L’Italie et la Coupe du Monde 1978
11ème épisode de la Coupe du Monde qui se dispute en Argentine. Le pays hôte remporte son premier Mondial mais l’Italie de Bearzot s’offre le luxe de le battre et fait très bonne figure. Ce sont les prémisses du Mundial 1982.
L’Argentine a été automatiquement désigné pays organisateur depuis quelques années déjà, ayant perdu l’attribution du Mondial 1970 au profit du Mexique, elle obtenait de droit l’édition de 1978 grâce également à la règle l’alternance des continents. Une décision toutefois risquée de la part de la FIFA, car en 1976 la junte militaire guidée par le général Videla prenait le pouvoir par un coup d’état. Cependant, l’attribution a été conservée d’autant que c’était l’occasion pour cette dictature de se faire de la bonne pub.
Qualifications
Non qualifiée pour l’Euro 1976, la Nazionale dirigée par le duo Fulvio Bernardini-Enzo Bearzot est en reconstruction. Ce n’est qu’à partir de 1977 que “Il vecio” prend seul les rênes de l’équipe, il peut compter sur deux excellentes générations turinoises, celle de la Juve et du Torino, deux blocs équipes qu’il cherche à exploiter au maximum. Le groupe de qualifications n’est pas simple malgré la présence du Luxembourg et de la Finlande. Il faut en effet finir devant l’Angleterre et ne pas être le moins bon premier pour éviter le barrage contre un représentant de l’Amérique du Sud. Facchetti et Zoff sont les seuls survivants des dernières épopées, le premier désormais libéro devra dire stop à la sélection à cause de ses problèmes physiques (mais est parfaitement remplacé par Gaetano Scirea), le second n’est qu’au début de sa seconde carrière.
Les qualifs commencent bien avec une victoire au Luxembourg puis une contre l’Angleterre, on sait très bien que tout va se jouer avec les Anglais et pour éviter le moindre risque, il faut soigner la différence de buts. C’est fait avec les 9 buts passés en deux rencontres à la Finlande donc 5 signés Bettega qui s’offre un quadruplé dans son Stadio Comunale. Le chemin se complique cependant avec une défaite en terre albione, pourtant la sélection anglaise n’a rien de folichonne mais subsiste ce petit complexe infériorité face aux inventeurs du foot. Il reste alors une seule rencontre, la réception du Luxembourg. Tout se joue à la différence de but, la Squadra Azzurra ne doit l’emporter que d’un but d’écart, elle ne prend pas de risque et s’impose 3-0. +14 contre +11 c’est l’Italie qui est qualifiée. Auteur de 9 des 18 buts italiens, Bettega est l’homme fort de cette nouvelle génération.
16.10.1976 (Luxembourg) Luxembourg-Italie 1-4 (Braun / Graziani, Bettega x2, Antognoni)
17.11.1976 (Rome) Italie-Angleterre 2-0 (Antognoni, Bettega)
08.06.1977 (Helsinki) Finlande-Italie 0-3 (Gentile, Bettega, Benetti)
15.10.1977 (Turin) Italie-Finlande 6-1 (Bettega x4, Graziani, Zaccarelli / Haaskivi)
16.11.1977 (Londres) Angleterre-Italie 2-0 (Keegan, Brooking)
03.12.1977 (Rome) Italie-Luxembourg 3-0 (Bettega, Graziani, Causio)
Groupe 2
Phase finale
La même formule a été conservée pour cette 11ème édition soit deux phases de poules et finale et petite finale, c’est à dire aucun match réellement à élimination directe. L’absent de marque est la Tchécoslovaquie sacrée championne d’Europe deux ans plus tôt et devancée par l’Ecosse en qualifications. L’Uruguay et l’Angleterre, deux équipes championnes du monde sont également des absents remarqués. Le Mexique reprend sa place de la zone Concacaf tandis que l’Iran (représentant asiatique) et la Tunisie (représentant africain) sont les deux seules sélections qui font leurs débuts.
Bearzot confirme le bloc turinois avec 9 juventini et 6 granata et entre la fin des qualifications et le début de la Coupe du Monde, la Nazionale dispute pas moins de 4 matches amicaux : un succès en Belgique, une défaite en Espagne et des nuls contre la France et la Yougoslavie. Le sélectionneur intègre à la dernière minute des jeunes comme Manfredonia, Maldera mais surtout Cabrini qui s’envole pour l’Argentine sans aucune sélection au compteur et Paolo Rossi, tout juste sacré meilleur buteur de Serie A avec Vicenza. Critiquée par la presse, personne ne miserait une lire sur la Nazionale. Le camp de base est fixée à Buenos Aires à l’Hindu club où se trouve également la sélection française premier adversaire du groupe. L’Italie devra également affronter l’Argentine pays hôte et la Hongrie mais elle peut compter sur les nombreux descendants d’immigrés pour la soutenir dans les tribunes.
Bearzot surprend tout son monde pour le premier match et titularise Rossi (à la place d’un Ciccio Graziani dans de mauvaises conditions physiques) en pointe et Cabrini sur la gauche pour le premier match. Tout commence très mal car Lacombe ouvre le score de la tête sur un centre parfait de Didier Six après…47 secondes de jeu. Pas de round d’observation et d’immobilisme tactique, l’Italie part à l’attaque et égalise par Paolo Rossi suite à un coup de billard plutôt chanceux. En seconde mi-temps Zaccarelli donne l’avantage d’une demi-volée sur un centre de Gentile. C’est une victoire 2-1. Tout commence bien et ce même onze est reconduit pour affronter la Hongrie, un succès et la qualif est presque dans la poche, Rossi en renard des surfaces ouvre la marque, Bettega double la mise…en s’aidant de la main, Benetti la triple d’un joli tir à l’entrée de la surface, la Hongrie réduit le score mais la qualif est dans la poche !
Le dernier match de la première phase compte ainsi pour du beurre car l’Argentine et l’Italie sont qualifiées, mais la Nazionale met un point d’honneur à battre le futur champion du monde alors qu’un nul suffisait pour garder la tête du groupe. Bearzot n’effectue pas de turn-over pour autant et dans un stade divisé entre immigrants supporters de l’Italie et leurs fils soutenant la Seleccion, Bettega marque le seul but de la rencontre suite à une action d’école (joli une-deux avec Rossi), l’Italie fait l’en plein : 6 points pris sur 6 !
Qualifiée pour le second tour, l’Italie est opposée à trois autres nations européennes, la RFA, l’Autriche et la Hollande. Face aux teutons, le 0-0 est trompeur car la Squadra Azzurra a dominé la rencontre, un poteau de Cabrini et deux buts sauvés sur la ligne sur des frappes de Bettega ! Face à l’Autriche battue lourdement 5-1 contre la Hollande, l’Italie est encore favorite, Rossi marque un nouveau but dans son style si caractéristique. Enzo Bearzot effectue le seul changement de l’équipe-type de la compétition avec Zaccarelli qui prend la place d’Antognoni en tant que meneur de jeu.
Le dernier match du groupe face aux Néerlandais est une véritable demi-finale, avant le coup d’envoi, les deux équipes sont à égalité mais les oranjes sont premiers grâce à leur meilleure différence de buts. Une victoire et l’Italie s’offre une finale aussi inattendue qu’inespérée. Bearzot choisit de passer Gentile en stoppeur à la place de Bellugi et titularise Cuccureddu au poste de latéral droit. La chance sourit à la Squadra Azzurra puisque l’ouverture du score est signée Brandts qui au duel avec Bettega tacle le ballon et marque dans son propre but ! Le score à la mi-temps est donc de 1-0, trop sûr de son fait Bearzot replace Causio en vue de la finale et le remplace par Claudio Sala. L’action de l’égalisation à la 50′ est confuse, sur un duel dans la petite surface, Zoff prend une véritable manchette dans les dents. Il reste debout mais dégage le ballon en touche afin de rependre ses esprits, l’arbitre n’intervient pas et les Néerlandais effectuent tranquillement la touche, le ballon arrive jusqu’à Brandts qui décoche une superbe frappe sous la barre transversale du portier italien. A un quart d’heure du coup de sifflet final, Haan fait encore mieux avec une incroyable frappe des 40 mètres (poteau rentrant) qui surprend également Zoff.
Le gardien frioulan devient le bouc-émissaire parfait de cette qualif manquée alors que l’Italie était surtout à bout de forces. Fort heureusement, l’Autriche bat l’Allemagne dans l’autre match et l’Italie conserve sa deuxième place synonyme de petite finale. C’est la première fois que la Nazionale la joue, privée de Benetti et Tardelli suspendus (suppléés par Patricio Sala et Aldo Maldera) elle ouvre le score par Causio de la tête sur un centre de Rossi puis touche deux fois les montants par les deux joueurs susnommés. Elle se fait cependant de nouveau remonter en seconde mi-temps, par deux frappes de loin de Nelinho et Dirceu qui enfoncent un peu plus Zoff. Et pour couronner le tout, Bettega touche encore la barre ! Quoi qu’il en soit le bilan reste très positif et avec un peu plus de chances, la Nazionale aurait décroché au moins une médaille. Une belle équipe, fraiche, joueuse, loin des mentalités conservatrices des dernières années, d’ailleurs le public ne s’y trompe pas et accueille cette fois les Italiens en héros.
Les matches
1er Tour : 02.06.1978 (Mar del Plata) Italie-France 2-1 (Rossi, Zaccarelli / Lacombe)
1er Tour : 06.06.1978 (Mar del Plata) Italie-Hongrie 3-1 (Rossi, Bettega, Benetti / Toth)
1er Tour : 10.06.1978 (Buenos Aires) Italie-Argentine 1-0 (Bettega)
Groupe 1
2nd Tour : 14.06.1978 (Buenos Aires) Italia-RFA 0-0
2nd Tour : 18.06.1978 (Buenos Aires) Italie-Autriche 1-0 (Rossi)
2nd Tour : 21.06.1978 (Buenos Aires) Italie-Pays-Bas 1-2 (Brandts csc / Brandts, Haan)
Groupe A
Match pour la 3ème place : 24.06.1978 (Buenos Aires) Italie-Brésil 1-2 (Causio / Nelinho, Dirceu)
L’effectif
Gardiens : 1 Zoff (Juventus) · 12 Conti (Roma) · 22 Bordon (Inter)
Défenseurs : 2 Bellugi (Bologna) · 3 Cabrini (Juventus) · 4 Cuccureddu (Juventus) · 5 Gentile (Juventus) · 6 Maldera (Milan) · 7 Manfredonia (Lazio) · 8 Scirea (Juventus)
Milieux : 9 Antognoni (Fiorentina) · 10 Benetti (Juventus) · 11 Pecci (Torino) · 13 P. Sala (Torino) · 14 Tardelli (Juventus) · 15 Zaccarelli (Torino) · 16 Causio (Juventus) · 17 C. Sala (Torino)
Attaquants : 18 Bettega (Juventus) · 19 Graziani (Torino) · 20 Pulici (Torino) · 21 Rossi (Vicenza)
Sélectionneur : Bearzot
Enzo Bearzot a donc choisi de se baser sur les bloc turinois, 9 juventini et 6 granata qui représentent 14 joueurs sur 22. Il ne reste donc que des miettes pour les autres, notamment pour les équipes milanaises représentées par les seuls Bordon et Maldera. C’est le cas de tous les autres clubs qui n’ont pas plus d’un représentant, du jamais vu dans l’histoire de la Squadra Azzurra.
Equipe-type
Gaetano Scirea guide la défense dans son poste de libéro et retrouve le bolognais Bellugi devant lui. L’un des deux “intrus” du onze de base avec le florentin Antognoni. Bearzot ne fait que très peu tourner son effectif les premiers matches, alignant cinq fois de suite la même équipe et Zaccarelli prend finalement progressivement la place d’Antognoni. Cabrini à gauche et Rossi en attaque sont les plus jeunes de l’équipe mais résistent parfaitement à la pression. Ce dernier formant un excellent duo avec Bettega.
Et le vainqueur est…
C’est bien l’Argentine qui remporte le Mondial en battant les Pays-Bas 3-1 en finale (aux prolongations) et les mauvaises langues diront qu’il ne pouvait en être autrement. Parmi les vainqueurs on retrouve Daniel Passarella qui porte plus tard les couleurs de la Fiorenitna et de l’Inter (et entraîne même brièvement Parmaen 2001), ainsi que Daniel Bertoni également vu à Florence puis au Napoli. Omar Larrosa avait lui effectué un court passage à l’Inter en 1970. Enfin le meilleur buteur de la compétition Mario Kempes (8 buts) entraînera la Casertana en Serie D en 2001 !
Valentin Pauluzzi @CalcioBilly
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