La renaissance inattendue de Nagatomo

Yuto Nagatomo : où l’histoire d’un garçon qui, au même titre qu’Andrea Ranocchia, cristallise toujours toute la rancune des Nerazzurri après les désillusions de l’ère post-Mourinho. Et pourtant, l’homme aux 206 matchs toutes compétitions confondues avec le maillot bleu et noir (meilleur ratio derrière celui d’Handanovic concernant les joueurs encore au club) revient de loin ; de très loin. Si les 20 millions déboursés pour le prodigieux Dalbert Henrique laissaient clairement penser que Nagatomo serait relégué sur le banc, force est de constater que le Japonais s’est distingué par un état d’esprit à toute épreuve. Sans être titulaire indiscutable, le Nippon a néanmoins participé à 9 rencontres contre 5 pour le Brésilien cité précédemment. Considéré par certains comme une figure de l’Inter, souvent au grand dam des tifosi, Nagatomo n’a jamais vraiment été en odeur de sainteté du côté de Milan. Comme chacun le sait, la seule réalité qui vaille dans le football est celle du terrain ; et celle-ci donne pour l’instant raison à Nagatomo ; aux yeux de Spalletti en tous cas. Constant et appliqué depuis le début de saison, le Japonais s’est frayé qu’on le veuille ou non une place dans l’effectif nerazzurro.

Pourquoi lui ?

Rapide, bon défensivement et prêt à fournir les efforts nécessaires en vue de compenser ses failles techniques, Nagatomo possède et garde malgré ses 31 printemps une forme redoutable. Au point que le coach intériste a plus ou moins fait son choix concernant le titulaire à ce poste de latéral gauche qui suscite débat depuis de longues années. Titulaire à 8 reprises cette saison, le défenseur en a surpris plus d’un en dérobant la place promise à Dalbert. Le Japonais paraît profiter d’une concurrence pour l’instant abordable. Malgré une prestation remarquable face à la Fiorentina lors de la 1ère journée de championnat, Nagatomo n’est pas parvenu à faire l’unanimité. L’un des exemples les plus frappants de cet apport mitigé du numéro 55 est ce fameux Derby della Madonnina (3-2) durant lequel Fabio Borini lui en a fait voir de toutes les couleurs. Dans ce cas, pourquoi lui et pas Dalbert ? Il est évident que les prestations du Japonais se rapprochent un tant soit peu de son meilleur niveau. Contre toute attente, il s’est offert une seconde jeunesse au moment où personne ne le voyait s’imposer. Performances certes mitigées mais satisfaisantes si ce n’est plus lorsque le Nippon maîtrise son sujet. Raison pour laquelle Spalletti s’appuie sur ce joueur d’expérience, apte à maintenir cohésion et amour du maillot au sein d’un effectif qui en a manqué par le passé.

Ainsi, quel sera l’avenir de Yuto avec l’Inter ? Verra-t-on Dalbert prendre progressivement sa place ? Les dirigeants vont-ils finir par céder leur joueur ? La situation de Nagatomo continue de susciter de nombreuses questions. Bien qu’une branche des tifosi adore le détester, il ne fait aucun doute que l’autre partie doit voir avec fierté la renaissance d’un garçon qu’elle connaît depuis maintenant 6 ans. Le Japonais représente à lui tout seul les hauts et les bas vécus par l’Inter depuis déjà trop longtemps. Malgré les doutes, le mépris et la remise en question permanente, Yuto Nagatomo est bien là ; son retour en grâce ne fait que le prouver.

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