L’Italie et la Coupe du Monde 1990
La 14ème Coupe du Monde a forcément laissé un souvenir particulier pour les Italiens puisqu’elle était organisée dans la Botte. Pays hôte, l’Italie effectue un bon parcours et se fait sortir au stade des demis par l’Argentine de Maradona inaugurant sa malédiction des tirs aux buts.
L’Italie qui avait déjà organisé le Mondial 1934, présente une nouvelle candidature. Elle doit affronter la Grèce, l’Angleterre et l’URSS. Seule cette dernière lui résiste et la 14ème édition de la Coupe du Monde se jouera bien dans le Bel Paese. Pour l’occasion les stades sont restructurés et on construit le San Nicola de Bari et le Delle Alpi de Turin. Enceintes toutes dotées de pistes d’athlétisme qui se révéleront largement superflues. Les autres stades choisis sont le Dall’Ara de Bologne, le Sant’Elia de Cagliari, le Comunale de Florence, le Luigi Ferraris de Gênes, San Siro, le San Paolo, la Favorita de Palermo, l’Olimpico, le Bentegodi de Vérone et le Friuli d’Udine.
Qualifications
La Nazionale est exempt de qualifications pour la seconde fois consécutive. Le cycle Bearzot terminé, c’est Azeglio Vicini qui a pris la succession. Et pendant qu’”il vecio” guidait l’équipe A, lui s’occupait des espoirs. C’est donc un homme de la “fédération”. Vicini opère ainsi un renouvellement total dès l’Euro 88 où l’Italie fait excellente figure, atteignant les demis. Les champions du monde 82 sont tous congédiés à part Altobelli. Baresi fait figure d’exception puisqu’il n’a pas joué une seule minute lors de l’épopée espagnole. Vicini a ainsi intégré dans son équipe type les Zenga, Maldini, Giannini, Baggio et autres Donadoni qu’il avait tous coaché avec les U21.
De l’Euro 88 au Mondial, la Squadra Azzurra dispute 15 matches amicaux, elle en remporte 8 (Norvège, Hollande, Ecosse, Danemark, Autriche, Hongrie, Bulgarie, Algérie) fait 5 nuls (Uruguay, Angleterre, Argentine, Hollande, Suisse) et concède seulement deux défaites contre le Brésil et la Roumanie. Seulement la fin de la préparation a été laborieuse avec trois 0-0 et une courte victoire contre la Suisse.
Phase finale
Quelques absents de marque pour ce Mondiale, la France 3ème en 1986 s’est faite devancer par la Yougoslavie et l’Ecosse, tandis que le Mexique a tout simplement été interdit de disputer les qualifs par la Fifa pour avoir triché sur l’age de ses sélectionnés au Mondial U20 de 1989 ! Ça profite aux USA qui font leur réapparition pour la première fois depuis 1950. À noter les retours des Pays-Bas et de la Suède absents depuis 1978. Enfin le Costa-Rica, l’Irlande et les Émirats-arabes-unis font leurs débuts. Tête de série, la Nazionale hérite de l’Autriche dans le chapeau 2 (nation la plus abordable), de la Tchécoslovaquie dans le 3 et des Etats-Unis dans le 4. Bref un bon tirage. L’Italie a fixé son quartier général au stade Domenico Fiore dans la commune de Marino au dessus de Rome, la zone des Castelli Romani. Elle effectue un dernier match amical à Arezzo….contre Cannes et s’impose sur le score de 3-0. Évidemment, le pays entier est concerné par cet événement de taille international mais surtout une ville plus que d’autres : Rome et son Olimpico où la Squadra Azzura peut jouer ses cinq premières rencontres si elle finit en tête de sa poule.
Vicini renonce à Roby Bagio dans un premier temps, pour aligner une attaque Vialli-Carnevale, mais l’atout offensif numéro un est le moins connu des avant-centres. Salvatore Schillaci dit “Toto” a fait ses débuts en mars contre la Suisse et évoluait avec Messina en Serie B il y a encore une saison. Passé à la Juve l’été 89, il a inscrit 15 buts pour sa première année en Serie A qui lui offrent in-extremis une place dans les 22. L’Italie affronte l’Autriche pour sa première et les deux formations se neutralisent après de nombreuses erreurs des attaquants azzurri, jusqu’à l’entrée de Toto à la place du napolitain Carnevale. Coaching parfait, Vialli centre de la droite pour la tête de Schillaci qui saute entre deux chênes autrichiens et marque le seul but de la rencontre !
La Squadra Azzurra affronte ensuite les USA qui viennent de s’incliner 4-1 contre la Tchécoslovaquie. Berti remplace Ancelotti blessé, Giannini ouvre rapidement le score et on pense que la rencontre ne sera qu’une formalité. D’ailleurs, Berti obtient un penalty dans la foulée, mais Vialli le tire sur le poteau. Les américains opposent ensuite une belle résistance et Zenga est obligé de sortir le grand jeu pour éviter l’égalisation. Schillaci remplace encore Carnevale lequel envoie paitre son sélectionneur à la Chinaglia, il n’en faut pas plus pour que Toto obtienne sa place de titulaire contre la Tchécoslovaquie pour le 3ème match. Il forme le duo d’attaque avec Baggio puisque la forme physique de Vialli laisse à désirer. La qualification est dans la poche et l’Italie est sure d’au moins finir meilleure 3ème mais une première place du groupe offrirait un parcours plus favorable ensuite. Schillaci ouvre le score en vrai opportuniste sur une demi-volée de Giannini. Baggio se charge du reste en passant en revue la défense adverse et inscrit un but d’anthologie. Vicini a trouvé son attaque titulaire.
1ère, l’Italie peut continuer son parcours à Rome et une véritable symbiose s’est créée entre les joueurs et le public. C’est l’Uruguay de Tabarez (de nouveau sélectionneur de la Céleste aujourd’hui) qui se dresse sur le chemin de l’Italie en huitièmes et le 0-0 est de mise jusqu’à ce que Schillaci débloque le score à l’heure de jeu sur une superbe frappe en pleine lunette, Giannini offre ensuite un centre parfait pour la tête de Serena qui double la mise, c’est fait, l’Italie s’impose 2-0 et file en quarts. Elle y retrouve l’étonnante Irlande de Jacky Charlton arrivée jusqu’ici après quatre matches nuls ! Mais qui se charge encore de la qualif ? Cet intenable Toto Schillaci, à l’affut sur une frappe de Donadoni repoussée par le gardien adverse ! Il envoie ensuite un coup-franc sur la barre, bref l’attaquant sicilien vit son moment de grâce…au bon moment. L’objectif initial des demis est donc atteint, et sans le moindre but encaissé. Tout un peuple se met à rêver?
Mais le destin est vicieux quand il s’y met, la demi se jouera à Naples…contre l’Argentine de Maradona. Rusé, ce dernier qui vient d’apporter un second scudetto au Napoli décide de jouer également ce match d’un point de vue politique “l’Italie ne se souvient des Napolitains que maintenant”. L’objectif est de défendre son peuple mais aussi de diviser les supporters italiens et effectivement la ville de Naples se retrouve le cul entre deux chaises. On passe donc d’un Olimpico en fête à un San Paolo beaucoup plus froid. Vicini y met du sien également titularisant Vialli de nouveau opérationnel pour Baggio. Mais c’est bien l’inévitable Toto Schillaci qui ouvre le score, en renard, une nouvelle fois sur un ballon repoussé par Goycochea dès la 17ème minute. Peu inquiétée, la Nazionale tient le coup jusqu’à cette mauvaise sortie de Zenga qui profite à Caniggia qui le devance de la tête et égalise à la 68′. C’est le premier but encaissé du Mondial. Baggio et Serena entrent en jeu mais ce sont bien les penaltys qui décideront du vainqueur tandis qu’entre-temps, les argentins ont été réduits à 10. Les six premiers tireurs transforment tous leur tentative avant que Goycochea ne stoppe celles de Donadoni et Serena. L’Argentine s’impose 4-3 et file en finale…
C’est donc la petite finale qui se dispute à Bari pour la Nazionale face à l’Angleterre. Baggio ouvre le marque mais David Platt égalise de la tête. Toto Schillaci obtient un penalty, qu’il transforme afin de remporter le classement des buteurs avec six réalisations et de graver son nom dans l’histoire de la compétition. Ce Mondiale 90 que l’on retiendra comme celui des “notti magiche” de Toto.
Les matches
1er Tour : 09.06.1990 (Rome) Italie-Autriche 1-0 (Schillaci)
1er Tour : 14.06.1990 (Rome) Italie-USA 1-0 (Giannini)
1er Tour : 19.06.1990 (Rome) Italie-Tchécoslovaquie 2-0 (Schillaci, Baggio)
Groupe A
8èmes : 25.06.1990 (Rome) Italie-Uruguay 2-0 (Schillaci, Serena)
Quarts : 30.06.1990 (Rome) Italie-Irlande 1-0 (Schillaci)
Demi-finale : 03.07.1990 (Naples) Italie-Argentine 1-1 et 3-4 aux t.a.b (Schillaci, Caniggia)
Match pour la 3ème place : 07.07.1990 (Bari) Italie-Angleterre 2-1 (Baggio, Schillaci s.p / Platt)
L’effectif
Gardiens : 1 Zenga (Inter) · 12 Tacconi (Juventus) · 22 Pagliuca (Sampdoria)
Défenseurs : 2 Baresi (Milan) · 3 Bergomi (Inter) · 4 De Agostini (Juventus) · 5 Ferrara (Napoli) · 6 Ferri (Inter) · 7 Maldini (Milan) · 8 Vierchowod (Sampdoria)
Milieux : 9 Ancelotti (Milan) · 10 Berti (Inter) · 11 De Napoli (Napoli) · 13 Giannini (Roma) · 14 Marocchi (Juventus) · 17 Donadoni (Milan)
Attaquants : 15 Baggio (Fiorentina) · 16 Carnevale (Napoli) · 18 Mancini (Sampdoria) · 19 Schillaci (Juventus) · 20 Serena (Inter) · 21 Vialli (Sampdoria)
Sélectionneur: Vicini
C’est une Nazionale représentée par à peine 7 formations, aucun bloc équipe ne se détache réellement. On retrouve 6 pensionnaires de l’Inter, 4 de la Juve, de la Sampdoria et du Milan. 3 du Napoli et un seul de la Roma et de la Fiorentina. Bref une liste des 22 qui reflète parfaitement les forces en présence de ces années. Rappelons qu’avant de débuter la compétition, les équipes italiennes avaient remporté les trois coupes d’Europe !
Equipe-type
Pas de bloc équipe là non plus, la défense est entièrement milanaise, trois de l’Inter et deux du Milan. Au milieu de terrain, le physique fragile d’Ancelotti a vite laissé place au duo De Napoli-De Agostini. Bref une assise défensive parfaite et qui explique l’invincibilité de Zenga, la plus longue de l’histoire de la compétition. Giannini et Donadoni étaient chargés de fournir le duo offensif Baggio-Schillaci qui remplace en cours de compet l’attaque titulaire Carnevale-Vialli. A noter que Mancini n’a pas disputé une seule minute.
Et le vainqueur est…
L’Argentine est battue par l’Allemagne qui prend sa revanche de la finale de 1986. Une Mannschaft très italienne puisqu’on y trouve le trio interiste Brehme-Matthaus-Klinsmann (ce dernier également passé par la Samp) et vainqueur du scudetto avec l’Inter un an plus tôt, mais aussi les pensionnaires de la Roma Rudi Voeller et Thomas Berthold (passé avant au Hellas). Hassler jouera à la Juve – tout comme Reuter, Möller et Kohler – mais aussi à la Roma. Enfin Riedle a lui porté le maillot de la Lazio.
Valentin Pauluzzi @CalcioBilly
26/06 A LA UNE Tévez-Mandzukic, destins croisés
25/06 PRESSE Les unes du 25 Juin 2015
22/06 A LA UNE L’Inter verrouille sa défense et passe à l’attaque
21/06 PRESSE Les unes du 21 Juin 2015
20/06 PRESSE Les unes du 20 Juin 2015
19/06 PRESSE Les unes du 19 Juin 2015
18/06 A LA UNE Bilan de la saison 2014-2015 : Juventus
18/06 Bilan de la saison 2014-2015 : Chievo
18/06 PRESSE Les unes du 18 Juin 2015
17/06 Bilan de la saison 2014-2015 : Sassuolo
17/06 Les prêts au secours des finances de l’Inter
17/06 A LA UNE Bilan de la saison 2014/2015 : Roma
17/06 PRESSE Les unes du 17 Juin 2015
16/06 Bilan de la saison 2014-2015 : Atalanta
16/06 VIDEO Le dernier Italie-Portugal
16/06 L’Italie contre le Portugal pour conclure la saison
16/06 A LA UNE Bilan de la saison 2014-2015 : Lazio
16/06 PRESSE Les unes du 16 Juin 2015
15/06 Carlos Tevez élu joueur étranger de la saison !
15/06 Claudio Marchisio élu joueur italien de la saison !
15/06 Claudio Marchisio élu joueur de la saison !
15/06 Bilan de la saison 2014-2015 : Torino
15/06 SONDAGE Rappel : élisez le joueur de la saison 2014-2015
15/06 Bilan de la saison 2014-2015 : Palermo
15/06 PRESSE Les unes du 15 Juin 2015
14/06 La saison 2014-2015 du football italien
14/06 Bilan de la saison 2014-2015 : Genoa
14/06 Sami Khedira à la Juventus, chat noir chat blanc
14/06 SONDAGE Rappel : élisez le joueur de la saison 2014-2015
14/06 A LA UNE Bilan de la saison 2014-2015 : Napoli
14/06 PRESSE Les unes du 14 Juin 2015
13/06 Bilan de la saison 2014-2015 : Cagliari
13/06 SONDAGE Élisez le joueur de la saison 2014-2015
13/06 Luca Toni élu briscard de la saison !
13/06 Bilan de la saison 2014-2015 : Sampdoria
13/06 Les notes de l’Italie contre la Croatie
13/06 PRESSE Les unes du 13 Juin 2015
12/06 Bilan de la saison 2014-2015 : Udinese
Articles similaires
L’Italie et la Coupe du Monde 1990
26/06 A LA UNE Tévez-Mandzukic, destins croisés
25/06 PRESSE Les unes du 25 Juin 2015
22/06 A LA UNE L’Inter verrouille sa défense et passe à l’attaque
21/06 PRESSE Les unes du 21 Juin 2015
20/06 PRESSE Les unes du 20 Juin 2015
19/06 PRESSE Les unes du 19 Juin 2015