Le procès en appel de Calciopoli suit son cours avec deux nouvelles séances, avant-hier et le mardi précédent. Le procureur général a d’abord fait son réquisitoire suivi du plaidoyer des avocats de quelques-uns des inculpés. Des informations arrivées au compte-goutte. Il s’agit donc d’Antonio Ricci, représentant de l’accusation et procureur général, ce qu’il faut retenir principalement de son speech, contrairement à la sentence en première instance, Moggi n’est pas le seul à faire partie d’une association de malfaiteurs visant la fraude sportive, Ricci y inclue les anciens désigneurs Paolo Bergamo et Pierluigi Pairetto ainsi que l’ex vice-président de la FIGC Innocenzo Mazzini. Jusque là, cela semble logique, puisque une association de malfaiteurs à une ou deux personnes (avec Giraudo qui a choisi la formule abrégée du procès) semble tout de même un peu fragile. Selon Ricci, la Juventus n’était pas l’unique équipe à avoir des rapports privilégiés avec les arbitres (il fait ici référence aux discussions téléphoniques avec les dirigeants de toutes les équipes), mais ce qui démarque les membres de l’association de malfaiteurs du reste est la volonté de favoriser un système pour les intérêts personnels de chacun. Toujours concernant Moggi, Ricci a également insisté sur les cartes Sim que ce dernier aurait distribué à des arbitres et dirigeants, ce sera sans nul doute l’un des points importants du procès en appel. Il a conclu avec avec une nouvelle importante, on est passé des 5 ans et 4 mois lors de la sentence en première instance à une demande de 3 ans et 1 mois en appel. La raison principale de cette “ristourne” est la prescription qui couvre les fraudes sportives (ou plutôt tentatives de fraude sportive, aucune rencontre n’ayant été altérée), mais cela est paradoxal puisque l’accusation d’association de malfaiteurs repose justement sur les neuf chefs d’inculpation de tentative de fraude sportive qui concernent Moggi. Voici les autres demandes du procureur général

3 ans à Bergamo, Pairetto et Mazzini
2 ans et 5 mois aux anciens arbitres De Santis et Bertini
1 an et 3 mois à Dattilo (également ancien arbitre)

Enfin plusieurs accusés échappent aux sentences grâce à la prescription (tous n’y ont pas renoncé), il s’agit des frères Della Valle, Lotito, Fabiani, Foti, Mencucci, Meani, l’ex arbitre Racalbuto et les anciens juges de touche Puglisi et Titomanlio. Cela dit, tous vont quand même se défendre devant la justice, une subtilité juridique qui nous échappe. Les avocats sont donc entrés en jeu mardi dernier, celui du président de la Lazio Claudio Lotito parle de fraude impossible et virtuelle se basant sur l’acquittement de l’ancien président de la FIGC Carraro et l’arbitre Rocchi sur un des chefs d’inculpation. Celui des dirigeants de la Fiorentina parle de conduite absolument pas frauduleuse des accusés. Bref les avocats font évidemment leur travail, défendent leurs clients et demandent l’acquittement, même chose pour celui de Paolo Bergamo, lequel insiste sur le championnat non altéré comme l’indique le procès sportif et celui de la justice ordinaire. Rendez-vous le 19 novembre prochain pour d’autres plaidoyers. Sentence définitive prévue à la fin du mois. Précision importante, il semblerait que les nouvelles écoutes dénichées par les avocats de Luciano Moggi puissent être finalement utilisées comme nouvelles preuves pendant le procès, à l’écrit mais pas d’audio.