La renaissance du Milan AC passe aussi par l’humain

Par Théo Cé publié le 23 Juil 2017
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Le recrutement des dernières années avait amené à Milan de nombreux joueurs à la mentalité douteuse et au professionnalisme incertain. Christian Zaccardo racontait dans un récent entretien à la Gazetta dello Sport que « dans les dernières saisons, des vétérans comme Nesta, Gattuso, Inzaghi, Zambrotta, étaient partis. A partir de ce moment, il y avait beaucoup d’anarchie dans le vestiaire du Milan ».

Restaurer une image dégradée

Ménez, Balotelli, Mexès, Taarabt, etc, beaucoup de joueurs réputés instables ont remplacé des hommes d’expérience, sérieux, capables de tirer une équipe vers le haut, d’assurer cohésion et concentration sur et en dehors du terrain. Si l’on peut féliciter Montella sur l’exercice 2016-2017, c’est bien pour avoir su recréer un esprit d’équipe fortement dégradé depuis 2012 (départ des « Sénateurs »). Une équipe n’est pas seulement efficace parce que ses joueurs sont habiles balle au pied. La force mentale est une donnée essentielle. C’est cette force qui permet à un groupe de ne pas sombrer après une mauvaise entame de match, qui lui permet de ne rien lâcher, de se battre jusqu’à la dernière minute. Le Milan AC version 2016-2017, guère plus brillant sur le terrain, s’est distingué de ses prédécesseurs par un esprit combattif remarquable, en témoigne par exemple les remontées spectaculaires contre l’Inter (mené 2-0, revenu à 2-2 dans les dix dernières minutes) ou Sassuolo (mené 1-3, vainqueur 4-3). Les nouvelles recrues n’ont donc pas seulement été ciblées pour leurs qualités sportives, mais aussi pour leurs qualités humaines. Biglia et Bonucci ne sont pas seulement de très bons joueurs, ce sont aussi des leaders.

Être « da Milan »

Une expression revient souvent, unique en son genre : « da Milan ». Elle pourrait être définie comme une sorte de philosophie : elle sous-tend qu’un joueur du Milan doit être porteur de certaines valeurs telles que le professionnalisme, l’exemplarité, dont certains grands joueurs en étaient maîtres : Nesta, Maldini, Kakà, Inzaghi, etc., pour ne parler que des plus récents. Le Milan d’Ancelotti a laissé l’image d’une équipe qui en imposait par sa classe, par son élégance, au-delà même de ses qualités sportives. Combien d’anciens du club, ces dernières années, ont soulevé le problème que tel ou tel joueur n’était pas à la hauteur de ce lourd héritage. Là encore, on remarquera que les recrues de cet été se sont signalées par leur forte volonté de porter l’écusson milanais, et cette volonté était un atout non négligeable dans la lettre de motivation. Enfin, pour que chaque nouveau venu sente la responsabilité qui lui incombe, les dirigeants ont trouvé la mise en scène idéale : avant chaque signature, une visite au musée de Casa Milan, dont le but n’est autre que de frapper les esprits. Que les tifosi se repassent les images de Bonucci, assis aux côtés de Fassone, le regard contemplatif devant la collection de trophées qui s’impose à lui. Un bon moyen pour donner cette force morale qui fait de onze joueurs sur un terrain, onze guerriers déterminés à honorer l’écusson.




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Théo Cé

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