Squadra Azzurra, toi l’ouvrière

Par Leo Carta publié le 10 Juin 2016

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Italie-Nazionale

On oublie trop souvent que l’Italie, pays du romantisme, de l’esthétisme et de la volupté est aussi pays de labeur et de sueur. La faute probablement à nos vieux, venus faire le sale boulot en France comme ailleurs mais toujours tirés à quatre épingles. Des expatriés qui jamais ne t’ont oublié, Squadra. Arrive à présent l’Euro. En France. Pays dont tu partages l’histoire. L’histoire des grandes dates comme celle des hommes. De tous les hommes. Et nous t’y attendons. Alors toi, Nazionale sans frontières qui réchauffe les cœurs aux quatre coins du monde, te dois aujourd’hui d’être à la hauteur de ceux qui t’attendent patiemment. Car tu es pour beaucoup le lien immuable qui les unit à l’Italie. Et ta peau azzurra s’empresse de nous faire oublier le temps. Passé comme présent.

Tu te présentes aujourd’hui, le costume cintré, en gare de Montpellier. Prête à en découdre avec ceux qui t’enterrent déjà. Sauf qu’ils creusent, eux. Et toi, pendant ce temps, tu regardes. Comme toujours. Car tu es encore bien vivante. La pioche à l’épaule, tu te prépares à aller au charbon et manger des kilomètres de gazon. Et si ton manque de créativité t’affame, il nous inquiète. Où sont passés les artistes ? Qu’en as-tu fait ? Comment faire sans leurs idées, sans leur création ? Toutes ses obsessions, tu les cristallises en un nom : Antonio Conte. Ton chef de bataille, ton seigneur de guerre qui ne semble avoir peur de rien. Alors à nous maintenant de te rendre ce que tu as pu nous offrir. Te donner notre énergie, nos cris, nos larmes. Car si tous nos cœurs battent ensemble, nul doute que nous pourrons renverser des montagnes et enjamber des océans. C’est maintenant à toi de jouer. Ne te retiens pas. Jamais. Cours, lâche-toi comme si chaque match était le dernier. Entre dans l’arène et bats-toi. Arraches-toi l’âme et rends nous fiers. Notre amour, tu le sais, te porteras. Toujours. Au delà des frontières. Per sempre.