Ventura et le retour au 3-5-2 ? Un aveu de faiblesse ou un coup de maitre ?

Le 4-2-4 et l’Italie, c’est l’histoire de l’année. Une tactique compliquée qui nécessite une grosse maitrise du milieu de terrain afin de boucher les trous laissés par les ailiers très offensifs. Malgré une campagne de qualification correcte au niveau des résultats, Ventura et les siens ont souvent déçu par le jeu, la faute à ce fameux schéma, semblant inadapté aux hommes qui le composent.

Trop d’enjeu pour expérimenter

Après plus d’un an à la tête de l’Italie, Ventura n’a pas semblé capable d’imposer son 4-2-4 à ses hommes forts. D’Insigne en passant par Verratti ou encore De Rossi et Bonucci, tous ont semblé un ton en dessous de leur niveau quand ils évoluaient avec le maillot azzurro. Après de nombreux matchs et des tentatives plus ou moins fructueuses comme ce 3-4-3 expérimental qui a abouti à un nul laborieux contre la Macédoine, Ventura semble avoir choisi une voie plus sécurisée, celle du 3-5-2. Si la confirmation du schéma reste encore à valider, ce choix serait cependant le plus adapté à ses joueurs, qui connaissent bien ce dispositif, utilisé sous l’ère Conte. La double confrontation face à la Suède laisserait alors de côté les approximations tactique d’un coach qui souhaite mourir avec ses idées afin de laisser place à l’intérêt national. Une réalité très italienne, mais personne ne lui en voudrait, ou peut être un seul.

Tous adaptés ? Non …

Car si l’axe fort Buffon, Bonucci, Chiellini, Barzagli semble être un gage de sécurité même si le nouveau milanais peine à se remettre de son transfert, Lorenzo Insigne pourrait être à nouveau le sacrifié du 3-5-2. Un schéma qui le forcerait à jouer milieu gauche, un poste où il part de trop loin pour être réellement dangereux. De plus, les efforts défensifs et physiques de ce poste ne correspondent pas au profil du petit italien. Le numéro 10 de la Nazionale serait sacrifié afin de rétablir de l’ordre dans une défense qui a besoin de se rassurer et surtout un milieu de terrain qui a beaucoup déçu lors des qualifications. Verratti doit prouver qu’il a les moyens de ses ambitions aux côté de Parolo, De Rossi (pourquoi pas Jorginho) et consorts. Le danger est souvent venu de la droite et d’un Candreva décisif, qui lui récupérerait un rôle qu’il connait bien tant ses capacités offensives et défensives sont un atout. Devant, le duo Immobile et Zaza (en avance physiquement sur Belotti) devrait pleinement profiter d’un milieu de terrain renforcé afin de faire des appels en profondeurs comme ils aiment le faire.

Ventura, homme de raison

Si le retour au 3-5-2 se confirme et que l’Italie passe, Ventura sera toujours critiqué mais l’on pourra dès lors lui reconnaitre d’avoir su changer son fusil d’épaule au bon moment. Si malgré ce changement, l’Italie ne passe pas, il faudra tirer les enseignements du possible échec et reconstruire sur de nouvelles bases, avec une nouvelle génération qui pousse derrière. En attendant, l’ancien coach du Torino ne navigue pas en terre inconnue avec ce 3-5-2. Loin de copier Conte, il ne faut pas oublier que cette tactique a été celle de son Torino pendant ses années couleur grenat. Alors et si tout ça n’était ni un aveu de faiblesse, ni le choix de la raison, mais un coup de génie magistral ? Réponse le 10 et le 13.

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