L’Italie et la Coupe du Monde 1998
Vice-championne du monde en titre, l’Italie est un des favoris de cette 16ème édition. Son parcours s’arrête aux tirs aux buts pour la troisième fois d’affilée, cette fois contre la France pays organisateur et en quarts de finale.
La France obtient le droit d’organiser sa deuxième coupe du Monde, 60 ans après la première. C’est la vraie première édition du foot business et des stars du ballon rond. La candidature française devance celles du Maroc et de la Suisse. 10 villes sont choisies pour accueillir les 64 matches, le Stade de France est par ailleurs construit pour l’occasion.
Qualifications
Arrigo Sacchi est à la tête de la sélection depuis maintenant cinq ans, mais il n’est clairement plus le bienvenu. L’échec de l’Euro 96 (élimination au 1er Tour dans la poule des deux finalistes cependant) ne le pousse pas à donner ses démissions et son contrat pharaonique courant jusqu’en 1998 empêche la fédération de le licencier. C’est donc lui qui débute les qualifications où l’Italie doit affronter l’Angleterre, la Pologne, la Géorgie et la Moldavie. Il faut terminer premier ou meilleur deuxième sinon c’est direction les barrages. Nesta et Toldo font partie du nouveau cycle, ainsi que Ravanelli, celui-ci offre les deux premiers succès, mais le second contre la Géorgie est poussif. Le public siffle et Sacchi est de plus en poussé vers la sortie. Par chance, une place se libère au Milan, Berlusconi qui l’avait envoyé sur le banc de la Nazionale le rappelle pour remplacer Tabarez. L’histoire du magicien de Fusignano en sélection s’achève avec une défaite en Bosnie en amical.
C’est Cesare Maldini qui lui succède, il vient de passer 10 ans à la tête des U21 avec qui il a remporté les trois derniers euros de la catégorie ! Il connait donc tous les sélectionnés (surtout son fiston et capitaine Paolo) et peut intégrer la dernière génération (Cannavaro, Nesta, Vieri et cie). Le changement de mentalité est radical, on revient à un football bien plus italien, défense de fer, milieu musclé et contre-attaques, mais surtout moins d’élucubrations tactiques. Le chemin des qualifs reprend en Angleterre, à Wembley où l’Italie ne s’est imposée qu’une fois dans son histoire, c’est Zola qui se charge d’exécuter les Albions lui qui évolue à Chelsea. Peruzzi et les 5 défenseurs font le reste. Les concepts tactiques de Cesare fonctionnent, l’Italie n’encaisse qu’un but durant ses qualifs mais peine à marquer, faisant notamment match nul 0-0 en Pologne et en Géorgie. Elle a cependant son destin entre ses mains lors du dernier match à Rome contre l’Angleterre, mais ce n’est pas mieux qu’un 0-0. La Squadra Azzurra termine seconde et doit passer par les barrages contre la Russie, adversaire jamais simple à jouer. Après un bon nul 1-1 à l’aller sous la neige, Casiraghi signe la victoire 1-0 dans un San Paolo de Naples plein comme un œuf.
05.10.1996 (Chisinau) Moldavie-Italie 1-3 (Curtianu / Ravanelli x2 dont un s.p, Casiraghi)
09.10.1996 (Pérouse) Italie-Géorgie 1-0 (Ravanelli)
12.02.1997 (Londres) Angleterre-Italie 0-1 (Zola)
29.03.1997 (Trieste) Italie-Moldavie 3-0 (Maldini, Zola, Vieri)
02.04.1997 (Chorzow) Pologne-Italie 0-0
30.04.1997 (Naples) Italie-Pologne 3-0 (Di Matteo, Maldini, R. Baggio)
10.09.1997 (Tbilisi) Géorgie-Italie 0-0
11.10.1997 (Rome) Italie-Angleterre 0-0
Groupe 2
Barrages
29.10.1997 (Moscou) Russie-Italie 1-1 (Cannavaro csc / Vieri)
15.11.1997 (Naples) Italie-Russie 1-0 (Casiraghi)
Phase finale
C’est le premier Mondial à 32 équipes, un chiffre plus conforme au nombre toujours plus grandissant de nations participant aux qualifs. La formule est d’ailleurs parfaite, 8 poules de 4, les deux premiers se qualifient et ensuite élimination directe jusqu’à la finale, avec la nouveauté du but en or. L’élargissement ouvre la porte à plusieurs débutants tels la Croatie, l’Afrique du Sud, le Japon et la Jamaïque. Les absents de marque sont la Suède et la République Tchèque vice-championne d’Europe, même pas passées par les barrages, tout comme le Portugal. L’Uruguay se troue encore. La Nazionale a participé à la répétition du tournoi de France un an plus tôt, deux nuls contre la France et le Brésil et une défaite contre l’Angleterre. L’occasion tout de même pour Del Piero de prendre les rennes de l’équipe. S’ensuivent quelques matches amicaux avec une victoire 3-0 contre la Slovaquie, une autre 3-1 contre le Paraguay et une défaite 1-0 en Suède. Tête de série, le tirage est plutôt clément avec l’Autriche, le Chili et le Cameroun comme adversaire.
Sous la pression de tout un peuple, Maldini rappelle Roby Baggio auteur de 22 buts avec Bologna, Moriero intègre le groupe en dernière minute tout comme Cois sélectionné à la place de Fuser. On compte pas moins de trois forfaits sur blessure, le gardien titulaire Peruzzi, Ciro Ferrara et Ravanellii victime d’une broncho-pneumonie lorsque la compétition a déjà commencé et remplacé par Chiesa. Zola lui reste à la maison. Seulement 6 éléments étaient présents aux États-Unis quatre ans plus tôt. Del Piero est la star de l’équipe mais il arrive blessé après une grande année avec la Juve. Cesare Maldini est clair, Baggio est son remplaçant, ils ne seront pas alignés ensemble. Ce sera le feuilleton du Mondial. Le sélectionneur italien aligne son 352 à Bordeaux face au Chili et son redoutable duo offensif Salas-Zamorano qui évolue en Serie A. C’est en vérité un 532 camouflé avec Maldini sur l’aile gauche et un milieu très défensif, devant Baggio épaule Vieri. Ce dernier ouvre justement le score sur une passe décisive du Divin Codino. Mais Salas répond d’un doublé avant et après la mi-temps ! Inzaghi & Chiesa entrent en jeu mais il faut attendre une main de Reyes sur un centre de Baggio pour obtenir un penalty, salvateur puisque transformé par ce dernier. Il avait quitté le Mondial sur un péno manqué, il le retrouve avec un réussi.
Maldini effectue quelques corrections contre le Cameroun pour la deuxième rencontre, Di Biagio prend la place de Di Matteo et Moriero est titularisé sur l’aile droite. C’est une bonne intuition car c’est justement Di Biagio qui ouvre la marque de la tête sur un centre de Baggio, Vieri se charge du reste en seconde période avec un splendide doublé. Le tout est facilité par l’expulsion de Kalla avant la mi-temps pour un attentat sur Di Biagio. Baggio laisse ensuite sa place à Del Piero pour le début de la nouvelle staffetta comme Rivera et Mazzola 28 ans plus tôt. Pinturicchio est d’ailleurs titulaire pour le dernier match contre l’Autriche, un nul suffit pour se qualifier, mais il vaut mieux finir 1er pour éviter le Brésil en 8èmes. Nesta se blesse (Mondial terminé) et est remplacé par Beppe Bergomi. C’est l’inévitable Bobo Vieri qui ouvre le score sur un coup-franc de Del Piero qui cède ensuite sa place à Baggio comme de coutume. Ce dernier conclut ensuite un joli une-deux avec Inzaghi et signe le 2-0, le penalty d’Herzog en fin de rencontre est anecdotique. Hormis le premier match contre le Chili, la Nazionale a déroulé.
L’adversaire en 8ème est la Norvège, déjà affrontée 4 ans plus tôt et toujours aussi solide (invaincue depuis 17 matches). Del Piero est encore titulaire mais il n’a pas encore totalement récupéré de sa blessure et ses performances s’en ressentent. Zio Bergomi a pris la place de Nesta. L’Italie ouvre vite le score par l’inévitable Vieri (5ème but en 4 matches) sur une ouverture parfaite de Di Biagio. Par la suite, la Nazionale se contente de défendre (excellemment) face aux géants norvégiens, Pagliuca sortant une parade décisive sur sa ligne. La Squadra Azzurra va donc croiser le fer avec la France en quarts de finale. Les deux équipes se connaissent par cœur, neuf bleus jouent en Serie A. La dernière fois que la Nazionale a affronté le pays hôte, c’était en 1978 et elle avait battu l’Argentine.
Maldini confirme son 352 très défensif, Pessotto (au marquage de Zidane, son coéquipier en club) est titularisé à la place d’un Albertini à coté de ses pompes. On compte plusieurs occasions de chaque côté mais l’Italie se contente de défendre. Baggio entre à l’heure de jeu. 0-0 après 90 minutes, il divin codino passe tout proche du but en or avec une reprise de volée qui frôle le poteau de Barthez. Cannavaro lui est gigantesque derrière. Ce sont donc encore les tirs aux buts qui vont décider du sort de la Nazionale, et c’est une troisième élimination. Albertini et Lizarazu se loupent, Di Biagio 10ème et dernier tireur envoie une mine sur la barre, la France passe, l’Italie trépasse, non sans regrets.
Les matches
1er Tour : 11.06.1998 (Bordeaux) Italie-Chili 2-2 (Vieri, R.Baggio s.p / Salas x2)
1er Tour : 17.06.1998 (Montpellier) Italie-Cameroun 3-0 (Di Biagio, Vieri x2)
1er Tour : 23.06.1998 (St Denis) Italie-Autriche 2-1 (Vieri, R.Baggio / Herzog s.p)
Groupe B
8èmes : 27.06.1998 (Marseille) Italie-Norvège 1-0 (Vieri)
Quarts : 03.07.1998 (St Denis) Italie-France 0-0 (3-4 aux tabs)
L’effectif
Gardiens : 1 Toldo (Fiorentina) · 12 Pagliuca (Inter) · 22 Buffon (Parma)
Défenseurs : 2 Bergomi (Inter) · 3 P. Maldini (Milan) · 4 Cannavaro (Parma) · 5 Costacurta (Milan) · 6 Nesta (Lazio) · 7 Pessotto (Juventus) · 8 Torricelli (Juventus)
Milieux : 9 Albertini (Milan) · 11 D. Baggio (Parma) · 13 Cois (Fiorentina) · 14 Di Biagio (Roma) · 15 Di Livio (Juventus) · 16 Di Matteo (Chelsea) · 17 Moriero (Inter)
Attaquants : 10 Del Piero (Juventus) · 18 R. Baggio (Bologna) · 19 Inzaghi (Juventus) · 20 Chiesa (Parma)· 21 Vieri (Atlético Madrid)
Sélectionneurs : C. Maldini
Si la Juventus est le club le plus représentée avec 5 éléments, seulement un seul est titulaire (et au bout du 3ème match), il s’agit de Del Piero, les autres sont des solutions de rechange voire de secours. Pas moins de 10 équipes sont en tout présentes, un vrai patchwork. Parma est la seconde équipe avec 4 joueurs, devant le Milan et l’Inter à 3, ensuite deux de la Fiorentina et enfin un de la Roma, de la Lazio, de Bologna. Pour la première fois de l’histoire de la sélection, des joueurs évoluant à l’étranger sont sélectionnés dans une grande compétition, Vieri de l’Atlético et Di Matteo de Chelsea.
Equipe-type
Cesare Maldini mise sur les qualités historiques du football italien, défense et contre-attaques. Pour ça, il n’hésite pas à aligner trois défenseurs centraux plus Maldini sur l’aile gauche, le tout compensé par un pendant plus offensif comme Moriero. Au milieu de l’organisation avec le métronome Albertini, mais peu de fantaisie au final. Ça c’est le travail de Del Piero et Baggio jamais alignés ensemble. Heureusement, Maldini peut compter sur un Bobo Vieri en très grande forme et auteur de 5 des 8 buts inscrits par la Nazionale. Enfin pas de bloc équipe, puisque 8 clubs différents étaient régulièrement représentés au coup d’envoi.
Et le vainqueur est…
La France remporte son Mondial à domicile en disposant du Brésil champion en tire, une victoire 3-0 nette et sans bavures, c’est le premier trophée de son histoire. La Croatie battra les Pays-Bas pour le match de la 3ème place. Ce n’est un secret pour personne, la Serie A y est pour beaucoup dans le succès français, les Bleus y ont appris la culture de la gagne. Desailly, Dugarry, Vieira au Milan (ce dernier également à l’Inter et la Juve plus tard), Zidane et Deschamps à la Juve, Djorkaeff à l’Inter, Candela à la Roma (puis à l’Udinese, Siena et Messina), Boghossian à la Sampdoria et au Napoli (puis à Parma) et Thuram à Parma (puis à la Juve). S’ajouteront plus tard Trezeguet et Henry chez la vieille dame.
Valentin Pauluzzi @CalcioBilly
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