Une quatrième place acquise sur le fil du rasoir, deux demi-finales en Coupe d’Italie et en Ligue Europa, quelques belles émotions mais aussi des regrets, pas mal de regrets. Si elle reste dans l’ensemble plutôt positive, la saison de la Fiorentina fut un condensé de coup d’éclats, de défaites amères et de scenarii frustrants. Une saison qui laisse, comme l’an passé, un goût d’inachevé. Sur les bords de l’Arno, on pourra en effet regretter ce début de saison chaotique, puis ce mois d’avril cauchemardesque qui est venu gâcher un hiver faste. Plus généralement, malgré son projet de jeu toujours ambitieux, la Viola n’est pas parvenue à gommer ses lacunes en terme d’équilibre défensif, de réalisme offensif et de gestion des rencontres. Des lacunes qui l’empêchent encore et toujours de prétendre à franchir un nouveau cap et de se rapprocher un peu plus des cadors, en Serie A comme en Europe.

LA SAISON DE LA FIORENTINA

- 4ème de Serie A

- Éliminée en demi-finale de la Coupe d’Italie par la Juventus

- Éliminée en demi-finale de la Ligue Europa par le FC Séville

- 56 matches, 28 victoires, 14 nuls, 14 défaites, 89 buts marqués, 63 buts encaissés

L’ÉQUIPE-TYPE

Meilleur buteur : Josip Ilicic & Mario Gomez, 10
Meilleur passeur : Matias Fernandez, 12
Joueur le plus utilisé : Gonzalo Rodriguez, 3751

LES +

MOHAMED SALAH

A l’annonce du transfert de Cuadrado, beaucoup se demandaient si le jeune espoir égyptien avait l’étoffe pour remplacer la Vespa. Lui n’a pas mis longtemps à mettre tout le monde d’accord. Ses dribbles, sa vitesse folle et ses actions décisives ont eu un impact immédiat sur la dynamique offensive florentine, contribuant grandement à la très belle deuxième moitié de saison de la Viola. Une vraie belle surprise.

JOAQUIN

Dans cette Serie A qui fait la part belle aux vieux briscards, El Pisha semble lui aussi se bonifier avec le temps. Toujours aussi efficace dans le un-contre-un sur son côté droit, il s’est montré indispensable par sa capacité à créer des décalages pour débloquer bon nombre de situation, mais également par une polyvalence qu’on ne lui connaissait pas.

GONZALO RODRIGUEZ

Malgré un petit retard à l’allumage, il s’est une nouvelle fois montré à la hauteur de son statut de cadre en sortant une saison solide. Au sein d’une équipe à l’équilibre défensif toujours aussi fragile, il a souvent sauvé les meubles mais il s’est surtout distingué par son apport offensif toujours aussi précieux qui le place deuxième au challenge des défenseurs-buteurs derrière Kamil Glik.

LES -

MARIO GOMEZ

Avec 10 buts inscrits en 32 rencontres et quelques pions décisifs notamment en coupe, le bilan de Super Mario n’est pas catastrophique. Malgré tout, ses performances restent encore indignes d’un buteur au tel pedigree. En manque total de confiance, il n’a jamais su revenir au niveau qui était le sien au Bayern et finit même la saison scotché sur le banc. Eu égard à son salaire mirobolant, un départ de Florence cet été n’est pas inenvisageable.

JASMIN KURTIC

Auteur de six mois excellent avec le Torino l’an passé, il était arrivé en viola pour apporter un profil différent au milieu. Mais très vite, ses lacunes techniques criantes dans une équipe qui a souvent la possession l’ont relégué à un rôle mineur.

ALBERTO AQUILANI

De retour d’un Mondial où il n’avait pas joué une seule seconde, l’international italien n’a pas été beaucoup plus heureux sur les terrains de Serie A. Sans influence sur le jeu, un enchaînement de prestations sans grand relief l’a peu à peu poussé sur le banc avant l’apparition de quelques soucis physiques qui ont définitivement ébranlé son statut de titulaire. En fin de contrat, aucun accord n’a encore été trouvé pour un éventuel renouvellement.

LES AUTRES

Norberto Neto : Successivement titulaire indiscutable, traître à la nation, libre de tout contrat, remplaçant, titulaire discutable et certainement juventino l’an prochain. Une saison bien remplie quoi.

Ciprian Tatarusanu : Une prise de fonction concluante en janvier avant cette vilaine blessure au dos qui le prive de la fin de saison.

Stefan Savic : Lancée à pleine vapeur en début de saison, la machine Savic s’est enrayée après quelques blessures et n’a jamais réussi à retrouver le bon rythme.

José Maria Basanta : Du bon et du moins bon pour l’Argentin qui s’est plutôt bien intégré dans la défense viola malgré quelques erreurs aux conséquences fâcheuses.

Micah Richards : Malgré son expérience et son physique hors norme, il n’a jamais semblé être en mesure de s’adapter tactiquement aux exigences de la Serie A.

Ricardo Bagadur : Quelques minutes face à Parma pour ce jeune espoir croate.

Nenad Tomovic : Limité offensivement, trop souvent en souffrance défensivement, il a affiché toutes ses limites cette saison.

Marcos Alonso : Très entreprenant mais encore un peu brut de décoffrage.

Manuel Pasqual : Pour sa dixième saison à Florence, le capitaine a connu un exercice mitigé entre blessures, méformes et quelques belles performances. Il devrait rempiler pour une dernière l’an prochain.

Aleandro Rosi : Après Roma, Parma et le Genoa, il continue tranquilou son petit tour d’Italie. Son étape florentine ne restera pas dans les annales.

Milan Badelj : Passé une petite phase d’adaptation, il s’est imposé progressivement comme une alternative plus que fiable au milieu.

Joshua Brillante : Encore un peu tendre, la révélation de la pré-saison a filé en prêt à Empoli, notamment après des débuts très compliqués face à la Roma

David Pizarro : Le poids des années se fait clairement sentir pour le Pek, de plus en plus irrégulier mais toujours capable de quelques coups de génie.

Borja Valero : A cours de jus et d’imagination, le Madrilène a clairement marqué le pas après deux très belles saisons. Le coup de la panne.

Andrea Lazzari : Indésirable l’été dernier, il a finalement été conservé et s’est distingué par une petite dizaine d’apparitions quelconque.

Juan Manuel Vargas : N’a plus que sa frappe de mule pour briller, ça fait peu.

Simone Minelli : Jeune promesse de la Primavera viola qui a eu droit à une petite apparition en Ligue Europa, auréolée d’une passe dec’.

Matias Fernandez : Régulier, percutant, entreprenant, voilà le Mati qu’on voulait voir. L’une des plus belles satisfactions de la saison.

Josip Ilicic : Imbuvable une grande partie de la saison et logiquement disparu des radars à l’hiver, il s’est réveillé soudainement au mois de mai de manière assez inattendue. Le Slovène reste et demeure une énigme.

Marko Marin : Deux petits matchs de Ligue Europa et un départ à Anderlecht sans plus de succès, une belle erreur de casting.

Alessandro Diamanti : De retour au bercail, il a immédiatement apporté sa fougue et son énergie avant de s’éteindre petit à petit. Son avenir à Florence demeure incertain.

Juan Guillermo Cuadrado : Un début de saison plutôt quelconque suivi d’un transfert à Chelsea qui se sera révélé peu concluant, sale saison pour la Vespa.

Federico Bernardeschi : Une belle occasion de percer en Serie A gâchée par une fracture de la cheville, espérons que ce ne soit que partie remise.

Khouma Babacar : Talentueux, opportuniste, décisif, il a parfaitement su saisir sa chance et incarne l’avenir du club à son poste.

Mounir El Hamdaoui : hééé oui, il est toujours là et il a même marqué son ptit but annuel, comme quoi…

Alberto Gilardino : Son intermède chinoise terminée, il est revenu et il a planté, comme si de rien n’était.

L’ENTRAÎNEUR

La troisième saison de Vincenzo Montella sur le banc de la Viola n’a pas été de tout repos, loin de là. Chahuté après un début de saison où son 4-3-1-2 s’est révélé inefficace, il a su trouver les ajustements tactiques nécessaires pour remettre la machine en route et permettre à son équipe d’aborder le sprint final en bonne position. Malheureusement pour lui, les échéances de la fin de saison ont mis en lumière son inexpérience dans les grands rendez-vous et les débâcles en coupe face à la Juve et le FC Séville ont fait jaser. Malgré un bilan très honorable à la tête d’une équipe qu’il a ramenée en haut de l’affiche depuis sa prise de fonction il y a trois ans, ses relations compliquées avec ses dirigeants ont finalement abouti à un licenciement au goût amer.

LA SAISON PROCHAINE

Vincenzo Montella débarqué, nombreuses sont les incertitudes qui pèsent sur l’avenir de la Viola et l’orientation à donner à son projet sportif. S’inscrire dans la continuité du travail effectué depuis trois ans ? Renouveler une partie de l’effectif ? Intégrer quelques jeunes pousses de la Primavera pour, entre autre, se mettre en conformité avec les nouvelles réformes ? Mais surtout quelles ambitions afficher après ces trois quatrièmes places consécutives et ce bon parcours en Europa League ? La balle est maintenant dans le camp des frères Della Valle et de leurs collaborateurs qui ont choisi Paulo Sousa, entraineur émergent.