Se dirige-t-on vers une Juventus de moins en moins italienne ?

Par Matthias Bertoncelli publié le 15 Juil 2016
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Juventus

De 1994 à 2016 il n’y a pas mieux pour l’équipe nationale…

La Juventus est le club ayant le plus souvent offert des joueurs à l’équipe nationale. Il n’y a qu’à se pencher sur une récente période allant de la Coupe du Monde 1994 aux Etats-Unis au tout récent championnat d’Europe 2016. 22 ans de compétitions internationales où les bianconeri ont offert pas moins de 61 joueurs en tout et pour tout (devant l’AC Milan avec 39 joueurs et l’AS Roma avec 28). Alors que durant la Coupe du Monde américaine, perdue en finale face au Brésil, la Squadra Azzurra présentait un bilan de « seulement » trois membres turinois (Roberto Baggio, Dino Baggio et Antonio Conte) et une forte consonance milanaise (7 joueurs du Milan), la donne a depuis bien changé. Devant l’essoufflement de son voisin rossonero à offrir de grands champions à l’équipe nationale, ainsi que la disparition de clubs historiques tel que Parma, la Juve, elle, a su se redessiner et évoluer. Ainsi, une nouvelle et puissante « ItalJuve » est née durant la Coupe du Monde 2006 sur les cendres d’une Juventus moribonde avec la descente en Serie B. Une Juventus, justement, qui est devenue depuis ce jour un modèle pour l’Italie du football toute entière. Une exemplarité au niveau de la tenue du club (sportivement et financièrement) avec l’ouverture d’un nouveau « cycle gagnant » qui l’a porté vers un titre en Serie B puis la création du Juventus Stadium en passant par 5 scudetti d’affilés, 2 coupes d’Italie et une finale de la Champions League.

…Mais seulement 4 italiens de moins de 25 ans arrivés depuis…

Un contrat de confiance avec l’équipe nationale qui pourrait pourtant prendre du plomb dans l’aile d’ici quelques temps. C’est en tout cas une crainte, réelle, à avoir pour une Juventus qui depuis Berlino se veut de moins en moins italienne en rapport à son mercato. En effet, seuls 4 italiens de moins de 25 ans sont arrivés depuis ce laps de temps et sont encore aujourd’hui (en attendant la fin du mercato estival) dans le groupe de l’équipe première. Leonardo Bonucci, Stefano Sturaro, Simone Zaza et Daniele Rugani ont ainsi été noyés par un contingent d’étrangers incroyable. Une stratégie certes assumée et qui démontre que la Juventus achète avant tout dans son propre championnat afin de le garder compétitif… quitte à bafouer ses idéaux. Alors certes, Quagliarella, Matri, Pirlo, Pepe, Giovinco, Peluso et compagnie ont à un moment posé leurs valises à Vinovo, il n’empêche, il suffit d’analyser aujourd’hui les fameuses « voci di mercato » qui sont juxtaposées aux champions d’Italie en titre : André Gomes, Cavani, Lukaku, Matic, Sanchez… À cette allure que dira t’on lorsque le temps de la B-BBC aura sonné ?

Alors pourquoi en être arrivé là ? À cause de la pénurie de jeunes italiens (moins de 25 ans) qui sont à ce jour d’un niveau insuffisant pour leur permettre de jouer titulaire à la Juve (ou chez une des 6 autres sorelle), et quand c’est potentiellement le cas, ils craignent un temps de jeu faible ou sont utilisés comme monnaie d’échange (cf. Berardi, Immobile, Gabbiadini). Restons tout de même optimistes, car si une équipe prépare tant bien que mal son avenir c’est bien la Juventus. Une main mise sur le vivier d’Italiens qui fait de la Juve la locomotive de l’Italie et de la Squadra pour le futur encore. Avec Mandragora, Sensi, Cerri, Mattiello, Leali, Ganz… sans parler des nombreux jeunes étrangers qu’elle a en main, la Juve gère encore et vise l’avenir. Et ce, au plus grand bonheur de tous les tifosi des Azzurri.




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Matthias Bertoncelli

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