 journées, et même si les résultats sont particulièrement encourageants, le Montella milanais n’a pas l’intention de laisser s’installer l’euphorie. Il refuse tout simplement de parler de titre, et demande explicitement à ce qu’aucun de ses joueurs ne se mette à y penser sérieusement. Mesure pour mesure : on lui a demandé de se qualifier pour l’Europa League ? Il qualifiera Milan pour l’Europa League. Et, à ce compte-là, ce sera une saison délicieusement satisfaisante pour chacun. Voilà en tout cas ce que Montella va chercher à imprimer dans la tête de ses joueurs, et de ses supporters. Il s’agit aussi pour lui de se protéger: à trop faire rêver les tifosi, on prend le risque de les décevoir.

Milan va bien, et c’est de sa faute

La situation a cela de cocasse que c’est probablement le principal responsable de ce très beau début de saison qui tente, à tout prix, de le tempérer. Car la méthode Montella fonctionne indubitablement. Deux défaites évitables ont laissé place à une série de matches globalement satisfaisants. Au fond, la plus belle réussite de l’ancien attaquant de l’AS Roma est de faire briller des individualités qui n’attendaient que ça. Les superbes prestations de Donnarumma et Bacca sont les arbres qui cachent la forêt des beaux débuts de saison de Niang, Suso, Bonaventura (dans un tout nouveau rôle) ou encore Paletta en défense centrale. La plupart des voyants sont au vert, et le match de samedi est une occasion. Peut-être pas une occasion de lancer une course au titre encore un poil trop ambitieuse, mais l’occasion de marquer définitivement le retour du Milan AC au haut niveau qui aurait toujours du rester le sien. Car la dernière victoire des Lombards face aux Piémontais date de novembre 2012. Depuis, neuf défaites toutes difficiles à avaler pour les supporters. Puisqu’un changement d’ère s’illustre toujours avec des symboles forts, l’occasion est belle pour l’Aeroplanino de marquer une bonne fois pour toutes l’envol de son effectif en Serie A.




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Romain Simmarano

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