Le Napoli se cherche face aux gros à l’extérieur

Par Nicolas Soldano publié le 06 Déc 2016
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Faire un article pour expliquer que gagner un match à l’extérieur est plus difficile que de gagner un match à domicile, qui plus est lors d’un match important, semble être la porte ouverte à une lapalissade assez naïve. Vous dire que le Napoli cette saison engrange 1,6 points par match à l’extérieur contre 2 à domicile ne nous avancerait pas à grand-chose. Par contre, profiter du choc contre Benfica à Lisbonne pour essayer de comprendre le blocage important du Napoli lors de ses déplacements en terre hostile semble être particulièrement intéressant.

L’Europe, terre hostile par excellence

Tout d’abord, si l’on regarde chronologiquement les derniers gros matchs à l’extérieur en coupe d’Europe, on tombe sur le match contre Villareal en 16ème de finale d’Europa League la saison dernière et sur le déplacement à Bilbao pour les barrages de la Champions League il y a deux ans. Résultat : deux défaites qui coûtent la qualification. Historiquement, le bilan est aussi handicapant loin de Campanie. On peut repenser, comme un symbole, au tout premier match de coupe d’Europe du Napoli en 1987 contre le grand Real Madrid au Bernabeù, perdu 2-0. Plus proche de notre temps, on peut se rappeler du quart de finale retour contre Chelsea en huitième de finale de Champions League ou de la demi-finale d’Europa League contre le Dnipro. Résultat : encore trois défaites à l’extérieur, toutes éliminatoires. Plutôt rageant lorsque les résultats à domicile sont en grande majorité positifs, l’exemple le plus parlant étant bien sûr l’élimination du Napoli du groupe de la mort de Champions League en 2012 (avec Dortmund, Arsenal et l’OM) alors que le bilan à Domicile était parfait (3 victoires). Les seules exceptions semblent être le 4-1 contre le Wolfburg de Kevin De Bruyne à la Volkswagen-Arena il y a 2 saisons en quart d’Europa, et bien sûr le match nul chez l’ogre Bayern Munich en demi-finale retour de la C3 qui permettra au Napoli de remporter le titre en 1989. Bien maigre bilan face à prêt de 20 ans d’histoire européenne…

Bayern-Napoli 1989 en C3

La phase retour qui coûte le titre

La saison dernière, pour rappel, le Napoli finit champion d’automne en récoltant 41 points sur 57 possibles. La phase retour se soldera par un bilan identique de 41 points mais l’équipe fini seulement 2ème du championnat. Comment expliquer cette baisse dans le classement ? Evidemment, le retour en force de la Juve n’y est pas pour rien mais une autre statistique semble éloquente. Si l’on considère que les grosses rencontres de la saison sont les matchs contre les membres du “Big 6“ (Juventus, AS Roma, Lazio, Inter, Milan AC, Fiorentina), une différence marquante tranche entre les deux parties de la saison. 5 de ces 6 affiches se sont jouées au San Paolo lors de la phase aller, résultat : 5 victoires et 1 match nul, soit 16 points. Lors de la phase retour, et donc avec quasiment tous les gros matchs à jouer à l’extérieur : une seule victoire (contre la Lazio) et 5 petits points… A titre de comparaison, la Juve avait pris 14 points lors de ses déplacements chez les “cadors“ d’Italie. Cette saison, le Napoli n’a toujours pas performé en déplacement puisque son seul gros match à l’extérieur, au Juventus Stadium, a terminé sur une défaite. Le Napoli n’a d’ailleurs gagné chez les bianconeri qu’une seule fois depuis sa remonté dans l’élite, il y a presque 10 ans…

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Pourquoi ?

Le San Paolo, avec ses virages bien bouillants serait-il un inconvénient dans le sens ou à l’extérieur, son ambiance manque cruellement à l’équipe ? Vu les capacités de performance du football professionnel de nos jours cela ne semble pas pouvoir être un argument satisfaisant. Par contre le manque de références (voir d’exploits) à l’extérieur, et surtout, le manque de régularité de ces bon résultats en déplacement semble être une cause probable. L’enchaînement de désillusions marche souvent selon le principe du cercle vicieux. L’absence de mémoire collective de domination européenne peut peser à l’aube d’un match capital en terre inconnue. Certains justifient cela par la présence quasi systématique de clubs comme le Real, le Barça, le Bayern et Manchester United dans les sommets en Europe et dans leur championnat, de manière plus importante que la manne financière. Le statut de « l’institution club » aurait un impact sur les performances collectives des joueurs, de l’entraineur, sur les attentes des supporters, qui plus est lorsque le club se déplace dans un continent ou un pays qu’il domine ou qu’il a dominé. Théorie qui se défend, même si les détracteurs du football-business se lamentent d’une domination des plus riches, peu importe les clubs et l’histoire passée.

Pour conclure, même si, forcément, le présupposé consistant à dire que les grosses écuries européennes sont difficiles à battre chez elles tient de l’évidence, la difficulté du Napoli à simplement tenir un résultat où aller chercher un nul salvateur à l’extérieur dans un match important ressemble à un complexe. Parce que, ne l’oublions pas, à Lisbonne, un nul suffirait…




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Nicolas Soldano

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