Transferts : les joueurs ont-ils encore leur mot à dire ?
Suspects numéro 1 : Clubs et Agents
À vrai dire, il est compliqué voire impossible de connaître toutes les ficelles d’un transfert, tant les clubs sont devenus maîtres dans l’art de la dissimulation et de la communication au compte-goutte. Mais par déduction, on peut convenir que les deux premiers suspects sont en général les premiers protagonistes d’un transfert réussi ou raté. Si un club n’est pas satisfait des performances d’un joueur, il fera tout pour s’en « débarrasser », pour lui trouver un point de chute, quitte parfois à le céder en dessous de sa valeur marchande. A contrario, de bonnes performances couplées à une excellente image marketing amènent souvent à des transferts mirobolants. Par exemple, l’ancien joueur de la Juventus Paul Pogba. Le milieu français a été le transfert de l’été, voire de la décennie. Outre la valeur hallucinante du montant payé par Manchester United, c’est surtout le poker menteur qui s’est joué entre les deux clubs et l’agent de joueurs le plus « controversé » du métier : Mino Raiola. Il est assez rare qu’un agent soit dans la lumière, mais l’Italo-néerlandais a su gérer le transfert de son protégé avec brio, certes la morale en moins mais ceci est un autre débat.
Si le montant du transfert peut paraître démesuré, à juste titre, il faut remettre les choses à leur place. La Juventus a réalisé la plus grosse plus-value de l’histoire du sport, Manchester va sûrement très vite rentabiliser sa « pépite », Pogba a quadruplé son salaire (passant de 4,5 à 18 millions d’euros) et Raiola a perçu une commission d’environ 25 millions d’euros. Une longue saga au dénouement presque établi au départ. La méthode de recrutement « Bling-Bling » de Manchester ne pouvait pas laisser passer ce transfert, la Juventus ne pouvait pas prendre le risque de voir la valeur de Pogba baisser au fil des ans en le gardant presque « de force » à Turin. Et le Français, lui, est-il vraiment à blâmer ? Qu’auriez-vous fait à sa place ?
Verdict : Non coupables
Les 10 plus grands transferts réalisés par Mino Raiola.
Suspects numéro 2 : Sponsors et fonds privés
Comme le dit le dicton « l’argent est le nerf de la guerre ». Le football ne déroge pas à la règle, et encore moins lorsque de grandes multinationales ou des investisseurs indépendants décident d’entrer dans la danse. Adidas, Nike, Puma. Leurs réputations ne sont plus à faire. Quand l’un de ces géants viennent vous proposer un partenariat, il est difficile pour un joueur de refuser, tant les retombées financières et médiatiques sont importantes. Mais de tels « avantages » offerts à un joueur impliquent aussi des clauses et des obligations. Outre le fait que son client, que ce soit un joueur ou un club, ne devra faire de promo que pour sa marque, un sponsor, selon les termes de leur partenariat, peut influencer un transfert, voire même y déposer son veto. Il ne ferait que défendre ses intérêts, car si un joueur qui rapporte beaucoup, autant d’un point de vue financier qu’en image de marque, devait signer dans un club en partenariat avec un sponsor concurrent, il y aurait conflit d’intérêts et serait dans l’obligation de rompre le contrat, ce qui laisserait profiter son adversaire de tous les bénéfices de son ancien protégé. Mais son pouvoir décisionnaire reste néanmoins assez moindre dans un transfert, il ne pourra réellement agir qu’à coup de pression et de « menaces ». Par contre, les investisseurs privés ont, eux, un vrai mot à dire.
Le Suning Commerce Group. Pour la plupart, ce nom ne veut rien dire. Et pourtant, ce fond d’investissement possède 70 % de l’Inter ainsi que le club chinois du Jiangsu. Il possède également les droits à l’image de Gareth Bale. Cette double casquette lui donne un pouvoir considérable, mais qui peut créer un bon nombre de conflits. Joueur qui n’est pas totalement maître de son image ou de son avenir, investisseur qui ne prend de décision qu’en fonction de ses propres intérêts, le fond privé a tout du parfait coupable dans cette chasse aux sorcières. Pourtant, encore une fois, financièrement, tous les partis se retrouvent dans cette affaire, et puis les joueurs choisissent eux-mêmes de céder leurs droits à l’image.
Verdict : Non coupables
Dernier suspect : le joueur lui-même
Et c’est donc là qu’est la vraie question. Car même si l’on évoque une pléthore de coupables potentiels, il faut rester lucide. Dans un transfert, aussi médiatique ou important soit-il, il y aura toujours des personnes autant en interne qu’en externe qui viendront influencer voire même tenter de faire basculer l’affaire à leurs avantages. Mais dans la finalité, le joueur reste toujours maître de son destin, quoi qu’il arrive, si sa décision est ferme, aucune clause, aucune entreprise n’ont le pouvoir d’aller contre sa volonté, même si parfois quelques sacrifices accompagnent son choix. Non, il n’y a pas de coupable, puisqu’il n’y a pas de crime. Dans cette affaire, il n’y a qu’une seule victime, c’est le football.
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