Calciopoli, les derniers évenements
Voici les derniers événements de l’affaire Calciopoli, ces derniers mois beaucoup de choses se sont passées sur différents fronts (fédération italienne, tribunaux, UEFA,…). Voici un résumé de ce qu’il faut savoir.
Sur la base de la nouvelle situation émergeant au procès de Naples (décrite succinctement dans l’article précédent), en Avril 2010, sans attendre le verdict de la cour de Naples, le tout nouveau président de la Juventus Andrea Agnelli envoie un mémoire à la FIGC lui demandant de rectifier les décisions étonnées de 2006, de garantir l’égalité de traitement de toutes les équipes du Calcio et, entre autres, d’annuler le scudetto juventino offert par la FIGC à l’Inter pour la récompenser de son honnêteté, un peu trop hautement revendiquée par Mr Moratti son propriétaire, car aujourd’hui contredite par les faits nouveaux.
Le 3 Juin 2011 (14 mois plus tard!) le procureur de la FIGC Palazzi, prend note d’une partie des faits nouveaux de Naples et dans son rapport à la FIGC accuse formellement l’Inter en la personne de son ex-président Facchetti (aujourd’hui décédé) de plusieurs infractions de “niveau 6″ (“illeciti sportivi” passibles de rétrogradation en Serie B ou C) et attribue aussi à messieurs Facchetti et Moratti un nombre d’infractions de niveau 1. D’autres clubs, dont le Milan (représenté par Meani) se voient également accusés d’«articles 6» et de quelques «articles 1» supplémentaires. Ce rapport ne sort cependant, avec une précision chirurgicale, qu’après que la date de prescription des infractions ait été dépassée. Aucune sanction ne peut plus être appliquée à l’Inter qui reste, quoiqu’il arrive, le grand bénéficiaire de Calciopoli. Ni, a fortiori, aux autres clubs, qui contrairement à l’Inter, avaient déjà été condamnés en 2006. A la suite de ce rapport du procureur Palazzi, le président Agnelli tend la main à la FIGC assurant qu’il renoncerait à toute poursuite ultérieure si les deux scudetti dont le club avait été indûment privé lui étaient rendus. Les avocats de la Juve et le président précisent à plusieurs reprises qu’ils considèrent la FIGC comme seule responsable de ces erreurs et que l’Inter n’est pas visée, mais est en quelque sorte un «dommage collatéral».
Le 18 Juillet 2011 la FIGC se déclare incompétente pour corriger les erreurs de son propre jugement de 2006. Même la Gazzetta dello Sport, par la plume de son directeur Andrea Monti, pourtant très proche de l’Inter, critique cette décision, comme la quasi totalité de ses confrères d’ailleurs. Mais ce même journal et une petite partie de la presse conseille à la Juve de passer l’éponge et de ne pas remuer cette…histoire ancienne. Le président Moratti précise par voie de presse qu’il ne renoncera pas au scudetto offert par la FIGC en 2006, ajoutant qu’il ne l’avait pas demandé (ce qui est inexact). On apprend par ailleurs qu’il n’existe aucun document officiel de la FIGC sanctionnant le don de ce scudetto à l’Inter, seulement un communiqué de presse du commissaire unique de la FIGC Rossi (par ailleurs ex-membre du conseil d’administration de l’Inter, mais ceci ne saurait expliquer cela).
En Juillet également, le président de la Fiorentina Della Valle, dans une lettre ouverte, demande à son ex-ami Massimo Moratti «d’expliquer Calciopoli et d’expliquer pourquoi deux sociétés amies ont eu un destin aussi différent» (la Fiorentina avait été impliquée et sanctionnée au procès de 2006). Della Valle déclare aussi qu’il envisage de déposer une plainte au pénal à l’encontre du procureur de la cour de Naples Narducci.
Une demande du procureur de la République Narducci, d’invalider et de remplacer la juge Casoria (ce qui aurait refait partir de zéro tout le procès), présidente du procès de Naples, est rejetée. Le magistrat chargé de présenter et de défendre cette requête auprès de la juridiction compétente inflige à son collègue Narducci l’humiliation de trouver sa demande injustifiée et de recommander lui-même au tribunal de la rejeter. On apprend que le procureur Narducci quitte le procès de Naples et accepte une fonction administrative au sein de la municipalité de Naples. Le lieutenant-colonel Auricchio, quitte “l’Arma” pour rejoindre la même municipalité. Le 11 Aout 2011, le président Agnelli, entouré de ses avocats et d’un expert en droit administratif, annonce en conférence de presse, que cette incompétence déclarée de la FIGC force la Juventus à s’adresser à toutes les instances hiérarchiquement supérieures à la FIGC, nationales et internationales, et pour commencer au TNAS et à l’UEFA. La Juventus poursuivra ses actions également devant la justice civile et pénale si nécessaire, pour obtenir l’égalité de traitement de toutes les équipes membres de la FIGC, le retour des scudetti perdus et le dédommagement des pertes (énormes) encourues du fait de décisions erronées de la FIGC de 2006 à 2011. Les avocats précisent que ces erreurs ont été commises soit en 2006 (la FIGC s’appuyant sur un dossier partiel et partial), soit en 2011 (la FIGC ignorant les faits nouveaux).
Le 9 septembre 2011 le TNAS se déclare compétent pour juger du comportement de la FIGC, rejetant ainsi la requête de la FIGC et de l’Inter lui demandant de se déclarer incompétent. Le TNAS se déclare par contre incompétent pour la question des indemnités, mais autorise la Juventus à recourir à la justice civile. Une décision importante car le règlement interne de la FIGC interdit sous peine de points de pénalité en championnat à une équipe du Calcio de porter un différent en dehors des instances sportives.
Le 13 Septembre 2011 la Gazzetta dello Sport offre sa tribune à l’ex procureur Narducci, qui reprend les points principaux de son réquisitoire, sans mentionner ses contradictions avec les faits nouveaux du procès de Naples et sans que les journalistes ne le mettent le moins du monde dans l’embarras à ce sujet. Dans la foulée, de nouvelles écoutes (nouvelles pour la défense et les magistrats de Naples, mais connues et cachées par les enquêteurs), contredisant les thèses de l’accusation, et impliquant en particulier l’Inter, continuent à émerger des dossiers informatiques, les avocats de Moggi les distillant dans la presse.
Le 27 septembre 2011, l’avocat Prioreschi de la défense de Moggi présente sa plaidoirie centrée sur deux théorèmes principaux de l’accusation, les démolissant systématiquement au vu des résultats des débats et des écoutes versés au dossier. Les très nombreuses preuves d’erreurs, de dissimulation de preuves, de négligence et d’incompétence apportées contre les enquêteurs ne peuvent que confirmer les graves soupçons concernant leur objectivité et leurs buts réels. Prioreschi demande formellement l’ouverture d’une “enquête sur les enquêteurs” accusant l’ex-carabinier Auricchio, l’ex-arbitre Nucini et l’ex dirigeant de la Roma Baldini de dissimulation de preuve, de faux témoignage et de diffamation.
Le 29 septembre 2011 l’ex-»désignateur arbitral» Bergamo, protagoniste d’un grand nombre de conversations téléphoniques interceptées par les enquêteurs (mais en grande partie occultées par eux) confirme, dans une interview accordée à TV7, leur authenticité et le fait que les cadres de toutes les équipes du Calcio s’épanchaient fréquemment en son sein, en restant en général dans le cadre du règlement («c’était une coutume consentie et même conseillée par la FIGC»), et d’avoir dès le début de l’enquête donné les noms et numéros de téléphones utilisés par ces personnes, information négligée par les enquêteurs. Il rappelle sa déposition de 2006 dans lequel il avait mentionné que Facchetti était celui qui avait la plus forte tendance à pousser parfois le bouchon un peu trop loin. La surprenante réponse des enquêteurs fut, selon Bergamo, “l’Inter ne nous intéresse pas”.
Le 4 Octobre, une lettre de l’UEFA signée par Pierre Cornu informe très courtoisement la FIGC qu’elle aimerait obtenir avant le 19 octobre sa version des faits.
Le 7 octobre 2011 le juge Picazzio du GIP de Rome innocente Giraudo (ex administrateur délégué de la Juve) et Capello (ex-entraineur) de l’accusation de faux témoignage portée contre eux par le procureur du procès de la GEA (procès faisant également partie de Calciopoli, et déjà jugé en appel). Le même jour le président Moratti critique le fait que la Juve se soit adressé à l’UEFA pour obtenir justice.
Le 11 octobre 2011, l’ex-arbitre De Santis (co-dirigeant selon l’accusation de «l’organisation criminelle de Moggi») porte plainte au civil contre Massimo Moratti pour avoir entre 2002 et 2003 fait effectuer une enquête illégale très approfondie par Polis d’Instito, une officine dépendant de Telecom Italia. Les faits concernant espionnage dont De Santis fut victime furent établis par l’enquête portant sur l’autre grand scandale de 2006 : celui des écoutes illégales de Telecom Italia au dépens de nombreuses personnalités de la société civile. Il est à noter que le fait qu’un club commandite une telle enquête illégale sur un arbitre en exercice constitue une infraction sportive d’une extrême gravité. Même si le but de l’enquête n’était pas de prendre le contrôle cet arbitre.
Le 14 octobre 2011, le Comité National Olympique Italien, jugeant en appel de la suspension à vie imposée à Moggi et Giraudo entend les parties. Une sentence annulant la décision de la FIGC n’est pas impossible après la déclaration du CONI statuant que les faits nouveaux devaient être pris en compte, mais vu les précédents jugements des instances sportives on peut avoir des doutes.
Le 25 octobre 2011, à Naples est attendue une autre plaidoirie des défenseurs de Moggi qui s’attellera à démanteler l’accusation de “association de malfaiteurs” à l’encontre de Moggi et de ses complices présumés. Il est à noter que Moggi avait déjà été acquitté en première instance et en cour d’appel de Rome de cette même accusation dans le cadre du procès GEA, qui étrangement figure cependant dans le réquisitoire de Narducci La plaidoirie du 25 expliquera peut être ce fait, surprenant.
Pierre Galafassi
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