Thiago Motta, leader par défaut
Alerte rouge
17 avril 2016. Juventus-Palermo. Sur une phase de jeu anodine, Claudio Marchisio tente de récupérer un ballon quelconque. Il lance sa jambe, son genoux se tord. Il reste au sol et sait que, pour lui, les objectifs de fin de saison s’envolent. Le résultat est sans appel : rupture des ligaments croisés. 16 mai 2016. Marco Verratti décide de se faire opérer à l’aine, après des mois de thérapie infructueuse. Les deux azzurri les plus indiscutables du milieu de terrain disent adieu à l’Euro. Dans la soirée, Conte ouvre une cellule de crise. Deux mois plus tard, et alors que Montolivo s’ajoute à la liste (toujours plus longue) des absents, le sélectionneur de la Nazionale décide de convoquer Thiago Motta et de lui donner le numéro 10. Un choix révélateur qui montre bien que le secteur manque cruellement de talent. Et, si les absences de Verratti et Marchisio ont pesé dans la balance, le manque d’expérience internationale des autres prétendants (Jorginho en pole). L’enjeu est donc de taille pour le natif de Sao Bernardo do Campo. Prendre en main les clés du jeu azzurro, donner de l’équilibre au système mis en place par Conte et surtout guider les troupes vers la victoire. Comme un vrai leader. Pas si simple…
La blessure de Marchisio :
Jeu court – Jeu long, trop long
Depuis son arrivée au PSG, Thiago Motta impressionne les supporters parisiens pas vraiment habitués à voir leur équipe tourner comme le mécanisme d’une montre suisse. Dans cette formation, c’est surtout le milieu de terrain qui impressionne. Un trio (Matuidi-Verratti-Motta) serein et technique qui marche plutôt bien. Et si le club jouit d’une opposition quasi nulle en Ligue 1, il a pu observer une nette amélioration du jeu proposé en Ligue des Champions. Les deux matchs de poule contre le Real Madrid sont d’ailleurs des matchs type malgré les scores (un match nul et une défaite). Deux matchs durant lesquels Thiago Motta a excellé. Malheureusement pour lui, il ne sera pas accompagné de son fidèle acolyte Verratti à l’Euro et manquera surement de repère. Pire. Le système de jeu de Conte est celui qui lui correspond le moins. Laurent Blanc l’a d’ailleurs appris à ses dépends, toujours en Ligue des Champions, contre Manchester City. Un 3-5-2 hasardeux dans lequel Thiago Motta coulait, en même temps que le reste de l’équipe. Un système de jeu qui n’est d’ailleurs pas adapté à son style de jeu. Car l’Italo-brésilien, bien que précis techniquement, n’éclaire pas l’action.
Ses passes, très souvent latérales, ne percent pas les lignes et ne vont jamais trouver les attaquants. Non. Lui se contente souvent de jouer en remise avec les milieux de terrain, en mouvement. Il manque énormément de verticalité et d’imprévisibilité, comme on a pu le voir lundi dernier, contre la Finlande. Une imprévisibilité dans le jeu comme dans le placement, l’atout majeur que se doit de posséder un regista. Surtout dans un système comme celui d’Antonio Conte. Certaines questions viennent alors à se poser : pourquoi ce choix de la part de Conte ? pourquoi le numéro 10 ? pourquoi pas un autre ? Des questions qui repassent en boucle depuis l’annonce de la sélection officielle et auxquelles seul Motta pourra apporter une réponse. Attendons donc encore un peu. Si Conte y croit, pourquoi pas nous ?
Son match contre le Real Madrid :
https://www.youtube.com/watch?v=rjykeOXWcMQ
À défaut de mieux
Motta a un rapport compliqué avec les tifosi en général. Personnage qui ne laisse personne indifférent, il cumule beaucoup de détracteurs qui voient en lui un élément néfaste du football. Un provocateur, un chambreur. En Italie, sa sélection avait fait un peu de bruit et interroge encore. Ce joueur qui a, peut-être, choisi l’Italie « faute de mieux » arrive aujourd’hui en sélection et en prend les rennes techniques. Sauf qu’aujourd’hui, c’est la Nazionale qui le choisit « faute de mieux ». Et pas l’inverse. La faute à tout ce que nous avons relevé, souligné. La faute à une énième blessure, celle de Montolivo. Un joueur qui présentait dans ses caractéristique moins de précision technique mais plus de densité de jeu et surtout de récupération. Attention donc, car les choix par défaut peuvent aussi surprendre. Au contraire, ils doivent absolument surprendre. Car faute de meilleur numéro 10, on le donne à celui qui ne jouera peut-être pas. Oui qui, au contraire, nous mènera là-bas, tout en haut. Une ruse bien trouvée de la part de Conte, qui décharge ainsi les autres joueurs de toute pression inutile et qui charge au contraire les épaules d’un joueur déjà critiqué. Un pari gagnant-gagnant, justifié et légitimé par les absences trop nombreuses.
Interview de Thiago Motta, en français :
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