Rugani, l’espoir inachevé

Par Hugo Ledroit publié le 04 Mai 2018

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Il est vrai que du côté de la Fidanzata d’italia, les tifosi se sont habitués à voir des guerriers en défense. Ciro Ferrara, Paulo Montero, Leonardo Bonucci ou encore Giorgio Chiellini pour ne citer qu’eux symbolisent un état d’esprit combattant et dur sur l’Homme.

Un joueur qui doit forcer sa propre nature…

Daniele Rugani quant à lui reste « trop gentil » dans les duels malgré une certaine expérience du haut niveau (89 matches de Serie A) et le fait de côtoyer des compétiteurs chaque jour à Vinovo. L’exemple le plus récent est l’absence de marquage sur Icardi lorsque l’argentin a égalisé pour l’Inter, le deuxième actuel au classement du capocannionere s’est retrouvé esseulé et a pu placer une tête imparable. L’autre faiblesse apparente a été notamment remarquée dans ses relances, ses dégagements approximatifs face aux nerazzurri témoignent d’un manque de confiance et de maturité dans son jeu. Lors de sa seule titularisation cette année en C1 au Camp Nou, il n’avait pas été à la hauteur de l’évènement après un match perdu 3-0 face au Barça. Il est vrai que lorsque les grands matches arrivent, Rugani a du mal à prendre le dessus sur les attaquants adverses et malgré son élégance, il manque d’impact ce qui est essentiel dans les rendez-vous importants en championnat ou en coupe d’Europe. A bientôt 24 ans, l’international italien (six sélections) doit désormais se prendre en main car Bonucci et Chiellini ne sont pas éternels et devront laisser la place un jour à la jeune garde italienne en Nazionale.

… mais qui est confronté à une concurrence rude

Howedes, Chiellini, Benatia ou encore Barzagli. Lorsque l’on compare le palmarès de ces joueurs avec celui de Rugani, il y a un écart important qui peut expliquer les difficultés du jeune toscan à s’imposer dans le secteur. Barzagli et Howedes sont champions du monde avec leur sélection respective, Chiellini a gagné six scudetti et trois coupes d’Italie quant à Benatia, il a remporté deux bundesliga, une coupe d’Allemagne avec le Bayern et un scudetto ainsi qu’une coupe avec la Vieille dame. Tous ces hommes ont joué un rôle important dans leur équipe nationale et également dans leur ancien club, Rugani malgré deux scudetti et deux coupes d’Italie (en ayant pas joué les premiers rôles) à son palmarès ne l’a pas encore étoffé comme ses ainés. En effet, il n’a joué que 22 matches en 2015-16 et 19 matches en 2016-17 avec la fiancée d’Italie. Cette saison il n’a disputé que 19 matches ce qui est moindre par rapport à ses coéquipiers en défense qui eux jouent un rôle primordial chaque année dans la course au scudetto. mais aussi aux difficultés du football italien. De plus à la Juve et plus généralement en Serie A, les entraineurs ne lancent pas assez les jeunes italiens dans le grand bain ce qui constitue un grand problème notamment pour la Nazionale. Les techniciens transalpins préfèrent accorder leur confiance à des joueurs expérimentés qui ont un certain bagage tactique. Les espoirs de la péninsule italienne ne sont pas alignés régulièrement dans les grands matches et Rugani est en un exemple frappant : seulement cinq matches de C1 joués depuis son arrivée en 2015 du côté des bianconeri. En effet la Gazzetta dello sport souligne que le joueur reste encore « Panchinato » en Champions avec seulement une titularisation face au Barca et trente minutes face à l’Olympiakos à Athènes. Le quotidien italien souligne également le fait que la Juve attend avec impatience l’arrivée de Caldara en défense car Rugani n’a pas encore atteint le haut niveau selon les dirigeants de la Bossue. L’ancien joueur d’Empoli devra faire preuve de travail quotidien à l’entraînement afin de s’améliorer et acquérir la confiance de son coach.