Pourquoi les zones mixtes doivent être ouvertes aux arbitres

Par Leo Carta publié le 24 Oct 2016
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L’arbitrage est une affaire de subjectivité. Et c’est peut-être le point le plus difficile à concevoir pour les tifosi que nous sommes. Oui, les arbitres sont des êtres humains. Évidemment, ils peuvent se tromper. Sans aucun doute, ils exercent leur fonction en toute honnêteté et sans préférence aucune. Sauf que l’effervescence d’un match et la tension d’une rencontre tend, le plus souvent, à nous faire penser l’inverse. Et dans le pays où la moviola est une institution sans âge, il n’est pas rare de voir les apprentis spécialistes jouer aux arbitres d’après coup et critiquer leurs décisions. Des décisions prises souvent en un quart de seconde, sur le fil d’une émotion, face à 22 lions affamés prêts à vous arracher le visage au moindre signe de faiblesse.

Marcelo Nicchi, le président de l’Associazione Italiana Arbitri défend cette révolution depuis un moment. Celui qui veut « changer les mentalités » parle également d’un problème auquel s’opposerait ces hommes qui n’ont pas le même maillot mais pourtant bien la même passion. Car donner la parole aux arbitres laisserait la porte ouverte à des débats télévisés endiablés, stériles et sans fin sur le pourquoi d’une décision, qu’elle soit bonne ou pas. Comme Nicchi le souligne aux micros de la Radio Anch’io Sport le 26 septembre dernier : « on parlerait constamment des erreurs et on demanderait à l’arbitre d’aller devant les caméras et dire ‘j’ai fait une erreur’. Il faut souligner les bonnes choses avant tout.« . Donner la parole à ceux qui sifflent et biscottent est une bonne chose. Cela permettrait, utilisé à bon escient, de toucher du doigt une fonction que l’on ne connaît pas assez et qui semble bien trop facile à tenir pour tout spectateur, qu’il soit critique ou non.

Etre arbitre, c’est pourtant facile non ?

Il suffit de siffler faute quand il y a faute, de lever son drapeau quand il y a hors jeu et de respecter le règlement à la lettre, non ? Sur le papier, oui. Mais dans l’instantanéité du geste, non. Donner la parole aux arbitre n’est pas seulement une bonne chose, c’est un devoir. Trop souvent l’homme en jaune s’est fait critiquer sans pouvoir répondre. Trop souvent la moviola se réservait le droit de réarbitrer le match et proposer un scenario alternatif. Pourquoi les joueurs, les entraîneurs et même les dirigeants pourraient commenter une rencontre et pas les arbitres ? Pourquoi les arbitres ne pourraient-ils pas simplement parler des faits de jeu, expliquer clairement leurs décisions et ouvrir un moment d’échange constructif qui ne soit pas unilatéral ? Nous le remarquons toutes les semaines, et encore une fois ce samedi, l’arbitrage est souvent au centre des débats. Jusqu’à occulter les performances, comme les non_performances, sportives. La Goal-Line Technology défectueuse à Gênes ou le but de Pjanic refusé pour une fausse position de hors-jeu. Tous ces petits accrocs sur lesquels les arbitres pourraient rebondir à chaud mais jamais à blanc. Comme une confession, une expiation qui leur permettrait de repartir du bon pied la semaine suivante. Un besoin. Une nécessité.

Le seul obstacle ne réside pas dans cette parole donnée mais dans l’oreille qui va la recevoir. Car l’écoute et l’attention apportée à ces arbitres sera primordiale. De la part des journalistes, déjà, et des spectateurs-tifosi, surtout. La question arbitrale est un sujet épineux, il n’y a qu’à voir le nombre de joueurs qui se ruent sur le sifflet pour une faute impunie ou un pénalty oublié. Tomber dans ce piège est l’erreur à ne pas commettre. Il faut, pour le bien de tous et surtout du Calcio laisser cette tribune vivre. Une tribune qui, bien utilisée, désacralisera la fonction arbitrale et dégonflera la bulle spéculatrice qui tend souvent à désigner un club « avantagé » par des erreurs pourtant honnêtes. Une nouvelle mesure à travers laquelle l’Italie peut montrer l’exemple.




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Leo Carta

Rédacteur Juventus



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