Pjaca, une absence pas si anodine

Par Louis Megel publié le 02 Avr 2017

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S’il n’avait jusqu’ici glané que peu de temps de jeu, Pjaca restait un grand espoir pour la Juventus qui l’a préservé tout au long de cette saison.

L’utilisation de Pjaca avant/après le passage en 4231

Deux raisons à cela : la première étant sûrement la concurrence qui est rude au poste d’attaquant de la Juve. La deuxième raison, Marko vient d’un championnat où le style de jeu n’est pas forcément adapté au Calcio, du coup il doit apprendre patiemment avant d’espérer glaner plus de temps de jeu. Marko a aussi disputé 26 minutes en 2 présences en Champions League. Son capital temps de jeu n’augmentera plus en 2016, la faute à une inflammation de la tête du péroné. Bilan mitigé pour le néo-numéro 20 turinois car malgré son envie débordante et ses entrées intéressantes, ce faible temps de jeu ne lui permettra pas de se faire une place plus importante dans l’effectif ni de se montrer réellement décisif.

De plus, lui, l’ailier de nature, a du gratter du temps de jeu en tant que seconda punta, dans un 3-5-2. Difficile, alors, de se mettre en valeur et trouver ses marques. Après le passage en 4-2-3-1, Pjaca disputera 369 minutes en 10 présences en Serie A et 68 minutes en 2 présences en Champions où il inscrit d’ailleurs un but décisif à Porto en huitièmes de finale. Il montait en puissance, s’affirmait, trouvait sa place et était entrain de devenir l’alternative fiable dont le Mister avait besoin pour mettre en place son 4-2-3-1.

Les solutions envisageables quant à l’absence de Pjaca

Généralement, lorsqu’un remplaçant se blesse, il n’y a pas lieu de penser à une réorganisation tactique. Mais dans ce cas-là, Pjaca présentait la seule vraie alternative tactique aux 4 attaquants titulaires du 4-2-3-1. Pour deux raisons là aussi, la solution, apparaissant comme la plus prudente, est un changement de module: La première de cette potentielle réorganisation tactique étant qu’aucun autre joueur de l’effectif bianconero n’est capable de remplacer un des 4 attaquants pendant 90 minutes dans le turnover. La deuxième raison tout autant embarrassante est qu’il ne resterait du coup aucun joker offensif « confirmé » sur le banc de touche pour débloquer une partie fermée. Oui, il y a le jeune Moise Kean, certes, mais il n’est pas encore assez mature pour être considéré comme une réelle option tactique crédible pour le coach turinois à court terme. La tendance est clairement à un retour à 3 dans l’entre jeu. Du coup, le 3-5-2 pourrait redevenir d’actualité mais on se dirige davantage vers une défense à 4 donc plutôt dans un 4-3-1-2 ou un 4-3-2-1.

Quoi qu’il en soit, les deux certitudes seraient un milieu avec Khedira et Marchisio (qui retrouverait son poste de registra), accompagné de Pjanic ou Sturaro (Rincon) si le Bosnien venait à être utilisé en soutien des attaquants où Dybala et Higuaìn figureront à coup sûr. Autre que les modifications tactiques embarrassantes, les dirigeants turinois devront aussi adapter leur stratégie mercato cet été. Il est certain que l’abandon du 4-2-3-1 sonne comme un coup dur pour la Juve qui, avec ce schéma, avait trouvé un véritable équilibre dans le jeu et des automatismes efficaces. On verra alors sans doute Kean dans le groupe pro avec continuité et pourquoi pas enfin découvrir Luca Clemenza ? Puis, qui sait s’ils sauront (ou pas) présenter l’alternative en attaque permettant de revenir au 4-2-3-1 ?