Pulvirenti, un président au cœur du scandale
De héros à zéro
Du Totonero à Calcioscommesse en passant par Calciopoli et Latebet, pour ne citer que les plus médiatiques, Le football italien pensait avoir tout vu et tout connu en termes d’affaires et de scandales. C’était sans compter sur Antonino Pulvirenti et sa bande qui ont acheté le maintien de Catania en Serie B à travers la corruption de plusieurs joueurs et certainement de dirigeants des équipes adverses. Un président en personne qui se trouve à la tête et au cœur d’une escroquerie visant à truquer des matchs, du jamais vu dans le Calcio. Cinq rencontres truquées (celles contre Varese, Trapani, Latina, Ternana et Livorno) pour 100.000 euros à chaque match comme l’a avoué lui-même le désormais ancien président du club sicilien. Catane est abasourdie par cette déflagration et tous les habitants se posent les mêmes questions. Comment et pourquoi Pulvirenti a-t-il pu faire ça ? Lui, le président qui avait permis aux Rosazzurri de gouter à nouveau à la Serie A après une longue période de disette avec en point d’orgue la 8eme place lors de la saison 2012-13. Lui, l’homme d’affaires parti de rien avant de devenir le roi sicilien des supermarchés discounts. Pour sauver le club a-t-il dit au procureur. Mais tout ne semble pas aussi simple et clair que cela et sans son arrestation, les malversations auraient très certainement continué la saison prochaine.
L’arroseur arrosé
Ironie de l’histoire, les écoutes téléphoniques ont commencé à l’initiative du même Pulvirenti qui a demandé à la Police de surveiller ses lignes devant les menaces des tifosi, fâchés par les mauvais résultats du club. Des écoutes qui se sont retournées contre lui et qui ont mis en évidence le mécanisme de trucage des rencontres. Le président, soutenu par son directeur général, l’Argentin Cosentino, qui ordonne au directeur sportif Daniele Delli Carri (ancien joueur entre autres de Piacenza et Torino) de faire jouer ses réseaux afin de corrompre des joueurs des équipes adverses, le tout en message plus ou moins codés sur la base d’horaires de train en référence au maillot des adversaires corrompus. Pour rentrer dans leurs frais, chacun pariait une jolie somme sur le résultat prévu. Un stratagème bien huilé qui aurait pu continuer sans la première plainte de Pulvirenti. L’opération Treni del Gol qui touche 17 personnes et plusieurs clubs pourrait ne pas s’arrêter là. De son coté, L’avenir du Catania Calcio ne tient qu’à un fil qui, aussi bizarre que cela puisse paraître, dépend de son ex-président. Si Pulvirenti collabore totalement avec la justice, le club sicilien pourrait repartir de la Lega Pro avec quelques points de pénalisations. Dans le cas contraire, le spectre d’une mort sportive avec relégation chez les amateurs ne serait pas à exclure. Autre conséquence, le démarrage des championnats de Serie B et de Lega Pro risque fort d’être repoussé afin de réorganiser les différentes divisions touchées. Un autre coup dur pour un Calcio qui voit sa crédibilité baisser un peu plus à chaque nouveau scandale.
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