Zinedine Machach, bonne ou mauvaise pioche ?

Par Maxime Artois publié le 04 Fév 2018

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Lui-même n’en demandait pas tant. Sans club depuis octobre, Zinedine Machach, 21 ans, cherchait de toute évidence un nouveau point de chute. Dès lors, on l’imaginait signer dans un club moyen du championnat français où il aurait pu terminer de se former au monde professionnel, voire en seconde division. Au lieu de cela, Machach a surpris son monde le 11 janvier dernier en signant un contrat avec le… Napoli. Alors, coup de chance, coup de boost pour sa carrière, ou coup de folie ?

Le Napoli, trop haut pour lui ?

Machach a un immense potentiel, et il le sait. Il avait été très vite repéré, buteur pour sa première titularisation en Ligue 1 en 2015. Mais si son ascension n’a pas été aussi fulgurante que prévu, il faut avant tout observer le (très) mauvais état d’esprit qui abrite le jeune homme, incapable d’accepter des décisions contraires à sa volonté. Alors qu’il pouvait percer en France, il s’est surtout fait connaître pour ses frasques. Fin 2015, il se fait écarter en équipe réserve par son entraîneur pour de multiples retards à l’entraînement. Puis, après être prêté à Marseille sans que cela soit concluant la saison suivante, il revient à Toulouse et s’embrouille violamment avec l’entraineur de la réserve toulousaine, dernier épisode et le summum de la bêtise. Bref, ce passé récent a de quoi effrayer le groupe napolitain, et fait penser au cas Ounas. Lui aussi est arrivé au Napoli avec l’image du joueur talentueux mais pas moins fauteur de troubles. Et lui, majeure recrue offensive de l’été 2017, n’a que très peu joué… D’autant que Machach arrive au Napoli en présentant des statistiques bien faibles : il a marqué 2 buts dans toute sa carrière et n’a plus joué depuis… septembre. Et le milieu offensif de formation aura bien du mal à s’imposer, que ce soit devant, où les titulaires sont indéboulonnables, ou au milieu, où la concurrence est rude. Enfin, entre la lutte pour le Scudetto et la C3, pas sûr que Machach puisse convenablement saisir sa chance en ce début d’année 2018…

Et si Sarri lui faisait confiance ?

La spécificité de Machach, c’est que sa jeune carrière semble imprévisible. D’ailleurs, effectuer un tel bond sportivement avec de tels états de services n’est pas anodin ni hasardeux. A l’instar d’Adam Ounas, il est un des choix de Maurizio Sarri, un habitué pour former les jeunes joueurs, et surtout un entraîneur qui a repéré son talent indéniable. A 21 ans, il doit incarner le futur. Il amène aussi une cartouche supplémentaire à la fameuse profondeur de banc napolitaine, qui enregistre aussi le retour de blessure de Milik. Sa polyvalence devrait jouer en sa faveur, lui qui peut évoluer comme n°10 ou sur un côté. Et la mauvaise gestion du mercato par Giuntoli devrait aussi l’avantager : ni Younes, ni Politano n’ont finalement signé, et le Napoli s’est décidé à conserver Machach, après avoir envisagé un prêt. Il a donc de meilleures conditions pour s’épanouir, enfin. Mais s’il ne joue pas, ses coups de sang pourraient-ils se manifester de nouveau ? Mieux vaut être optimiste lorsqu’on aperçoit la métamorphose du comportement d’Ounas, discret en interne. Sarri a prouvé sa capacité à canaliser les frustrations. La nôtre, ce serait de ne pas voir Machach se révéler.