Napoli VS Real Madrid : Quelles mi-temps retenir ?
3-1. Deux fois. Evidemment, dit comme cela, l’élimination du Napoli en huitième de finale de Champions League ne semble pas pouvoir être soumise au débat. Sauf qu’un score est parfois trompeur et il est important d’avoir plusieurs lectures de celui-ci, notamment à la vue des scénarios propres à une rencontre. Oui, il est vrai que sur les deuxièmes mi-temps, le Real en met 5 sans en prendre 1. Mais si l’on se penche uniquement sur les premières mi-temps, le Napoli se qualifie, sans perdre à l’extérieur et en remportant son match à domicile sans quasiment être inquiété. Et c’est pour cela que le monde du foot et la presse italienne sont unanimes : le Napoli sort la tête haute. Même si, une qualification se joue sur 180 minutes, et que mardi soir, la tête la plus haute était surtout celle de Sergio Ramos.
Les 1ères mi-temps: d’abord solides puis quasi parfaites
Au match aller, la première mi-temps a surtout montré une qualité propre au Napoli : l’audace. Malgré le cadre, l’ambiance et l’équipe en face, le Napoli n’a pas voulu renier son football. Le but d’Insigne, même si le placement de Navas est hasardeux, est parfaitement construit dans le schéma de jeu travaillé avec Sarri depuis la saison dernière : pressing haut pour la récupération, possession au milieu avec un minimum de touche de balle, au sol, et vers l’avant. Ensuite, les Azzurri « payent » le fait de marquer si tôt dans le match car le Real, piqué au vif doit réagir. Le milieu de terrain madrilène élève son niveau et démontre qu’il a peu d’équivalent en Europe. Le but de Benzema est marqué dans un temps fort et est symptomatique des forces de l’équipe. Pour autant les Napolitains continuent d’essayer de produire du jeu tout en tenant bon derrière. 1-1 à Bernabeu, dominés mais sérieux, le score semble idéal.
Au match retour, la donne est différente. Dés les premières minutes, le Napoli monopolise le ballon, développe son jeu offensif et se créé des occasions. Le milieu de terrain Casemiro-Kroos-Modric si dominant au match aller n’arrive pas ni à créer du jeu ni à ressortir le ballon. La BBC, est sevrée de ballons et apporte très peu le danger. Allan croque les chevilles des Merengues, Diawara stabilise et Hamsik oriente le jeu. Les Napolitains ont davantage la possession, gagnent plus de duels, jouent plus haut sur le terrain, tirent plus et se créent davantage d’occasions. L’équipe récite sa partition. L’arrivée du but de Mertens semble logique, jeu de transition rapide, Insigne revenu dans le cœur du jeu envoit Hamsik en profondeur qui prolonge en une touche pour Mertens qui conclut aux six mètres. Cependant, durant ces 45 premières minutes, la défense de la maison blanche reste concentrée et empêche les attaquants de toucher beaucoup de balles dans la surface, en profitant notamment de l’absence de pivot. De plus, les Partenopei ne concrétisent que très peu leurs occasions, en manquant le cadre voire même en trouvant le poteau. Néanmoins, à 1-0 à la pause les signaux sont aux verts, il n’y a plus qu’à continuer.
Ballons touchés, tirs, et position moyenne du milieu et de l’attaque napolitaine lors du match retour
Les 2èmes mi-temps : Pris à la gorge et puni
Au match aller, le Real hausse le ton au retour des vestiaires et le rouleau compresseur du milieu de terrain devient injouable. Le Napoli se retrouve acculé, situation que l’équipe n’a pas l’habitude de vivre. Du coup, la défense azzurra commence à cogiter et commet des erreurs inhabituelles : Abliol, sous une pression qu’il a peu l’habitude de subir, manque la plupart de ses relances, et Koulibaly se jette trop souvent car il est débordé (comme sur le but de Kroos). La grande soirée européenne commence à peser lourd dans les têtes. Moments symptomatiques également, les deux occasions de Mertens en fin de match. L’attaquant belge cogite et ne punit pas l’attentisme de la défense madrilène, se loupant au pire des moments.
La deuxième mi-temps du match retour tranche avec celle ci. Les Napolitains poussent et continent de dominer le Real pour mettre ce petit but qui les qualifieraient. Les corners pour le Napoli s’enchaînent mais ne débouche sur rien. Quand soudain sur une passe anodine d’Hamsik mal maîtrisée, l’attaque madrilène s’infiltre dans la brèche et lance un contre débouchant sur un corner. Et c’est à ce moment précis que Ramos punit le manque de réalisme napolitain. La douche froide est violente pour les hommes de Sarri qui essayent tant bien que mal de s’y remettre mais l’équipe semble tituber. Deuxième erreur sur corner, deuxième but. Les joueurs sont K.O et ne proposeront plus rien, allant même jusqu’à prendre un troisième but.
Ces deuxièmes mi-temps sont parlantes car elles ont confronté le Napoli à son plafond de verre, le top niveau européen. Elles représentent tout ce qui fait le piège du très haut niveau en Europe : subir trop de pression à l’extérieur, manquer de réalisme, se faire punir sur des erreurs d’inattention, baisser de régime sur certaine phases clés du match. Le Real, taulier en la matière, même fortement malmené au match retour, n’a jamais semblé paniquer. Du talent, des idées, le Napoli en a, même pour tenir tête aux plus grands. Mais seule l’expérience du sommet pourra permettre au Napoli de dégager cette confiance de champion.
Statistiques du match retour
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