Nagatomo n’est pas venu ici pour souffrir ok ?
A l’Inter, la malédiction des latéraux côté gauche dure depuis bien longtemps. Certains disent depuis Facchetti. C’est même Zanetti qui occupait le poste lors des belles années de l’Inter, masquant une carence récurrente du club à ne pas trouver chaussure à son pied dans le couloir. C’est dans cette longue tradition d’échec qu’en janvier 2011, le recrutement de Yuto Nagatomo en provenance de Cesena pour un peu plus de 4 millions d’euros s’inscrit.
Un profil parfait
Rapide, endurant et surtout agressif, le profil du Japonais ne pouvait que convaincre Branca de le rapporter chez les Nerazzurri. Dans une Inter qui se relève à peine d’un triplé réalisé, Nagatomo fait une très belle deuxième partie de saison dans un 4-3-1-2 taillé pour lui. Peu habitué à la rigueur tactique, les changements multiples d’entraineurs vont avoir raison de lui. Si son potentiel était important, l’enchainement des schémas et des saisons à l’Inter va se révéler catastrophique. Si son comportement professionnel, son tempérament et sa combativité n’ont jamais été mis en question, c’est sa capacité à lire le jeu et sa technique balle au pied qui pose question.
Tout droit Yuto, tout droit !
Nagatomo a un atout pour lui : sa vitesse. Les dédoublements avec ses milieux, il connait. Par contre après le dédoublement, il y a un hic. Que ce soit sur les centres ou sur le dribble, l’ancien pensionnaire de Tokyo pêche cruellement. Son premier souci ? Il est arrière gauche et est droitier. Une particularité pas si rare qui devrait lui permettre de rentrer sur son pied droit et déstabiliser les défenses adverses. Sauf que la technique pure n’a jamais été son fort. En un contre un, Nagatomo ne passe qu’en vitesse. Trop rares sont les fois où le Japonais a déstabilisé son vis à vis par un geste de qualité ou une feinte de corps. Quand aux centres, ses tout droits sur l’aile l’emmènent trop souvent à centrer de son pied gauche et la précision s’en ressent. Sa dernière passe décisive date d’il y a 3 ans en Serie A. Suffisant pour que les tifosi s’impatientent et demandent son départ.
L’amour du maillot … c’est sympa mais ça dépend pour qui
De sa relation fusionnelle avec Wesley Sneijder à son départ avorté pour Manchester United, Yuto Nagatomo à l’Inter dans le coeur et ça se sent. Il refuse les offres de transferts et va s’asseoir sur le banc sans broncher attendant son heure. Tel un guerrier, Nagatomo donne toujours tout sur le terrain. Et le problème est aussi là. Ses performances en demi-teintes depuis 2 ans forcent le constat suivant. Le Japonais ne peut s’améliorer et ne permettra pas de faire passer un cap à l’Inter. La marche semble trop haute désormais pour celui qui fêtera ses 31 ans en septembre. Face à Schalke en amical, le Japonais a encore montré ses lacunes en taclant avec fougue Daniel Caligiuri … dans le vide. Cette erreur entraine le but des Allemands alors que l’Inter semblait tenir son match. En amical, pas de gravité, mais les tifosi n’ont certainement pas envie de revivre une saison avec les erreurs du Japonais (comme celle face au Napoli la saison dernière qui signe la sortie de la zone europe de l’Inter). Le recrutement de Dalbert, imminent, devrait le pousser définitivement sur le banc. Histoire de faire ses adieux tranquillement et de commencer un nouveau challenge d’ici 1 ou 2 ans ? C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
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