Ranocchia, la force du cœur

Par Cesco publié le 26 Fév 2018
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Genoa-Inter, Skriniar dégage un ballon hasardeux sans réel danger qui rebondit sur Ranocchia pour finir dans le but d’un Samir Handanovic surpris. 1-0 pour les locaux et drôle de cadeau pour le défenseur qui vient de fêter son anniversaire la veille. Ni une ni deux, il se rappelle aux bons souvenirs de ses principaux détracteurs, les tifosi du club, qui ne manquent pas de s’emparer du sujet sur la toile. Ranocchia est maudit, mal aimé. Et pourtant, au moment de faire les comptes sur les joueurs « da Inter » comme aiment les appeler les observateurs, Andrea se trouve du bon côté de la barrière. Erreur de jugement ? Pas du tout.

Patience malgré la souffrance

Quand Miranda arrive, Murillo, Lopez ou encore Skriniar, Ranocchia n’apparaît même plus comme le 3ème choix des différents entraîneurs passés par le club vainqueur de la Champions League en 2010. Un prêt à la Sampdoria puis en Premier League plus tard, le voici de retour à l’Inter, club qu’il n’a jamais vraiment eu envie de lâcher depuis son arrivée en 2011 en provenance de Bari. Si le voir titulaire provoque encore beaucoup de rumeurs dans le camp interiste à l’annonce des compositions d’équipes, sa présence au sein de l’institution n’a elle aussi jamais fait l’unanimité. Ce début de saison lors du camp d’entrainement à Brunico, Ranocchia est pris à partie d’entrée par quelques mécontents stupides. « Dégage de là, on ne veut plus te voir sous nos couleurs ». L’intéressé ne bronche pas, Spalletti prend sa défense sous les applaudissements d’abord timides, puis affirmés, d’une grande partie du public qui, malgré les rancœurs contre les erreurs passées sur le terrain de l’ex-capitaine nerazzurro, semble revoir son jugement concernant l’Italien. Et ils ont bien raison.

Oui Ranocchia, ce n’est pas Sergio Ramos, ce n’est pas l’idole Skriniar qui sur ses 6 premiers mois brille de mille feux – même si ça lui est arrivé, à lui aussi, lors de son arrivée à l’Inter également –  mais c’est un joueur usé, blessé, et écorché par le temps et un karma parfois injuste. Cristallisant les critiques sur sa personne lors des mauvaises passes interistes de ces dernières années, Ranocchia a toujours respecté le club, respecté les tifosi, ses coéquipiers et son rôle dans l’équipe. Un professionnalisme et une discrétion à son honneur, qui, à l’heure des déclarations polémiques, des Instagram et autres twitter, impose le respect.

« La routourne va tourner » ?

Pour reprendre une expression d’un Ribéry qu’il a muselé en 8ème de finale de Champions League en 2011, Andrea Ranocchia attend le bout du tunnel dans l’ombre des difficultés de l’Inter. S’il n’a à aucun moment jusqu’à présent, figuré dans les deux premiers choix de Spalletti, qui lui a même préféré D’Ambrosio par moment, la tendance peut s’inverser. Quand l’Inter était pétrie par les blessures et les suspensions d’un groupe définitivement trop court, Ranocchia malgré ses blessures aux côtes s’est sacrifié, contre la Lazio notamment ou la Fiorentina. Deux équipes contre lesquelles il réalise deux grands matchs. Une trêve internationale plus tard et des pépins physiques disparus, le CSC face au Genoa aurait pu replonger le défenseur dans un doute fatal. Rien n’y fait, puisque sans broncher, comme d’habitude, Ranocchia est reparti au travail et remplace un Miranda en perte de vitesse, souffrant de douleurs musculaires face à Benevento.

Dernier du classement ou pas, c’est avec le brassard en raison de l’absence d’Icardi, que Ranocchia va sonner la révolte d’un groupe en proie à la peur. Imprenable tout le match pendant que Skriniar semblait légèrement en difficulté par moments malgré son but, l’Italien va délivrer les siens d’une tête plongeante, scellant une victoire que toute une équipe ne semblait plus espérer. Quand l’attaque et le milieu ne va pas, il faut que la défense prenne le pas. En après-match, le Slovaque se déclarera « plus content pour le but de Ranocchia que pour le mien » tandis que Ranocchia lâchera ces mots lourds de sens : « vous ne savez pas à quel point ces trois points sont importants pour l’équipe. Que je joue ou pas pour le Derby, la seule chose qui compte c’est que l’Inter aille en Champions League ». Des déclarations révélatrices d’un amour, d’une dévotion sans faille et des prestations qui aujourd’hui pourraient lui ouvrir les portes d’une nouvelle titularisation, dans un match tournant pour l’Inter : le derby face au Milan AC, histoire de valider pour de bon le retour aux affaires de Ranocchia le mal aimé.




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Cesco

Rédacteur en Chef



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