La deuxième séance du procès en appel de Calciopoli a eu lieu mardi dernier, après les déclarations spontanées de Pairetto, c’est le propriétaire de la Fiorentina Diego Della Valle qui est intervenu, lui qui avait assisté à aucune séance en quatre ans.

Il a ainsi donné sa version des faits sur la position de son club à l’époque, pour lui le “système” existait bien et on a essayé de faire comprendre qu’il fallait s’y plier. S’ensuit donc une rencontre avec des hauts dirigeants pour faire comprendre son point de vue, laquelle se transforme en accord pour sauver la Fiorentina selon l’accusation.

“Ça fait des années que je veux dire trois ou quatre choses. On a subi un procès sportif offensif de par sa rapidité et l’impossibilité de ne rien argumenter. L’orientation médiatique était très forte. Le procès de Naples nous dit que la Fiorentina avait une position de fort contraste avec les dirigeants du calcio, et qu’elle avait baissé la tête. Après quelques erreurs d’arbitrage, le ton est monté. Journalistiquement, nous avions pris position contre ces erreurs, l’entraineur de l’époque, Dino Zoff, se disait même inquiet par ce qui se passait. Mazzini, vice-président de a FIGC, un bon type, attentif, était venu nous dire que c’était mieux de ne pas être en contraste avec le système mais de travailler ensemble. Notre club était considéré loin du système, suite à ce conseil, se créé un contact avec Paolo Bergamo (désigneur arbitral ndlr), je lui dit qu’on est ici, qu’on veut faire de bonnes choses. On s’est rencardé pour en parler avec mon frère et Mazzini dans un restaurant plein à craquer et on a parlé de comment nous pouvions changer le foot. J’ai perçu de l’intérêt de la part d’une personne qui avait vraiment envie d’écouter des idées et nous sommes partis.”

“J’ai lu ensuite que cette rencontre serait la preuve la plus importante de tout le procès, que l’on aurait construit un rapport pour permettre à la Fiorentina de se sauver. Mais ce n’était pas le cas, je me demande pourquoi on n’a pas été mis sur écoute à cette occasion. Des années plus tard, on a lu qu’un carabinier était présent, avait enregistré l’écoute mais qu’elle était sans intérêt. Quelle est la vérité ? Après cette rencontre, il restait trois matches : 0-0 contre l’Atalanta, 1-1 contre la Lazio avec une erreur arbitrale incroyable (la fameuse parade de Zauri, ndlr) et la troisième contre Brescia, arbitrée par Collina, notoirement connu pour être au dessus de tout soupçon. Si cela est ce qui s’est passé après la rencontre avec Bergamo, vous comprendrez que le but n’était pas celui qui nous est reproché. Personne à la Fiorentina n’a demandé quoi que ce soit, si quelqu’un dit le contraire, c’est qu’il est de mauvaise foi. Je ne souhaite à personne de se trouver dans ce magma bruyant et médiatique, mais après avoir lu des écoutes embarrassantes dans lesquelles certains demandaient beaucoup, cela m’a même fait sentir naïf lorsque je relis le passage où je demande à Bergamo si je pouvais l’appeler. Nous ne connaissons pas ce système, nous sommes arrivés après, avec l’objectif d’apporter des nouveautés dans le monde du foot.”

Dans la foulée, une décision importante a été prise, les nouvelles écoutes dénichées par la défense de Moggi (plus de 170.000 qui continuent d’être écoutées) ont été refusés par les juges, l’admission de nouvelles preuves n’étant pas prévue. Elles pourraient cependant être publiées dans la presse ou avoir une valeur sur le plan de la justice sportive (en vue d’une possible révision du procès, le fameux article 39). L’accusation elle estime que des cas de fraude sportive ont été oubliés lors du procès en 1ère instance. Enfin voici le calendrier des prochaines séances :

29 octobre : réquisitoire du procureur général et plaidoyer des avocats des sept parties civiles, de Mazzei Lotito, Rodomonti, Foti.
5 novembre : défense de Bergamo, Fabiani, Titomalio, Fazi, Scardina, Della Valle, Mencucci, Puglisi.
19 novembre : défense de Racalbuto, Dattilo, Mazzini, Meani.
27 novembre : défense de Bertini, Moggi, De Santis, Pairetto, Dattilo.

Pour plus de précisions sur cette affaire, vous pouvez consulter le dossier à cette adresse.