Presque dix ans après avoir éclaté, Calciopoli continue. D’abord, le verdict de la Cassation (dernier degré de justice) a été reporté au 23 mars prochain alors qu’il devait être enfin dévoilé jeudi dernier. Entre-temps, l’affaire vient de subir un nouveau rebondissement. En effet, Teodosio De Cillis sera jugé pour “faux témoignage” dans le procès Calciopoli. Il s’agit du commerçant suisse vendeur de cartes sim qui a collaboré avec les carabiniers italiens, leur fournissant les informations sur celles vendues à Luciano Moggi. Documentation à partir de laquelle les enquêteurs ont tenté de reconstruire les prétendus contacts entre l’ancien directeur général de la Juventus et les arbitres auxquels il aurait fourni ces mêmes cartes sim. Une des seules thèses de l’accusation encore debout et qui, rappelons-le, ne figurait pas dans le procès sportif.

Le 30 Juin 2009, De Cillis avait déclaré sous serment qu’il avait apporté lui même ce document aux carabiniers, ce qu’a démenti le maréchal Nardone qui admit – toujours sous serment et dans ce même procès – être allé à Chiasso pour prendre ce document, mais sans commission rogatoire internationale. C’est grâce aux avocats de Tiziano Pieri que ce procès aura lieu à partir du 17 décembre prochain. Il est l’un des arbitres acquittés lors du procès en appel l’an passé et à qui on avait attribué la possession d’une carte sim. Reste maintenant à juger la fiabilité de ce témoin clé, ce qui pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble de la théorie des cartes sim suisses, fondamentale pour la condamnation de Luciano Moggi. A noter qu’une enquête est toujours en cours sur les modalités d’investigation de l’enquête Calciopoli jugées partiales par la juge Casoria dans les rendus du procès en première instance. En revanche, la demande d’éclaircissement concernant une tentative de manipulation de preuves de la part du ministère public (un montage photo inversé au lieu d’une vidéo pour prouver que le tirage au sort de désignation des arbitres était truqué), a récemment débouché sur un non-lieu. Une preuve qui ne fut toute fois pas admise puisque la justice ordinaire a statué depuis longtemps que le tirage au sort était parfaitement régulier, démentant le procès sportif.