Mussolini et le football italien : un mariage de raison
L’unification par le football
Lorsque il arrive au pouvoir en 1922, Benito Mussolini a pour objectif de prendre la main sur toute les composantes de la société italienne. Et le football n’est pas exclu. Le Duce voit le fascisme comme la prolongation de l’unité italienne, il veut que l’identité nationale italienne prenne définitivement le pas sur les identités régionales encore très présentes à l’époque. Et quoi de mieux que le sport le plus populaire d’Italie, le Calcio, pour unifier tout un peuple. De plus, l’idéologie fasciste est directement inspirée du livre du psychologue français Gustave Le Bon et de son livre « Psychologie des foules ». Quoi de mieux que le football pour transcender les foules et les divertir pendant que le régime réduit petit à petit les libertés du peuple ? Pour ces deux raisons, Mussolini et ses proches conseillers prennent en main le football italien, dans un but purement nationaliste.
Un football sous contrôle
Dés son arrivé, Mussolini applique son dirigisme au monde du football et veut le façonner à son image. En 1926, il nomme à la tête de la Fédération l’un de ses collaborateurs et fascistes convaincus Leandro Arpinati. Celui ci a pour mission de bâtir une équipe nationale compétitive qui fasse rêver tous les Italiens. Deux ans plus tard, le siège de la fédération est déplacé de Turin à Rome, un peu plus près des yeux du Duce. L’Internazionale, au nom un peu trop cosmopolitain est renommé l’Ambrosiana, tandis que dans toutes les grandes villes d’Italie, le régime force plus ou moins les clubs à la fusion pour créer un championnat plus compétitif. Au moment de la fusion des clubs de Rome dans ce qui est aujourd’hui l’AS Roma, l’un des hauts dirigeants du régime fasciste Giorgio Vaccaro (qui deviendra président de la FIGC en 1932) empêche la SS Lazio, club historique de l’armée italienne de fusionner avec les autres clubs de la ville éternelle. Le Duce en personne deviendra membre honoraire du club en 1929 et favorise l’arrivée au club de Silvio Piola qui deviendra, et reste encore à ce jour, le meilleur buteur de l’histoire de la Serie A. Pourtant en 1942, lors du dernier championnat national avant l’interruption par la guerre, c’est bien l’autre club de Rome, la Roma qui est soupçonnée d’avoir reçu un petit coup de pouces du Duce pour s’adjuger son premier titre.
La Coupe du Monde 1934 : l’apothéose du football fasciste
Pour souder le peuple italien, Mussolini a besoin d’un évènement populaire qui rassemble tous les Italiens autour d’un même intérêt. Il appuie donc de tout son poids pour que l’Italie obtienne l’organisation de la deuxième Coupe du Monde de football qu’il finira par obtenir. Dans le même temps le Président du Conseil italien « facilite » les procédures administratives afin que les Argentins Luis Monti, Raimundo Orsi et Enrique Guaita puissent porter le maillot de l’Italie. Enfin, pas moins de 7 stades flambant neufs (dont le Stadio San Siro de Milan) sont construits entre l’arrivée de Mussolini au pouvoir et la Coupe du Monde 1934. Portée par la ferveur populaire et un arbitrage très souvent cléments (l’arbitre de la demi-finale Italie-Autriche aurait été invité à diner personnellement par le Duce la veille du match), l’Italie arrive tant bien que mal en finale. Finale qui se déroule dans le Stadio del Partito Nazionale Fascista de Rome, véritable chef d’oeuvre architectural de 50 000 places à la gloire du régime, face à la Tchécoslovaquie. Organisée dans un 2-3-4-1 qui ferait rougir Zdenek Zeman, la Nazionale remporte la Coupe du monde dans les prolongations. Une victoire contestée notamment par le créateur de la compétition, le Français Jules Rimet : «Durant cette Coupe du Monde le vrai président de la Fédération Internationale de football était Mussolini ». Pour Mussolini la réussite est totale et elle inspirera notamment Adolf Hitler qui deux ans plus tard se servira des Jeux Olympiques comme d’une véritable vitrine de l’Allemagne nazie.
La Coupe du Monde 1938 : le pied de nez aux démocraties
Redoutable et redoutée tenante du titre, l’Italie arrive à la Coupe du Monde 1938, qui se tient en France, dans un contexte tendu. Les Italiens se voient reprocher l’intervention du Duce dans la guerre civile espagnole et se font huer à chaque match. En quart de finale notamment eu lieu l’un des moments marquants de cette édition. Les joueurs italiens, forcés de quitter leur traditionnelle couleur bleu qui était aussi celle de la France, étaient vêtus d’un maillot noir en référence aux squadristi les milices du parti fasciste. Hués par le public de Colombes les Italiens douchent les supporters français avec une victoire 3-1, comme un symbole. Mussolini y verra d’ailleurs une victoire de l’idéologie fasciste sur la démocratie. Finalement les Azzurri soulèveront leur deuxième trophée de suite après une victoire 4-2 face à la Hongrie, avec notamment un doublé de Silvio Piola.
Ces deux décennies de football sous l’égide de Mussolini sont donc un grand succès pour le football italien. Pourtant mélangées à la corruption et à la manipulation menées par le Duce elles laissent un gout amer dans la bouche des autres peuples et des Italiens eux-mêmes.
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