L’Italie et la Coupe du Monde 1994
Cette 15ème Coupe du Monde organisée pour la première fois aux États-Unis voit l’Italie arriver en finale et s’incliner aux tirs aux buts contre le Brésil. Le tout après un début de compétition plus que poussif avant que Roberto Baggio ne porte la Squadra Azzura sur ses épaules.
Après deux éditions mexicaines, l’Amérique du Nord accueille une troisième fois la Coupe du Monde en seulement 24 ans. La candidature des États-Unis bat de quelques voix le Maroc, le Brésil finissant 3ème. Pour tous les passionnés de football, cette édition entrera dans la postérité avec le nom de “World Cup”. 9 stades gigantesques (de 50.000 à 90.000 places) accueillent les 52 rencontres.
Qualifications
Arrigo Sacchi a été nommé à la tête de la Squadra Azzurra en 1991, à la fin des éliminatoires de l’Euro 92 auquel l’Italie n’avait plus aucune chance de participer. Il mago di Fusignano débarque avec ses principes tactiques bien à lui qui ont révolutionné le monde du foot, il a donc besoin de ses meilleurs interprètes . C’est tout naturellement qu’il fait appel au bloc milanista qu’il vient de quitter et convoque les Albertini, Costacurta, Tassotti en plus de ceux déjà présents (Baresi sort même d’une momentanée retraite internationale). Sacchi veut organiser la sélection comme une équipe de club, il convoque de nombreux joueurs (71 en trois ans) et organise régulièrement des stages pour que ses dogmes soient plus facilement assimilés. Dogmes qui se traduisent par ailleurs en différentes compositions tactiques. Dino Baggio s’affirme au milieu tandis que devant plusieurs solutions sont essayées autour de Roby Baggio, Mancini et Casiraghi.
L’Italie hérite d’un groupe de qualification à sa portée avec Malte, Estonie, Écosse, Suisse et Portugal. Ces deux derniers ne sont pas les nations affirmées d’aujourd’hui. Il suffit de terminer parmi les deux premiers pour se qualifier. Le parcours démarre contre la Suisse, Marchegiani titulaire dans les buts se grille en commettant deux grosses boulettes qui permettent aux Helvètes de mener 2-0, mais Baggio puis Eranio ramènent la Nazionale au score. Un nul en Ecosse et une difficile victoire à Malte font pleuvoir les critiques. C’est que Sacchi s’essaye à toutes les tactiques et ça se ressent. La victoire au Portugal lance définitivement la campagne de qualifications et la Squadra Azzurra remporte tous ses matches restants hormis une défaite en Suisse. Seulement, il faut attendre la dernière rencontre contre le Portugal pour officialiser la qualification. Un nul suffit, c’est une victoire 1-0 signée Dino Baggio. La Suisse embarque aussi pour les USA.
14.10.1992 (Cagliari) Italie-Suisse 2-2 (R.Baggio, Eranio / Ohrel, Chapuisat)
18.11.1992 (Glasgow) Ecosse-Italie 0-0
19.12.1992 (La Valette) Malte-Italie 1-2 (Gregory / Vialli, Signori)
24.02.1993 (Porto) Portugal-Italie 1-3 (Couto / R.Baggio, Casiraghi, D.Baggio)
24.03.1993 (Palerme) Italie-Malte 6-1 (D. Baggio, Signori, Vierchowod, Mancini x2, Maldini / Busutill s.p)
14.04.1993 (Trieste) Italie-Estonie 2-0 (R.Baggio, Signori)
01.05.1993 (Berne) Suisse-Italie 1-0 (Hottiger)
22.09.1993 (Tallinn) Estonie-Italie 0-3 (R.Baggio x2, Mancini)
13.10.1993 (Rome) Italie-Ecosse 3-1 (Donadoni, Casiraghi, Eranio / Gallacher)
17.11.1993 (Milan) Italie-Portugal 1-0 (D.Baggio)
Groupe 1
Phase finale
La formule n’a pas changé. 24 équipes, 1er Tour qui n’en élimine que 8 puis 8èmes, quarts, demis, finale. Quelques absents de marque, la France (pour la 2ème fois d’affilée) devancée par la Suède et la Bulgarie. L’Angleterre qui a terminé derrière la Norvège et les Pays-Bas. Mais surtout le Danemark champion d’Europe et 3ème dans une poule très serrée derrière l’Espagne et l’Irlande. L’Uruguay est également un absent remarqué. L’Italie (4ème au classement FIFA avant le début de la compétition) doit affronter l’Irlande, le Mexique et la Norvège au 1er Tour. Des nations à craindre mais la qualification (surtout avec le principe des meilleurs troisièmes) est absolument faisable. L’approche de la Nazionale au Mondial n’est pas franchement rassurante : une défaite en Allemagne, des courtes victoires contre la Finlande, la Suisse et le Costa Rica. Et lors d’un des fameux mini-stages de préparation en avril 1994, l’équipe de Pontedera (alors en Serie C2) bat l’Italie 2-1 ! Ça devient inquiétant. Après avoir insisté sur le 433 (avec notamment Berti en ailier droit), Sacchi revient à un 442 qu’il connait mieux. L’Italie prend ses quartiers à Somerset dans le New-Jersey, c’est le Mondial de la canicule, du 100 % d’humidité et des horaires de matches impossibles pour contenter l’Europe.
Sacchi fait confiance à ses hommes de main, la défense milanista et deux milieux (Albertini & Donadoni). Reste de la place pour Pagliuca dans les buts, Dino Baggio en 6, Evani (que Sacchi connait très bien) et le duo Baggio-Signori en attaque. Le premier match se joue au Giants Stadium à New-York, l’Italie pense compter sur sa forte communauté d’immigrés, mais c’est oublier que New York est le royaume des Irlandais. Les Irish supportent mieux les conditions climatiques et à la 11ème minute, Houghton décroche une frappe des 25 mètres qui bat Pagliuca coupable car trop avancé. Il reste pourtant 80 minutes pour égaliser mais rien n’y fait. C’est une défaite 1-0. Il faut se reprendre contre la Norvège, alors 6ème au classement FIFA. Sacchi titularise Casiraghi en pointe, Signori descend ailier gauche et Berti est son pendant à droite. Le début de rencontre est cauchemardesque. A la 20ème minute, Pagliuca touche le ballon de la main hors de la surface et se fait expulser. Sacchi sort ainsi le ballon d’or Roby Baggio pour faire entrer Marchegiani ! En début de seconde période, c’est Baresi qui doit être remplacé sur blessure (Apolloni entre en jeu). Malgré toutes ces contraintes, la Nazionale réussit à s’imposer 1-0 grâce à une tête de Dino Baggio sur un coup-franc de Signori.
Après deux journées, les 4 équipes sont à égalité avec 3 points, tout est encore possible ! En revanche, Baresi doit être opéré au ménisque, son Mondial est quasiment terminé à moins que la Squadra Azzurra n’atteigne la finale… C’est Maldini qui récupère son brassard de capitaine. Après être rentré aux vestiaires sur le score de 0-0, Sacchi remplace Casiraghi par Massaro, qui le lui rend bien en ouvrant le score sur un de ses premiers ballons, mais Bernal égalise 10 minutes plus tard. 1-1 score final, 0-0 celui de l’autre rencontre entre l’Irlande et la Norvège. Toutes les équipes sont encore à égalité et avec une différence de buts de 0, ça se joue ainsi à la meilleure attaque. Le Mexique est 1er avec ses trois buts, l’Irlande et l’Italie en ont inscrit deux mais les Irish ont battu l’Italie et se classent deuxièmes. La Nazionale passe en tant que dernière des 4 meilleurs troisièmes, elle peut remercier la Russie qui a battu le Cameroun le jour même.
En 8èmes, la Nazionale fait face au Nigéria, un des outsiders de la compétition. Il fait toujours aussi chaud, conditions qui avantagent les Africains. Sacchi change encore la formation, Maldini-Costacurta forment l’axe central, Benarrivo et Mussi sont les latéraux, devant le duo Massaro-Baggio est confirmé. Les Super Eagles ouvrent le score sur un mauvais dégagement de Maldini sur corner. L’Italie reste sans réaction. Pis, Zola entré en jeu et à la place de Signori se fait expulser à la 75ème pour une faute inexistante et pourtant, l’arbitre mexicain Carter est à quelques mètres. On se dirige vers une élimination peu glorieuse. Mais à la 88ème minute de jeu, Donadoni déborde sur la droite et trouve Mussi, lequel entre dans la surface et sert Baggio qui bat avec sans froid le gardien adverse ! On ira aux prolongations. Transparent jusque là, le codino est enfin transformé, il sert une louche à Bennarivo dans la surface qui subit une faute. Penalty ! Le numéro 10 le transforme à la 102ème, l’Italie tient le coup et se qualifie pour les quarts après avoir bataillé 45 minutes en infériorité numérique !
Cette fois, c’est une autre histoire face à une Espagne confiante qui a écrasé la Suisse 3-0 au tour précédent. Pagliuca retrouve sa place dans les buts et Conte est titularisé à droite à la place d’un Signori fatigué. Tassotti aussi fait sa réapparition. Dino Baggio ouvre le score peu avant la demi-heure de jeu d’une superbe frappe, c’est bien engagé ! Mais les espagnols égalisent sur un tir de Caminero légèrement dévié par Benarrivo, suffisant pour tromper Pagliuca (aujourd’hui le but serait attribué à l’Espagnol). Il reste une demi-heure, Signori et Berti ont remplacé Albertini et Conte. Pagliuca sort deux, trois parades et l’Italie part contre attaquer. Signori lance Baggio, lequel dribble Zubizaretta et inscrit le but de la victoire à la 88ème ! Quelques minutes plus tard, Tassotti envoie un coup de coude dans les dents de Luis Enrique dans la surface, l’arbitre ne voit pas, cette fois l’Italie a eu de la chance….
En demi-finale, l’Italie est opposée à la Buglarie, équipe surprise mais redoutable. Mussi remplace Tassotti qui a écopé de 8 matches de suspension, tandis que Casiraghi est aligné en attaque aux côtés de Baggio. Dans une chaleur toujours plus infernale, la Squadra Azzurra est cette fois à l’aise. Baggio, sur qui Sacchi a eu le mérite d’insister, inscrit un doublé dans les 20 premières minutes. Le premier est un joli slalom ponctué par une frappe aux 20 mètres. Le second est offert par une passe décisive splendide d’Albertini qu avait touché le poteau un peu plus tôt. Seulement, les azzurri se compliquent la vie. Stoickhov réduit la marque sur penalty juste avant la mi-temps (l’arbitre aurait probablement dû expulser Pagliuca). La seconde période est délicate avec les crampes, la chaleur et la blessure à la cuisse de Roby Baggio qui fête la conquête de la finale en pleurs…
Roby joue (aux côtés de Massaro) quand même mais il est clairement diminué. Baresi a réussi son incroyable retour après seulement 20 jours mais Costacurta est suspendu, c’est donc Maldini qui complète l’axe central. L’adversaire est le Brésil, on joue à Pasadena près de Los Angeles. Comme au Mexique 24 ans plus tôt, ce match désignera le pays qui aura le plus de trophées (3 partout avant le coup d’envoi). Ce n’est pas un grand match, la tension, la chaleur, l’horaire (à midi et demi !) coupent les jambes de tout le monde. Le duo Romario-Bebeto est muselé sans trop de difficultés grâce à un Baresi gigantesque. Seule action notable, le poteau suite à une bourde de Pagliuca qui capte mal une frappe de Mauro Silva. Mussi se blesse en première mi-temps et Apolloni le remplace, c’est l’ennui total et pour la première fois, une Coupe du Monde sera attribuée aux tirs aux buts.
La séance débute mal avec Baresi qui envoie sa tentative dans les airs, mais Pagliuca rattrape le coup et stoppe le tir de Marcio Santos. Après quatre tentatives réussies (Albertini, Romario poteau rentrant, Evani et Branco), Taffarel arrête celui de Massaro, Dunga marque, 3-2 pour le Brésil. Roberto Baggio est le dernier tireur italien, s’il le loupe, c’est fini. Il divin codino l’envoie dans les airs. Le Brésil remporte sa 4ème Coupe du Monde. Les pleurs de Baresi fendent le cœur de tout un peuple, la fin de cette épopée est cruelle. Cependant la Squadra Azzurra est revenue de loin (dernier meilleur 3ème, proche de l’élimination en 8èmes) et a atteint un résultat probablement inespéré.
Les matches
1er Tour : 18.06.1994 (New-York) Italie-Irlande 0-1 (Houghton)
1er Tour : 23.06.1994 (New-York) Italie-Norvège 1-0 (D.Baggio)
1er Tour : 28.06.1994 (Washington) Italie-Mexique 1-1 (Massaro / Bernal)
Groupe E
8èmes : 05.07.1994 (Foxborough) Italie-Nigeria 2-1 a.p (Baggio x2 / Amunike)
Quarts : 09.07.1994 (Foxborough) Italie-Espagne 2-1 (D.Baggio, R.Baggio / Benarrivo (csc))
Demis : 13.07.1994 (New-York) Italie-Bulgarie 2-1 (R.Baggio x2 / Stoichkov s.p)
Finale : 17.07.1994 (Pasadena) Italie-Brésil 0-0 – 3-2 aux tab
L’effectif
Gardiens : 1 Pagliuca (Sampdoria) · 12 Marchegiani (Lazio) · 22 Bucci (Parma)
Défenseurs : 2 Apolloni (Parma) · 3 Benarrivo (Parma) · 4 Costacurta (Milan) · 5 Maldini (Milan) · 6 Baresi (Milan) · 7 Minotti (Parma) · 8 Mussi (Torino) · 9 Tassotti (Milan)
Milieux : 11 Albertini (Milan) · 13 D. Baggio (Juventus) · 14 Berti (Inter) · 15 Conte (Juventus) · 16 Donadoni (Milan) · 17 Evani (Sampdoria)
Attaquants : 10 R. Baggio (Juventus) · 18 Casiraghi (Lazio) · 19 Massaro (Milan) · 20 Signori (Lazio) · 21 Zola (Parma)
Sélectionneur : Sacchi
C’est une Nazionale à fortes tintes rouges et noires avec pas moins de 7 éléments du Milan tous régulièrement titulaires ou au moins une fois durant la compétition. Suit ensuite Parma et ses cinq joueurs (dont 4 éléments défensifs) qui s’est affirmé comme un cador italien européen en l’espace de quelques années. On comptait également 3 joueurs de la Juve et de la Lazio, 2 de la Sampdoria, un de l’Inter et du Torino. Quelques semaines avant la Coupe du Monde, Sacchi a perdu Eranio qui s’est rompu le talon d’Achille.
Equipe-type
La Nazionale évolue avec un 442 made in Sacchi tout au long de la compétition, mais elle doit régulièrement changer d’interprètes au gré des nombreuses blessures et suspensions. Quoi qu’il en soit, fini les libéros à l’ancienne. Défense en ligne guidée successivement par Baresi et Costacurta. Au milieu, le duo Baggio-Albertini est quasiment indiscutable, en revanche ça alterne beaucoup sur les ailes, Signori y étant régulièrement titularisé pour laisser sa place à Massaro devant. Baggio lui est le meneur offensif.
Et le vainqueur est…
Le Brésil remporte donc sa 4ème Coupe du Monde tandis que la Suède finit troisième en disposant 4-0 de la Bulgarie. Parmi les 22 auriverde, on trouve Taffarel gardien de la Reggiana et passé aussi par Parma ainsi que le défenseur Aldair de la Roma où il restera 13 saisons. A la manière de la France quatre ans plus tard, ce Brésil a appris à gagner en Serie A : Dunga à Pisa, la Fiorentina et Pescara, Branco au Genoa, Muller au Torino et à Perugia, Mazinho à Lecce et à la Fiorentina. Ils seront imités plus tard par Paulo Sergio (Roma), Ronaldo (Inter, Milan), Cafu (Roma, Milan), Leonardo (Milan) et Marcio Santos (Fiorentina).
Valentin Pauluzzi @CalcioBilly
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