Filippo Inzaghi est constamment sur le fil du hors-jeu, son adversaire principal est le juge de ligne, un sens du placement excellent, il sait se faire oublier des défenses adverses et surgir au bon moment. Inzaghi est un attaquant à l’ancienne, pas costaud mais terriblement vif, pas technique mais un sens du but inné, son jeu de tête est également redoutable, c’est un compétiteur hors-pair.

Filippo Inzaghi a une carrière on ne peut plus linéaire, formé à Piacenza sa ville natale, il fait ses débuts chez les pros en Serie B durant la saison 91-92, on l’envoi logiquement se faire les dents en C1 à Leffe puis au Hellas en Serie B, par deux fois il passe la barre des 10 buts est est donc rappelé à la base à Piacenza. Il marquera 15 buts et fera monter son club en Serie A, ses bonnes performances lui valent un transfert à Parma l’été 95, une saison gâchée par une blessure puis un autre transfert, cette fois-ci à l’Atalanta. C’est la saison de la révélation, il finit meilleur buteur de Serie A en mai 97 avec 24 buts et fait par la même ses débuts en équipe d’Italie face au Brésil lors du Tournoi de France. Ce qui lui vaut l’intérêt d’une équipe de tout premier ordre, la Juventus de Lippi, Inzaghi y restera quatre saisons, y inscrivant 88 buts et confirmant être un des buteurs les plus redoutables de la planète foot. Pendant toute cette période il remporte ses premiers titres, avec la Supercoupe d’Italie pour ses débuts sous le maillot bianconero (qu’il signe d’un doublé), il remportera également le Scudetto pour sa première saison et disputera la finale de la Ligue des Champions, avant d’aller en France pour disputer le Mondial ! Inzaghi continue de marquer régulièrement, cependant, en 2001, il n’est plus en odeur de sainteté, lui qui n’a jamais eu un lien très affectif avec le Stade Delle Alpi et qui souffre la concurrence de Trezeguet.

Le Milan AC saute sur l’occasion et se l’offre à prix d’or, un transfert qui sera largement amorti. La belle histoire commence : une première saison positive parsemée de quelques blessures, puis la deuxième grandiose, SuperPippo au sommet de son art fait vibrer San Siro et obtient une part prépondérante dans la conquête de la Champions League 2003. Arrivent dés lors deux saisons difficiles, où les blessures se font récurrentes, notamment aux chevilles, Inzaghi réussit toujours à inscrire quelques buts décisifs par-ci par là mais l’été 2005, on le dit fini. Grâce à sa volonté, à force de travail et d’abnégation, il retrouve les terrains, marque, étonne, déroule de nouveau en Coupe d’Europe et obtient in extremis une place dans le groupe de Lippi et est sacré Champion du Monde 2006 à 33 ans. On se dit qu’il a dès lors donné le meilleur de lui même mais c’est sans compter sur ce joueur assurément « inoxydable », grâce à son doublé, il offre sur un plateau la Champions League à Athènes en mai 2007 au Milan AC, la consécration ultime pour ce garçon passionnel. Et ce n’est pas fini, Inzaghi marque en Supercoupe d’Europe et au Mondial des Clubs quelques mois plus tard, ce qui fait de lui l’unique joueur à avoir marqué dans toutes les compétitions qu’un joueur professionnel puisse disputer, ajoutez à cela un record de buts en Coupes d’Europe enlevé au mythique Gerd Müller et la barre des 100 buts passée avec le Milan AC et celle des 300 inscrits dans sa carrière.

Si par la suite il sera cantonné à un rôle de joker, cela ne va pas l’empêcher de continuer à marquer régulièrement, notamment en Coupes d’Europe où avec Raul, Inzaghi lutte pour le titre de meilleur buteur de l’histoire des compétitions européennes. Il passera d’ailleurs devant un soir d’octobre en entrant en jeu face au Real et en marquant par deux fois ! Quelques jours plus tard il se blesse au genou et est out pour 6 mois, il réussit tout de même à revenir pour les dernières journées du championnat et participe à la fête du Scudetto. La saison 2011-2012 commence mal, SuperPippo est exclu de la liste pour la Champions League, il ne jouera que très peu mais refusera de quitter le club durant l’hiver afin de saluer ses supporters comme il se doit. Bien lui en a pris, puisqu’il marque pour son 300ème et dernier match avec les rossoneri, le 126ème but sous ces couleurs. Tenté par une nouvelle aventure en Italie ou à l’étranger, Pippo Inzaghi décide finalement de raccrocher les crampons à presque 39 ans pour embrasser une carrière d’entraineur avec les Allievi du Milan AC.