Les stades se remplissent à nouveau en Serie A ?

Par Cesco publié le 29 Oct 2017
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Aout 2017, le Milan AC annonce plus de 50 000 supporters pour un tour préliminaire d’Europa League. Pour le 5 novembre 2017, le site officiel de l’Inter communique plus de 70 000 billets vendus pour un match à domicile contre le Torino. A titre de comparaison, l’année passée, il y avait 36 446 tifosi présents à San Siro pour accueillir Joe Hart et Mihajlovic. Des chiffres impressionnants donc qui ne doivent cependant pas sortir du contexte dans lequel ils apparaissent. En effet, l’effervescence du recrutement pharaonique des investisseurs chinois du Milan AC est passé par là, tandis que l’Inter truste aujourd’hui le haut du tableau en réalisant son meilleur début de saison depuis l’exercice 97/98. La saison passée, lorsque les Nerazzurri reçoivent le Torino fin octobre, ils sont dans une période sombre avec Franck De Boer (qui sera licencié la semaine d’après suite à une défaite face à la Sampdoria). Forcément ça joue. Cette année, la Serie A semble avoir un autre niveau. Terminée la grève à l’Olimpico, revenus les résultats de la Lazio ainsi qu’un haut de tableau disputé comme jamais. La Serie A reprend donc des couleurs. Mais concrètement dans les chiffres ça se traduit comment ?

Une histoire à deux vitesses

Passé le refrain habituel des stades vétustes, de l’horaire un temps controversé du dimanche à 12h30 et du déclin de la Serie A (bien que ces arguments aient tous une part de vrai), il reste les données concrètes. Il fut un temps, quand le football italien trônait sur la hiérarchie européenne et mondiale, les affluences étaient excellentes. En 2000/2001, alors que le championnat est à 18 équipes, on recense plus de 9 millions de supporters dans les stades. Ce chiffre tombera parfois jusqu’à moins de 7 millions au milieu de années 2000 alors que 20 équipes s’affrontent en élite. Clubs moins attractifs, stars de moins en moins présentes, résultats en berne et manque d’engouement ne sont pas les seuls facteurs qui expliquent cette baisse. L’Italie est traditionnellement un pays a forte tendance industrielle exportatrice qui a souffert de la crise économique débutée en 2006. Ainsi, entre 2008 et 2013, la production industrielle baisse de 25% et le chômage passe de 5 à 15%. Incapable de créer une richesse suffisante pour le bien être du pays, le pays voit sa croissance stagner et l’on estime le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté à 4,7 millions l’année passée (contre 1,5 millions il y a 10 ans !). Des données factuelles majeures expliquant également que les gens ont d’autres préoccupations que d’aller au stade.

Les clubs romains également ont longtemps souffert d’un manque d’affluence entre les travaux contestés au sein de l’Olimpico qui ont conduit à une grève de la Curva Sud, ou la désertion des tifosi laziali lors des matchs à domicile. Il faut noter que les deux clubs faisaient régulièrement plus de 40 000-50 000 spectateurs dans une enceinte qui, rappelons le, peut en contenir plus de 70 000 (après sa réduction d’environ 10 000 places à la fin des années 2000 pour accueillir la finale de Champions League).

Un engouement retrouvé ?

Au regard des chiffres, il faut nuancer le regain d’intérêt observé cette saison. En effet, le premier rapport du mois d’aout 2017 de LM&Partners donne une hausse de 3,5% du nombre de tifosi dans les stades en 2016/2017. Cependant, ce taux est notamment dû à la Lega Pro, la Serie A et B représentant une baisse d’environ 0,5% par rapport à 2015/2016 malgré une forte hausse d’affluence à Sassuolo et à Bergame. Il faut aussi noter que l’Inter, qui possède la meilleure affluence moyenne 2016/2017 en Italie, n’arrive qu’à … la 23ème place en Europe derrière des clubs comme Cologne ou Feyenoord. Pire, l’Italie ne place que 9 clubs dans le top 100 des affluences moyennes la saison passée, contre 10 pour la France à titre d’exemple.

Un deuxième rapport, plus optimiste, est survenu après la 1ère journée de cette saison 2017/2018. Ainsi, 223 169 spectateurs (contre 218 620 l’année passée) se sont déplacés pour l’ouverture du championnat. Le record étant détenu par Inter-Fiorentina avec 51 752 tifosi à San Siro tandis que la plus faible affluence est pour Sassuolo-Genoa avec 8 134 spectateurs. En cumulant les 20 matchs, on arrive à une moyenne de 22 317 tifosi contre 21 862 l’année passée. Est annoncé alors une hausse de 2% d’affluence par rapport à 2016/2017 qui elle même avait pris -3,1% par rapport à 2015/2016. Encourageant certes, mais à nuancer car l’année passée, l’Inter se déplaçait au Chievo (24 000 spectateurs) tandis que le Milan AC (dont le public est moins présent que celui du cousin historique) recevait un Torino à 18h pour environ 32 000 tifosi.

Là où l’on peut franchement parler d’optimisme concerne le nouveau rapport sur l’affluence après 10 journées de Serie A. L’augmentation est alors plus significative et plus nette. +14% d’affluence par rapport à la saison passée. Un résultat fort qui témoigne d’un vrai regain d’intérêt. La moyenne est désormais de 24 086 tifosi présents dans les stades, bien portée par le derby Inter-Milan AC avec 78 328 supporters au stade, soit 4,6 millions d’euros de recettes. Pour retrouver un chiffre plus élevé, il faut remonter à la saison 2010-2011 avec le dernier titre du Milan AC ! L’autre donnée significative concerne le taux de remplissage des stades. Les enceintes italiennes avaient ces derniers temps la réputation d’être désertées. C’est fondamentalement vrai pour des clubs comme l’Inter et le Milan AC dont la capacité d’enceinte semble démesurée par rapport aux réalités du football moderne. Difficile de faire guichets fermés pour un match contre Bologna ou Crotone par exemple. Revenons-en au taux de remplissage : celui ci après 10 journées atteint 69,51%, soit un très bon chiffre qui contraste fortement avec ces dernières années (entre 54 et 59%). On reste cependant assez éloignés des 90% et plus de la Premier League ou de la Bundesliga, mais la  tendance reste positive. La réduction du nombre de places de certains stades étant encore à l’ordre du jour (et la construction de nouveaux), ce taux devrait encore augmenter et le football italien se rapprocher des standards actuels européens. Du moins on l’espère.




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