La semaine folle de Dybala, pour le bien du football italien
« Pour le bien du football italien ». Une formule empruntée à Sarri, l’entraineur du Napoli, qui après une victoire face à Feyenoord en Champions League, utilisait ces mots pour évoquer la difficulté du calendrier. Le calendrier justement, c’est une composante que la Juventus doit prendre en compte au moment d’entamer son sprint final sur cette saison 2017/2018. Une composante largement résolue dans un premier temps par un homme : Paulo Dybala. En un mois, la Vieille Dame a du faire face : à la Fiorentina, au derby turinois, à l’Atalanta en demi-finale de Coppa, à la Lazio dans un match crucial pour le Scudetto et bien sur à la double confrontation face à Tottenham en huitièmes de finale de Champions League. Rien de bien simple en somme, et pourtant, la Juventus s’en est sortie avec brio, sans se plaindre, mais grâce à un homme : le feu follet argentin bien évidemment. D’une difficulté temporelle, le numéro 10 en a fait un avantage fort, une référence faisant suite aux déclarations d’Allegri « le calendrier devient un avantage quand tu gagnes ».
De la controverse à la renverse
Tout s’est passé rapidement. Blessé et absent des terrains depuis plus d’un mois, la situation de Dybala à la Juventus suscitait rumeurs et débats. D’un départ en fin de saison alimenté par certaines déclarations de son agent et frère, à la remise en place de Nedved, en passant par une une situation de malaise quant au système de jeu adopté par Allegri, sa méforme et ses blessures ne laissaient guerre place à un éclaircissement. Et pourtant, un premier retour timide face au Toro puis quelques minutes grapillées face à l’Atalanta plus tard, la sentence est annoncée. Dybala est de retour en tant que titulaire pour le match face à la Lazio. Alors qu’elle semble à court d’idées et sans profondeur, les Bianconeri s’en remettent à l’argentin. Une prise de balle parfaite, une résistance physique à toute épreuve et un coup de pied gauche en tombant qui offre trois points à la 93ème minute. Trois points fondamentaux au cours d’une journée qui verra la Juve, comme si tout était écrit, reprendre les devants du championnat. Simple coïncidence ?
Le huitième de finale retour de Champions League. Un match d’une importance considérable compte tenu de la situation des clubs italiens au moment de la rencontre (AS Roma, Milan AC et Lazio en ballotage défavorable). Un match pour continuer à montrer que la Serie A existe toujours au niveau européen et qu’elle fait toujours partie des tops championnats (puisque le coefficient UEFA ne suffit pas pour certains à le prouver alors que …). Pas aidée par un Napoli bacleur ou une Inter à l’agonie et qui l’année dernière a balancé sans scrupules l’Europa League, la Juventus devait survivre en Champions League. Pour ce match retour, les Bianconeri doivent donc l’emporter et Dybala est une nouvelle fois là. Si Higuain sur l’ensemble des deux matchs démontre son efficacité retrouvée, le deuxième but est l’auteur du même joueur, le numéro 10 qui au bout d’un rush solitaire, crucifie Lloris d’un plat du pied gauche plein de sang froid. La Juve va en quarts et le temps est à l’éclaircie.
Enfin, cette nouvelle journée de Serie A et un match face à l’Udinese qui sera crucial du fait du nul futur du Napoli face à l’Inter (0-0). Dans un match piège, Dybala sauve à nouveau les siens d’un coup franc « à la Messi » et d’un plat du pied droit chirurgical. En trois matchs, le meneur de Turin a marqué quatre buts transformant du tout au tout la saison de la Juventus. Parfois sans idées, sans jeu et en difficulté, la Vieille Dame grâce à son argentin volant, s’est de nouveau transformée en machine à gagner pragmatique, déjouant tous les pronostics et faisant peur à tous les grands d’Europe.
L’homme providentiel … et ses compères ?
Une chose est certaine, le retour en forme de Paulo Dybala arrive à point nommé. Cette Juventus, qui de fait, semble moins forte qualitativement dans son onze de départ, que celle de 2015, peut désormais se targuer d’avoir retrouvé ce qui faisait sa force. L’imprévisibilité, la force de frappe à tout instant et ce sens du sacrifice que l’on tendait à oublier parfois depuis que Bonucci est parti à Milan et que Barzagli squatte un peu plus le banc que le terrain de jeu. Désormais, les adversaires sont prévenus, Dybala/Higuain, c’est l’association qui fonctionne et jamais le jeu direct et de contre de la Juventus n’a aussi bien fonctionné que face aux Spurs. Vendredi le tirage des quarts de finale aura lieu et ils sont de moins en moins à estimer que la Juventus est « un bon tirage ». L’homme qui a terrassé le Barca il y a un peu moins d’un an semble être à l’apogée de sa forme, au bon moment, car toute son équipe l’attend encore une fois cet après-midi à 18h pour asseoir un peu plus la domination turinoise sur le Calcio. De discutable, la Joya est de nouveau devenu l’indispensable, pour le plus grand bonheur d’un foot italien pour qui il est fondamental d’exister en Europe, à défaut d’exister à la Coupe du Monde.
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