Que reste-t-il de l’Euro 2016 italien ?

Par Joseph Cocilovo publié le 23 Mar 2017
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« L’une des pires équipes de l’histoire« . Avant le début des phases finales, voici l’appellation qui était donnée à la Nazionale. Une équipe faible sur le papier, aucun nom ronflant en attaque, la seule certitude était les cadres défensifs et bien entendu l’éternel « Gigi » Buffon. L’absence de Verratti et de Marchisio au milieu de terrain laissait entrevoir un cauchemar pour les supporters italiens. Mais le mental a pris le pas sur tout le reste, et cette équipe mésestimée est sortie par la grande porte, après une séance de tirs au but des plus dantesques. Mais vivre dans le passé est rarement une bonne chose et il faut maintenant se tourner vers l’avenir, vers cette Coupe du Monde en Russie, et faire confiance à la nouvelle génération. Ventura l’a bien compris, et s’il n’a pas vocation à chambouler l’ordre établi, il compte bien y ajouter sa patte et emmener la « Squadra » dans une nouvelle ère.

Le changement, c’est maintenant

Sur les 23 sélectionnés en 2016, seuls 10 sont à nouveau sur la liste en ce mois de mars, ce qui veut dire que plus de 50% de l’équipe a été remaniée. Mais en temps de qualifications, la pratique est courante, le coach convoque les joueurs en forme, teste des formations, des styles de jeu, jusqu’à trouver la formule parfaite. Néanmoins, Ventura n’a pas oublié de garder les cadres de l’équipe, ceux qui guident vers la victoire. C’est ainsi que les expérimentés Buffon, De Rossi, Barzagli ou encore Bonucci seront de la partie, et auront la lourde tâche de guider les nouveaux, et leur apprendre la vie en sélection. Et des « bizuts », il y en a ! Gagliardini, Verdi, Politano, entre autres, auront tous à cœur de faire leurs preuves et de gagner une place pour la Russie. Ils pourront sans doute prendre exemple sur plusieurs de leurs prédécesseurs à l’Euro, puisque certains, qui n’avaient que très peu d’expérience, ont réalisé un tournoi sérieux, et ont grandement contribué au parcours italien et à Betclic. On pensera notamment à Pellè, Eder ou Giaccherini, qui malgré leur médiatisation moins « Bling-Bling », ont fait tourner la tête à pas mal d’équipes, les Belges et Espagnols s’en souviennent. L’italo-brésilien Eder est d’ailleurs le seul rescapé des trois nommés, Pellè choisissant un projet sportif discutable, en Chine.

Un choc des générations équilibré

21 ans. Voilà la différence d’âge entre le plus jeune (Donnarumma), et le plus vieux (Buffon). Si la statistique peut paraitre anecdotique, « Gigio » étant extrêmement précoce, et Buffon n’ayant pas l’air de vouloir raccrocher les gants, elle est significative d’un équilibre très habile instauré par Ventura. Chacune des lignes est constituée de joueurs d’âges et d’expériences différents, voire parfois incomparables. Ainsi, Barzagli et Bonucci seront associés aux jeunes Romagnoli et Rugani, De Rossi partagera le milieu de terrain avec Verratti et Gagliardini, et Immobile et Eder ouvriront la voie au jeune Petagna, ainsi qu’au très prolifique Belotti. Chacun apprendra de l’autre. L’expérience, la fougue, la désinvolture, la rigueur, chaque joueur a sa pierre à apporter à l’édifice et à Lottomatica. C’est là toute l’intelligence des sélectionneurs comme Conte et maintenant Ventura : créer une équipe complémentaire. Il y a maintenant 9 mois, Antonio Conte prouva au monde entier qu’une équipe qui joue ensemble, avec le cœur, peut renverser n’importe qui, peu importe son talent. A Ventura de faire perdurer l’adage, avec une nouvelle génération qui approche.




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