Dura lex, sed lex! Au terme de trois ans de débats, le tribunal de Naples a rendu son verdict dans l’affaire calciopoli. Une sentence sévère, étonnante à bien des égards, en particulier au vu des faits nouveaux qui émergèrent lors des débats et des révélations sur les méthodes “sélectives” des enquêteurs.

La cour a retenu l’accusation la plus grave contre Moggi, celle d’avoir dirigé une association de malfaiteurs (“associazioni a delinquere”) visant a influencer le déroulement normal du championnat 2004-2005. Il est condamné à cinq années de prison. Ont également été condamnés à diverses peines supérieures à un an de prison ferme, les dirigeants de la Fiorentina, Andrea et Diego Della Valle (pour avoir organisé avec Moggi et Mazzini le sauvetage de la Fiorentina), l’ex vice-président de la FIGC Mazzini, le président de la Lazio Lotito (pour deux suspicions de fraude liées aux matches Lazio-Parma et Chievo-Lazio) , l’ex-fonctionnaire du Milan AC Meani, les ex- “désignateurs arbitraux” Bergamo et Pairetto, les ex-arbitres De Santis, Racalbuto, Bertini et Titomanlio.

La cour a exonéré la Juventus (dont Moggi était directeur sportif) de toute responsabilité objective et débouté les demandes d’indemnités des parties civiles (la FIGC en particulier).
Cette dernière décision a été saluée avec une très grande satisfaction par les avocats de la vieille dame. Sa signification exacte sera peut être clarifiée dans les motivations de la cour, qui devraient être publiées dans les prochaines semaines. On rappelle que la Juve fut, et de loin, le club le plus lourdement puni lors du procès sportif de 2006 et que le président Agnelli veut obtenir réparation de la part de la FIGC et une garantie de traitement égal de tous les clubs du calcio. En effet, il faut rappeler que l’Inter n’était pas concernée par le procès civil de Naples, mais ces entraves à la loi sportive ont été prescrites par le procureur de la fédération en juin dernier et c’est sur ce champ là que la Juventus continue son combat.

Moggi et ses co-accusés feront très certainement appel du jugement. Le comportement criticable des enquêteurs, qui se sont permis des dissimulations sélectives d’écoutes, n’a pas profité aux accusés. On peut cependant se demander si ce comportement fera on non l’objet d’une enquête administrative ou d’une plainte par l’une des parties intéressées. Il y a encore beaucoup à dire sur ce procès qui n’est donc pas terminé.