Abdelaye Diakité a débarqué en Italie il y a maintenant trois ans. Ce défenseur central est bien déterminé à percer dans la Botte malgré les problèmes physiques dont il a été victime ces dernières saisons. Désormais à Teramo en Lega Pro, il nous raconte son parcours.

Par quels clubs es-tu passé en France ?

J’ai commencé au PSG en 2003, j’ai fait deux ans avec la base de loisir de Verneuil, je suis ensuite parti à Boulogne-Billancourt, une section amateur qui avait les U15 en DH et les U16 en nationaux. De là j’ai signé au Havre où j’ai passé trois saisons, jusqu’à la réserve en CFA. Je me suis entraîné un peu avec les pros, mais je n’ai pas eu l’occasion de jouer avec eux. Le club m’a proposé un contrat mais qui ne convenait pas, c’est pour ça que j’ai choisi de venir en Italie

Tu as fréquenté les U20 de l’Équipe de France c’est ça ?

Tout juste, j’avais fait une bonne saison avec les 18 ans nationaux et j’ai reçu deux convocations, c’était la génération de Fousseyni Cissé, Vincent Pajot, Lamine Gassama etc…

Comment est née l’opportunité de venir en Italie en 2011 ?

J’ai toujours été tenté par une expérience à l’étranger même si je ne m’attendais pas à ce que ce soit l’Italie. En fait, mon frère connaissait un agent français très lié à l’Italie. J’ai donc d’abord fait un essai à Lumezzane qui s’est d’ailleurs très bien passé, mais je ne sais pas pourquoi ils ne m’ont pas fait signer. J’ai donc retenté à l’Aprilia où l’entraîneur Vivarini m’a de suite apprécié et je signe donc deux ans.

Tu repars de la D4 italienne parce que tu étais blessé.

Oui, je suis resté un an sur le carreau et sans contrat à cause d’une blessure à la cheville, je me suis fait soigner à Capbreton et donc la saison 2010-11 a été blanche pour moi.

La Serie A t’attirait plus petit ?

Disons qu’à partir du moment où j’ai été aligné au poste de défenseur central après être arrivé en tant que milieu au Havre, j’ai suivi le championnat italien parce que c’est la meilleure école pour les défenseurs centraux. Il n’y a pas mieux que ce pays pour progresser à ce poste.

Ton premier impact avec l’Italie ?

C’était la première fois que je venais dans ce pays et évidemment la barrière de la langue a compliqué les choses, mais le langage du foot est le même pour tout le monde. Et puis quand on est motivé et déterminé, on apprend vite.

Comment ta famille a-t-elle pris cette décision ?

Je me suis éloigné de ma famille depuis tout jeune quand j’étais au PSG ou au Havre et c’était même plus compliqué car j’étais encore plus petit. Ils se sont dit qu’on n’était qu’à une heure et demi d’avion après tout !

“La Lazio voulait me faire signer un contrat de cinq ans”

En deux ans à l’Aprilia, vous atteignez deux fois les play-off pour la montée, c’était l’objectif du club ?

Non non du tout, nous on partait pour se sauver. Quand j’ai débarqué ils arrivaient de Serie D, mais on a vite vu le potentiel du groupe et on a donc élevé les objectifs. D’ailleurs on peut même avoir des regrets d’avoir perdu aux play-off car ça ne s’est pas joué à grand chose…..mais bon ça m’a servi d’expérience.

C’est suivi comme club Aprilia ?

C’est compliqué parce qu’on est pris en tenaille entre la Lazio et la Roma et Latina qui montait en Serie B. Mais dès qu’on a eu des bons résultats, le public a suivi, on a bien fait parler de nous !

Tu y fréquentes d’ailleurs Mathieu Gomes et Samir Lacheheb, deux autres français

Quand je suis arrivé il y avait effectivement Mathieu qui est un ami et avec qui on a encore beaucoup de contact même s’il joue en Grèce maintenant. Mais j’avais choisi de surtout fréquenter les Italiens pour apprendre la langue le plus rapidement possible. Ça m’a permis de la comprendre au bout de deux mois et de la parler au bout de quatre. Mais puisque tactiquement, c’est totalement différent de la France, Mathieu m’a énormément aidé à assimiler. Samir est arrivé plus tard, il me racontait ses exploits avec Balotelli qu’il a connu chez les jeunes de l’Inter.

Dès tes débuts à l’Aprilia tu tapes dans l’œil de clubs plus huppés comme l’Albinoleffe, Perscara ou Crotone.

Déjà, il faut savoir que je n’ai pas pu jouer tout de suite, le transfert a mis trois mois à être officialisé. Dès que j’ai commencé à jouer, j’ai fait parler de moi en bien. Sachant que je restais sur une saison blanche, ça m’a donné énormément de volonté. Je me suis dit que si à ce niveau-là, sans être au top physiquement, je fais déjà parler de moi et bien en bossant encore plus, je peux faire quelque chose en Italie. Une sensation que je n’avais pas en France.

C’est vrai cette histoire avec Modibo Diakité de la Lazio que vous vous êtes croisés et que vous êtes devenus potes ?

En fait son agent a voulu travailler avec moi et donc on s’est mis en relation avec Modibo, on s’est échangé les numéros tout ça et on est devenu très proches, c’est devenu un peu mon grand frère.

Tu choisis Parma en 2013, pourquoi ?

J’avais beaucoup d’offres en Serie A, il y avait même le président de la Lazio qui voulait me faire signer 5 ans. Mais j’ai choisi Parma car j’ai vu que ce club lançait pas mal de jeunes, leur discours m’attirait plus.

Tu fais des brefs passages à Crotone et Nova Gorica l’été dernier, deux clubs satellites de Parma.

Disons qu’il y a des étapes à ne pas brûler, quand tu viens de la quatrième division et que tu signes à Parma, ça fait un trop grand saut. J’ai donc choisi Crotone en Serie B, j’y fais la préparation estivale mais je chope une vilaine pubalgie, au bout d’un mois, je suis donc rentré me soigner à Parme qui a de meilleures infrastructures.

“Je suis très exigeant avec moi-même…et donc avec mes coéquipiers”

Idem pour Nova Gorica ?

Oui, je n’étais pas encore guéri mais j’étais trop pressé de jouer, donc la pubalgie s’est réveillée.

Ça ne te faisait pas peur la Slovénie ?

Non non, je suis habitué à ce genre d’expérience, la seule chose à laquelle je pensais c’était de jouer.

Tu restes encore un an sur le carreau, comment ça va aujourd’hui ?

Je suis maintenant totalement guéri, après c’est sur, rester un an sans jouer ça se ressent physiquement donc j’ai du retard à rattraper. Je retrouve mes sensations petit à petit.

Tu es donc en prêt à Teramo en Lega Pro et tu retrouves ton entraîneur Vivarini qui t’as lancé à Aprilia

Ça s’était très bien passé là-bas et on est toujours resté en contact. Même si j’avais d’autres propositions en Lega Pro, je l’ai appelé tout de suite pour savoir s’ils avaient besoin d’un défenseur central dans sa nouvelle équipe et c’était le cas.

Quel est l’objectif du club ?

Se maintenir, l’an dernier Teramo était en 2^ Division de Lega Pro, maintenant, c’est la Lega Pro unique avec des adversaires qui ont de gros effectifs parfois dignes de la Serie B. On va donc essayer de se sauver mais comme à Aprilia, on sait jamais ce qui peut se passer si les choses fonctionnent…

Parle nous un peu de tes caractéristiques, tes qualités, tes défauts.

Dieu m’a doté d’un bon physique, je suis assez rapide, j’aime bien joué à la balle et je n’aime pas balancer le ballon. Je suis très déterminé et professionnel. Les défauts, il y en a beaucoup hein. Par exemple, je suis très exigeant avec moi-même et je demande la même chose à mes coéquipiers, je peux donc avoir quelques altercations car quand je vois un collègue qui n’est pas dedans à l’entrainement, je ne peux pas m’empêcher de le rappeler à l’ordre.

Tu es jeune marié, Madame va venir ?

Oui il y a deux mois, ma femme va me rejoindre à Teramo, j’ai trouvé un appartement qui me plait. Je vais avoir le soutien de ma famille et pouvoir me concentrer à fond sur le football car c’est la priorité et je suis très déterminé.