Numéro 9 de la Nazionale, une problématique qui n’est pas nouvelle : l’Italie ne trouve pas chaussure à son pied (2/4)
Au cœur d’un été riche en succès pour l’Italie, la Nazionale de Roberto Mancini a remporté l’Euro 2020. Si cette victoire a été une vague de bonheur pour les Italiens après le désastre de 2017, il a tout de même souligné certaines carences. Dès la rentrée, dans le cadre des éliminatoires pour le prochain mondial, un de ces problèmes est venu frapper à nouveau à la porte du sélectionneur. Ce casse tête permanent concerne bien évidemment le poste de numéro 9. En manque de réussite, Immobile déçoit trop souvent. Belotti, bien que valeureux, n’y arrive pas non plus. Quant aux autres prétendants, ils sont soit inexpérimentés, soit des promesses perdues. Cependant, la problématique du bomber en Nazionale n’est pas nouvelle. Au travers de ce dossier, Calciomio reviendra sur la question du numéro 9 de la Squadra Azzurra au cours des deux dernières décennies. Après le sacre de 2006, la question du numéro 9 n’est toujours pas résolue.
Gilardino-Toni-Iaquinta, confiance des sélectionneurs et irrégularités
Après le titre en Allemagne, l’Italie retourne vite à la réalité avec la revanche française dès septembre 2006 (3-1). Donadoni, qui a pris la difficile succession de Lippi, utilise dix avants-centres différents sur les six matchs disputés après le Mondial, aucun n’étant titulaire plus de deux matchs. Les quatre attaquants couronnés en Allemagne sont encore présents – Gilardino, Toni, Inzaghi et Iaquinta (sans compter Del Piero). Jusqu’à l’Euro inclus, Toni a la préférence du sélectionneur : régulier au Bayern Munich, il est celui qui dispute le plus de matchs lors de la campagne de qualification pour la compétition en Suisse et en Autriche, parvenant à marquer cinq fois, notamment en Écosse, lors du match qui qualifie la Squadra Azzurra. Cependant, il sera muet au cours de l’Euro, comme les autres attaquants présents (Quagliarella, Di Natale, Del Piero).
Suite au retour de Lippi en août 2008, il disparaît peu-à-peu à partir de 2009, en raison d’un temps de jeu insuffisant en club. Le sélectionneur fait alors appel à d’autres champions du monde : Gilardino, en pleine bourre à la Fiorentina, et Iaquinta, auteur d’une bonne première saison à la Juventus. Absents de l’Euro 2008 et peu utilisés par Donadoni, ils retrouvent une seconde jeunesse avec leur mentor de 2006. Gilardino débute quinze matchs pour sept buts, Iaquinta onze, pour cinq réalisations. Des statistiques honorables proches d’un but toutes les deux capes sur cette période mais dans une équipe aux résultats désastreux, ils participent au naufrage sud-africain, étant alignés ensemble contre le Paraguay et la Nouvelle Zélande. Iaquinta, buteur contre les All Whites, ne reverra plus la sélection après 2010.
Une concurrence qui peine à s’imposer ?
Entre fin 2006 et le Mondial 2010, quinze attaquants sont testés par Donadoni puis Lippi. Mais ce fut difficile de se faire une place tant les sélectionneurs ont insisté avec les trois avant-centres évoqués précédemment. Toutefois, d’autres attaquants ont de l’espace en Nazionale, comme Di Natale, qui prend part à l’Euro 2008 et au Mondial 2010. Capocannoniere avec l’Udinese en 2010, son petit gabarit et son sens du but offrent des solutions diverses, pouvant être un bon complément pour Toni ou Iaquinta. Malheureux lors de la séance de tirs aux buts contre l’Espagne en 2008, il n’arrivera jamais à être aussi efficace qu’en club, avec deux petits buts en 2008 puis presque deux ans sans marquer.
Quagliarella, son coéquipier chez les Zebrette, prend aussi part à l’Euro 2008 et au Mondial 2010. Plus souvent remplaçant que titulaire (14 entrées en jeu, huit titularisations), il parvient à scorer cinq fois entre 2007 et 2010, notamment un subtil lob (inutile…) contre la Slovaquie au Mondial 2010. Autre joueur qui se hisse en Nazionale, le talentueux gaucher Giuseppe Rossi : sous Lippi, il enchaîne douze matchs en 2009 et s’illustre en Coupe des Confédérations. Mais l’année suivante, le sélectionneur ne l’utilise plus malgré de bonnes performances avec Villarreal. Dans la liste des 28 pour l’Afrique du Sud, il passe à la trappe au profit de Pazzini, novice en sélection. Prometteur, Rossi a peut-être été privé de sa véritable chance avec la Nazionale. Essayé en 2009 et/ou en 2010, Borriello, Mascara ou même Pellissier, buteur lors de son unique sélection, ne seront pas les bomber recherchés.
Ainsi, à la fin de l’été 2010, la Nazionale démarre un nouveau cycle avec Cesare Prandelli, qui comme ses prédécesseurs, devra régler la délicate question du numéro 9.
Retrouver les autres épisodes :
Épisode 1 – Le sacre de 2006 ou l’arbre qui cache la forêt
Épisode 2 – La Nazionale ne trouve pas chaussure à son pied
Épisode 3 – Quelques lueurs d’espoir rapidement assombries
Épisode 4 – Le bomber italien, une espèce en voie de disparition ?
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