Par deux fois la sentence du procès en appel de Calciopoli a été reporté ce mois-ci, initialement prévue le 27 novembre, soit hier, elle a été d’abord fixée au 3 décembre puis maintenant au 10. La “faute” à des avocats de la défense très bavards, un à un, ils reprennent les situations de leurs clients et mettent en relief les nombreuses incohérences de l’accusation voire d’une partie des motivations de la sentence en première instance. Ainsi entre le 19 novembre et hier, c’est pratiquement le procès entier qui a été passé en revue. Nous nous arrêterons seulement sur la défense de l’ex-arbitre Dattilo, lequel a renoncé à la prescription, un cas assez représentatif de ce procès.

Accusé de fraude sportive pour avoir expulsé un joueur et averti trois autres lors d’un Udinese-Brescia, match précédant une rencontre face à la Juventus, puis pour avoir détenu une carte sim. Le fameux théorème des avertissements voulus, avertir des joueurs sous la menace d’une suspension pour qu’ils loupent la rencontre suivante face au club de Luciano Moggi et Antonio Giraudo. Sauf que Jankulovski a été expulsé pour un mauvais geste sur sur signalisation de l’assistant, et que les trois joueurs avertis, Pinzi, Di Michele et Muntari, n’étaient tout simplement pas sous la menace d’une suspension. L’avocat a ensuite rebondi sur l’autre arme de l’accusation, le théorème des cartes sim suisses, là aussi, grosse incohérence, le maréchal Di Laroni en attribue une à Dattilo….deux mois après la rencontre incriminée. Rappelons que ce dernier a écopé d’un an et trois mois de prison en première instance.

Il est évidemment très compliqué de résumer deux journées complètes de plaidoiries (pour des questions de temps avant tout), un à un, les défenseurs ont donc pris la parole pour défendre l’ex président de la Reggina Foti, le président de la Lazio Lotito, l’ex préposé aux arbitres du Milan Meani, l’ex vice-président de la FIGC Mazzini, l’ex arbitre Racalbuto, l’ex juge de ligne Puglisi, l’ex désigneur des juges de ligne Mazzei, l’ex arbitre De Santis et l’ex désigneur des arbitres Pairetto. Tous les arguments ont été abordés, les écoutes écartées qui pouvaient disculper les accusés, le théorème d’attribution des cartes sim suisses, l’acquittement rapide d’autres accusés (notamment l’ex-président de la FIGC Carraro), voire une tentative de falsification de preuves. Pour les italianisants, voici le report complet de l’unique site qui a retranscrit ces séances. Le réquisitoire du procureur général (fin septembre) ayant eu beaucoup plus d’écho dans la presse classique.

http://blog.ju29ro.com/2013/11/appello-calciopoli-diretta-da-napoli.html

http://blog.ju29ro.com/2013/11/diretta-processo-dappello-calciopoli.html

Les deux dernières séances seront pratiquement réservées aux avocats de Luciano Moggi (lesquels avaient annoncé de nouvelles écoutes, à voir donc, ou plutôt à entendre) avec une sentence prévue dans deux semaines, mais qui pourrait encore être repoussée. Rappelons que Calciomio retrace les moments clés de ce procès depuis deux ans.