Tiziano Pieri est un des nombreux arbitres sacrifiés sur l’autel de Calciopoli afin de renforcer une accusation remplie de failles, il avait arbitré 69 matches de Serie A et venait de passer international avant que le scandale n’éclate en mai 2006. Acquitté en décembre dernier suite à l’appel de la version abrégée du procès, il était invité dans les studios de Rai Sport ces jours-ci pour raconter son histoire. Il a d’abord tenu avant tout à confirmer sa confiance en la justice “J’ai toujours été confiant, même dans les moments les plus sombres, j’ai toujours cru en un pays capable de dénicher les scandales, les affronter, les juger et même de renverser les sentences”. En effet, en première instance, il fut condamné à deux ans et quatre mois de prison, puis acquitté. Mais ce que Pieri fustige, c’est surtout ses supérieurs, les dirigeants de l’AIA, l’association italienne des arbitres “Des erreurs ont été commises, certaines très graves, je ne veux pas citer de noms et donner satisfaction à des personnes qui ont bouleversé ma vie. Quand le scandale a éclaté, j’ai été dépeint comme un monstre. Mais je le répète depuis sept ans, personne ne m’a fait de propositions indécentes ou quelconque allusion, j’allais arbitrer sereinement, même s’il y avait les pressions de la presse et des polémiques. Mais maintenant je suis un fantôme au sein de l’association, il faut savoir que je n’ai pas été radié, mais exclu des cadres techniques suite à des suspensions réitérées, et non réglementaires. J’ai combattu pour ma dignité et mon histoire arbitrale. Aujourd’hui, je démissionne officiellement de l’AIA. J’ai tourné la page il y a longtemps, j’ai combattu à tous les degrés de justices, je ne me suis jamais enfuis, j’ai affronté le procès sportif, pénal, renoncé à la prescription et ça m’a beaucoup renforcé en tant qu’homme.”

Tiziano Pieri était avec Paolo Dondarini un deux deux arbitres condamnés en première instance en 2009 puis acquitté trois ans plus tard, ce dernier est notamment à l’origine d’une enquête sur les modalités de l’enquête de Calciopoli.. L’accusation se pourvoyant en cassation, il faut encore attendre pour obtenir le verdict final du 3ème et dernier degré de la justice ordinaire. Rappelons qu’en premier instance de cette version abrégée du procès, les arbitres Rocchi, Cassarà, Gabriele et Messina et les assistants Baglioni, Foschetti et Griselli furent acquittés. Dans la version classique, l’arbitre Rodomonti et les assistants Ambrosino, Gemignani, Cennicola ont également été acquittés. En revanche, De Santis, Racalbuto, Bertini, Dattilo et les juges de ligne Titomanlio et Puglisi ont été condamnés. Pour ces derniers, le procès en appel a débuté hier (séance très calme) et entrera dans le vif du sujet dans deux semaines.