Non, la Serie A ne mourra pas

Par Cesco publié le 06 Août 2016
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Serie ACe n’est un secret pour personne, le traitement médiatique de la Serie A va de paire avec une certaine « italophobie » née en 2006 après un certain coup de tête sur un numéro 10 bien connu de la France entière. 10 ans après, le mal n’est toujours pas, en partie, digéré. Si l’on s’en réfère aux médias en général, il faut croire qu’en France, l’actualité du football italien n’intéresse personne non plus puisque l’on se démunit petit à petit des spécialistes qui en faisaient la tribune presque quotidiennement. Quel dommage d’en arriver là, cruel aveu de faiblesse face à un système où les billets et les paillettes dominent clairement ce qui manque à beaucoup, l’amour et la culture du foot : deux attributs qui en Europe ne sont pourtant pas associés à la majorité des pays. L’Italie, elle, les a, et osons le dire, plus que quiconque.

Et le foot dans tout ça ?

Maradona, Platini, Baresi, Totti, Maldini, Zanetti, Nesta, Del Piero, Nedved, Milito, … Des modèles de footballeurs, des légendes, toutes passées par l’Italie et qui ont fait la gloire du Calcio. Des titres à la pelle et surtout une exemplarité comme il y en a peu. Tout ça pour que quelques années après, la botte se fasse snober par des billets verts ? Oui l’argent, car d’argent il est bien question. Les droits TV, la hype, les stars, tout se trouve en Liga, en Premier League. Est-ce que pour cette raison la Serie A doit être reléguée à l’arrière plan alors que même la Bundesliga fait son trou ? Est-ce normal de devoir faire du scrolling sur son écran pour trouver les actualités du championnat italien, 4ème championnat d’Europe au classement UEFA, sur un site lambda ? Non. Et qu’en sera t-il si l’Italie retrouve sa 3ème place au coefficient UEFA ? Doit-on pour autant balayer d’un coup d’un seul l’historique et les succès passés et futurs de ce championnat au point d’en faire une entité mineure du football ? Non. D’ailleurs d’entité mineure, l’est-elle vraiment ?

Business is business

Sur les 16 dernières années, l’Italie a soulevé 3 Champions League, soit autant que l’Angleterre et une de plus que l’Allemagne. Malheureusement le buzz importe plus que le sport. Pas de Guardiola, de Mourinho, de Neymar, de Ronaldo ou de Suarez. La Juventus peut bien mettre 90 millions sur Higuain, la majorité n’aura d’yeux que pour le transfert de Pogba, officialisé avant même l’officialisation. (qui n’a toujours pas eu lieu). Alors non, le buzz, les records d’audience, il n’y en aura pas en Serie A et en 2016 c’est suffisant pour la snober.

Si l’on ne peut que regretter cette sous-médiatisation de plus en plus présente en France au sujet de la Serie A, on déplore les accords commerciaux des entreprises qui desservent une seule et même cause, le foot. Pour rappel, le groupe de Patrick Drahi (SFR), Altice a racheté 49% des parts de NextRadioTV (BFM, RMC …). SFR par ailleurs, dispose maintenant des droits exclusifs pour la diffusion de … la Premier League qui ont couté 100 millions d’euros par an. Ainsi, pour une question de gros sous et de droits tv, on mangera beaucoup d’Angleterre sur les chaines d’infos et radios et beaucoup moins d’Italie. Et qui en paye les pots cassés ? Les fans de football. Oui car l’Italie c’est une partie du football.

La Serie A en reconquête

Alors oui les Chinois investissent aussi en Italie. Mais à l’inverse d’autres clubs dans d’autres pays, jamais un investisseur étranger n’a encore réussi à changer véritablement l’identité d’un club italien. Palotta, Thohir et même Saputo, tous se plient à l’identité de leur club. Pas de sponsor imposé, pas de nom de stade imposé, les investisseurs arrivent mais l’identité semble résister malgré les changements parfois radicaux (les tifosi joueront ici un rôle primordial). Car c’est cette identité, cette histoire et cette culture qui font que le foot italien est irrésistible et qu’il reste une composante incontournable de ce sport. Alors non peu importe comment elle sera traitée, la Serie A ne mourra pas, elle vivra et c’est pour ça qu’on est là. Maintenant ne reste plus qu’aux clubs italiens à montrer sur le terrain qu’ils ne sont pas en déclin, mais en reconquête.




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