La Nazionale sur les pas de Vincenzo Nibali ?
Tirer profit de son expérience
S’il y a bien une caractéristique qui fait la force de Nibali et de la Nazionale c’est l’expérience. À 31 ans cela fait plus de 10 ans que le cycliste italien arpente les routes du monde entier. 10 ans pendant lesquelles il a cumulé 15 participations à des grands Tours et cela s’est ressenti lors de ce Giro 2016. Même lorsqu’il était largué au soir de la 17ème étape, à plus de 4 minutes du maillot rose, on n’a pas senti le requin de Messine paniqué. La Nazionale, elle, possède indéniablement une équipe expérimentée avec ses 28 ans et 10 mois de moyenne d’âge. Deux joueurs centenaires en sélection (Buffon et De Rossi) et pas moins de 4 joueurs avec plus de 50 sélections. Surtout le groupe compte encore des champions du monde 2006 et des finalistes de l’Euro 2012. Une expérience des matchs décisifs qui sera de la plus haute utilité si la Squadra Azzurra venait à passer les quarts de finale.
Répondre présent dans les moments décisifs
Pour gagner un championnat d’Europe ou un Tour d’Italie, il y a des moments charnière, des étapes décisives et ça le requin de Messine l’a bien compris. Méconnaissable durant une bonne partie du Giro, le coureur d’Astana a gagné le Giro sur seulement 2 étapes : sa formidable ascension du Col Agnel, le plus haut sommet du Giro lors de la 19ème étape puis son attaque fulgurante dans le col de la Lombarde lors l’avant-dernière journée. Deux fulgurances qui ont eu raison de ses poursuivants. Vincenzo n’a rien laissé au hasard et a attaqué pile au bon moment, une science tactique qui est aussi l’un des points forts d’Antonio Conte. Les Azzurri feraient donc bien de s’inspirer de ce parcours plein de maîtrise réalisé par Nibali. La qualification pour la phase à élimination directe devrait être facile (les premiers et deuxièmes de chaque groupe sont qualifiés ainsi que les 4 meilleurs troisièmes) et le huitième de finale devrait être clément si l’équipe de Conte évite la troisième place. Mais dès les quarts de finale, la Nazionale devra jeter toutes ses forces dans les 3 matchs qui suivront pour pouvoir espérer la victoire finale. Et surtout, si la Squadra Azzurra accède à la finale il ne faudra pas reproduire le match de 2012 où l’Espagne avait totalement submergé les azzurri.
Une force collective
Même si le cyclisme est en théorie un sport individuel, nul n’ignore l’importance de l’équipe dans le succès de Nibali. Les coureurs de la Team Astana ont tout donné pour voir triompher leur leader notamment Michele Scarponi, coéquipier de toujours de Nibali qui l’a porté dans les cols des deux dernières ascensions. À défaut de qualités individuelles impressionnantes, la Nazionale devra elle aussi construire une équipe soudée. Les joueurs l’ont d’ailleurs bien compris avec, par exemple, la déclaration d’ Emanuele Giaccherini après le match face à l’Ecosse : « Notre force c’est d’être un groupe ». Le succès de l’Italie, si succès il y a, sera obligatoirement un succès collectif puisqu’aucun joueur dans le groupe ne semble avoir les épaules assez larges pour porter l’équipe. Antonio Conte peut notamment compter sur une base solide pour sa défense avec le trio de la Juventus qui joue ensemble depuis maintenant 5 saisons.
Une force de caractère
Savoir réagir. Voilà ce qu’on demande au azzurri et ce que Nibali a parfaitement su faire. Ultra favori de ce Giro, le coureur d’Astana a bien failli décevoir des milliers de tifosi qui rêvaient d’une victoire à domicile. Mais au pied du mur le requin a su réagir et montrer de quoi il était capable, la suite on la connaît. La Nazionale elle aussi est au pied du mur, elle donne l’image d’une équipe rade, sans relief, sans leader. Les tifosi attendent une réaction, un sursaut d’orgueil pour une sélection 4 fois championne du monde qui ne peut pas se contenter de ses performances actuelles. Espérons que les azzurri aient regardé ce Giro et qu’ils puissent prendre exemple sur leur compatriote Vincenzo Nibali qui a fait rayonner le sport italien. Comme eux doivent le faire également. Forza !
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