Pourquoi refuser le retour de Buffon en Nazionale serait une honte

Par Cesco publié le 28 Fév 2018
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Parler de Gianluigi Buffon, c’est toujours quelque chose à part. Peu importe le maillot qu’il porte ou qu’il pourrait porter, il a toujours eu ce quelque chose d’attachant qui arrive à rassembler le peuple italien autour d’une seule entité, la Nazionale. Quand la Marseillaise est sifflée pour l’amical Italie-France, Gigi applaudit, le stade s’arrête et fait de même comme un seul homme. Plus qu’un joueur de foot, Buffon s’apparente à un guide tantôt pragmatique, tantôt spirituel. Celui qui pour le moment ne s’en est pas encore allé et qui malgré la montée des jeunes, aimerait prolonger l’aventure. Un peu comme nous, nostalgiques du football d’autrefois, mais pas seulement ! Doit-on le blâmer pour ça ?

Un niveau de jeu en question ? Ou est-ce seulement l’âge ?

Si les 40 ans désormais bien passés du gardien champion du monde en 2006 peuvent peser dans les discussions, il n’empêche qu’un élément a toujours été au premier plan dans ses prestations : sa régularité. Des bourdes ? Il en a commis, comme face à Lecce en 2014 où sur un contrôle du pied droit, il repousse la balle un peu trop loin permettant aux visiteurs d’égaliser en fin de match. A ce moment là, les commentaires moqueurs sont gentillets et l’on évoque plus un hasard malchanceux : « ça arrive même aux meilleurs ». Il y en a eu d’autres, en 2001 face au Chievo, en 2005 face à l’Atalanta et même en 2010 face au Genoa ou en 2016 face à l’Espagne. De quoi remettre en question son niveau et sa capacité à faire partie d’un groupe ? Jamais. Qui l’accusera d’un plongeon trop mou sur le dernier tir au but de l’Allemagne à l’Euro 2016 qui lui glisse sous le ventre ? Personne. Au final sur toute une carrière, on ne comptera que 4 grossières erreurs, et même 5 si on souhaite vraiment ajouter son placement hasardeux sur le coup franc de Tottenham il y a deux semaines. « Sur les doigts d’une main » au final.

Les trois plus grosses bourdes de Buffon

Alors cette remise en cause soudaine, causée par un retour en sélection annoncé par le sélectionneur et confirmé par l’intéressé : pourquoi ? Le meilleur gardien de l’histoire depuis 1987 selon l’IFFHS devrait-il vraiment se contenter de ce genre d’adieux désolants et dramatiques ? Son niveau est-il aussi en baisse que ce qu’il est possible d’entendre ces derniers temps ? Pas vraiment. Si son niveau de forme est bien une donnée évidente à prendre en compte, notamment au moment de revenir d’une blessure au mollet (un mois et demi de récupération), son retour n’a t-il pas été flamboyant ? Décisif contre l’Atalanta, contre la Fiorentina également. Cette saison, n’a t-il pas réalisé de grands matchs ? Comme face au Napoli justement ? Alors pourquoi celui qui était jusqu’à il y a quelques mois encore, le meilleur gardien de la Champions League et le numéro 1 indiscutable en Nazionale, devrait désormais être banni et relégué au rang des souvenirs comme un vulgaire Graziano Pellè ?

Oublier les désillusions, se rappeler des joies

Oui Gigi Buffon portera les stigmates du 13 novembre 2017 à jamais en lui. Les tifosi également et cette réaction violente de ces derniers peut s’expliquer en ce sens. Après une non participation pour la Coupe du Monde que beaucoup n’ont toujours pas digéré, des élections loupées, une reprise qui questionne (mais qui semble aller dans la bonne direction) et un Di Biagio connu pour lancer les jeunes, une révolution totale était attendue. Mais dans tout changement il y a une part de stabilité. Dans toute institution, il y a des bases solides. Et la Nazionale ne déroge pas à la règle. Si personne n’oubliera l’échec de 2017, qui oubliera la joie de 2006 à laquelle le gardien de la Juventus a plus que grandement contribué ? L’échangerions-nous contre une qualification en 2018 ? Non. Est-il fautif dans l’échec sportif en Coupe du Monde de la Nazionale depuis 2010 ? Non plus.

2 buts encaissés en 7 matchs (un CSC et un penalty)… Buffon aura marqué la Coupe du Monde 2006 de son empreinte.

Respecter un des plus grands champions de l’histoire du football italien

Aujourd’hui Buffon n’est pas annoncé comme étant le gardien titulaire des prochaines années entre les poteaux de la sélection. Donnarumma et Perin peuvent souffler, ils auront leur place bien méritée dans la reconstruction de la Nazionale, même Gigi l’a affirmé. Non, Il est seulement (pour l’instant en tout cas) annoncé pour des amicaux, qui s’il décide d’arrêter de porter le maillot azzurro, pourraient servir de belles valses d’adieux méritées. Et même s’il reste ensuite en tant que 2ème ou 3ème gardien ? En plus d’être à même de guider les jeunes dans le vestiaire à l’aube d’une nouvelle ère, il sortirait de piste tranquillement, doucement et en beauté, comme sa carrière le mérite tout en apportant son expérience à une nouvelle génération fougueuse, parfois instable. Cependant, cette histoire prend des proportions démesurées et tout le monde y est allé de son avis. Dernier en date ? Fabio Cannavaro et quelques mots très durs : « le retour de Buffon montre que l’on a rien appris des erreurs du passé ». Une position de donneur de leçons que certains jugeront peut être facile pour un entraîneur désormais bien loin des galères de son pays et qui pour le moment n’aura entrainé qu’aux Émirats, en Arabie Saoudite et en Chine (pour le projet sportif ?) et qui en 2010 faisait les même « erreurs ». Alors honnêtement, avec un peu de retenue, de reconnaissance, de décence et de recul n’est-il pas possible d’accueillir ce possible retour avec bienveillance, plutôt qu’avec rancoeur et une haine démesurée/injustifiée envers celui qui a tout donné au drapeau italien sans compter pendant plus de 20 ans ? L’opportunité de corriger une erreur de l’histoire du football italien est offerte dès maintenant, en rendant à cet immense champion la fin de parcours en sélection que la Suède et Ventura n’auraient jamais du lui enlever.

https://m.youtube.com/watch?v=EF3T8RRa428




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Cesco

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