Mais où en est donc la vente du Milan AC ?

Par Romain Simmarano publié le 10 Avr 2017
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« Le 13 ou le 14 avril, la cession du Milan AC sera définitive ». Silvio Berlusconi, lorsqu’il prononce ces quelques mots aux micros de Sky Sport, en mesure toute la gravité. Gravité d’abord car c’est aussi la date annoncée de la fin de « son » ère, de ces années Berlusconi aux mille facettes. Gravité aussi, et peut-être surtout, car cette date du closing a été régulièrement décalée depuis plusieurs mois. On annonce déjà une conférence de presse le 14, à 16h30, quelques minutes après la fin de l’Assemblée générale des associés. C’est incontestablement la fin d’une grande période de flou. Chacun a pu prendre la mesure des difficultés rencontrées, et tout particulièrement les supporters. Le 18 mars dernier, une banderole de la Curva Sud de San Siro réclamait de la clarté. Une clarté que les dirigeants étaient bien incapables d’apporter! Pour cause, il y a eu pendant plusieurs jours un silence radio que l’état-major milanais a bien eu du mal à comprendre. Vraisemblablement, ces difficultés appartiennent au passé. Que ce mois de mars fut périlleux, pourtant!

Mars 2017, le mois de tous les dangers

Quand Berlusconi lui-même dit « Le closing ? Nous verrons bien. Je suis prêt à rester« , on comprend que le contexte est nuageux. Quand Montella déclare que son avenir n’est pas « conditionné au closing« , on se rend bien compte que tout Milanello se prépare inconsciemment à ce que tout capote. Et pourtant, la catastrophe n’a pas eu lieu, et cela s’est joué en deux temps. D’abord, le renoncement formel de la société Sino Europe Sports, véhicule financier originel de Yonghong Li. Un communiqué du 25 mars entérine ce renoncement et annonce l’arrivée d’une nouvelle structure, Rossoneri Sports Investment Lux. Tout un programme ! Mais ce transfert de compétence, toujours sous l’égide de M. Li, permet de se défaire d’un deuxième obstacle. En effet, 180 millions d’euros en tout manquaient à l’appel du côté chinois, Li étant devenu le seul maître à bord. Mais c’est le fonds d’investissement américain Elliott Management Corporation, dirigé par Paul Singer, qui débloque ces fonds en prêt, permettant à l’opération de se concrétiser.

Pour l’anecdote, c’est ce même fonds qui avait piloté le redressement de Telecom Italia, et qui s’était assez tristement illustré dans la poursuite de l’Etat argentin en 2001. Un prêt de cette amplitude, notamment vis-à-vis d’un investisseur individuel chinois, ne se fait pas à la légère. Avant tout, d’ailleurs, parce qu’en cas de pépin, il n’est jamais évident d’obtenir gain de cause auprès de la justice chinoise. Bilan : alors que tout semblait remis en cause, l’opération est de nouveau sur les rails.

Quelles décisions immédiates pour l’après-closing?

Dans cette affaire, tout reste possible. Un contretemps venu des Chinois ou des Italiens, qu’importe, les chats échaudés que sont les tifosi craignent désormais l’eau froide. Toutefois, en coulisses, et c’est un signal en soi, les lignes bougent. Des perspectives se dessinent. Un versement de 370 millions sera effectué le 13 avril : 270 millions pour clore le rachat, et 100 millions de frais de gestion pour l’année écoulée. 190 seront ainsi versés directement par Yonghong Li, et 180 par le fond Elliott. Ce qui n’est pas sans provoquer quelques changements : les Américains occuperont une place de choix dans le prochain conseil d’administration du Milan AC. Les supporters devraient également avoir un rôle dans le futur équilibre des pouvoirs. Fassone, à cet égard, y a énormément oeuvré ces derniers mois.

Pour ce qui concerne le secteur sportif, des profils de manager sont déjà à l’étude mais aucun nom ne filtre à l’exception de rumeurs. Vincenzo Montella, quant à lui, est sur la voie d’un renouvellement, à condition de réussir la qualification européenne de son effectif. Un défi à portée de main au regard du calendrier des rossoneri, surtout depuis la victoire face à Palermo. On le voit bien, sur tous les plans, la course au pouvoir s’ouvre. Pour tous, il faudra jouer serré, car personne ne peut vraiment se permettre de rater ce rendez-vous. A commencer par une institution qui a bien besoin de renouveau.




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Romain Simmarano

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