1920 : La fondation

La première formation de Cagliari en 1920

Le football fait son apparition dans le chef-lieu sarde dès le début du 20ème siècle avec des rencontres entre des étudiants de Cagliari et des marins génois. Le club poli-sportif, Società Ginnastica Amsicora, va même disputer un tournoi avec les équipes du continent à Turin en 1910 mais repart avec des valises. Une expérience cependant utile pour fonder le Cagliari Football Club le 30 mai 1920, c’est le médecin sicilien Gaetano Fichera qui en est l’initiateur.

1920-1931 : vers les premières compétitions nationales

Un cliché de l’équipe en 1928-29

Le premier match est un amical contre la Sassari Torres qui existe déjà depuis presque 20 ans et c’est une victoire 5-2 pour Cagliari. La Sardaigne étant une île, ses équipes ne pouvaient participer aux championnats nationaux et devaient ainsi se contenter du championnat régional. Il faut attendre la saison 1928-29, pour voir Cagliari participer à une compétition organisée par la FIGC avec le championnat méridional. L’équipe est alors entrainée par le hongrois Winkler et des joueurs non-sardes débarquent pour la première fois au club. Les rossoblu se débrouillent bien et arrivent jusqu’aux demis mais sont devancés par Lecce, Palermo et Foggia. Ils repartent ainsi de la Prima Divisione, alors troisième niveau national, il faut finir premier de son groupe pour monter en Serie B, c’est une belle 5ème place sur 15 à un point de la seconde.

1931-1944 : la première Serie B

Un onze rossoblu lors de la Serie C en 1938-39

La promotion arrive d’ailleurs dès l’année suivante, première place du groupe et Salernitana battue en barrages. Les débuts à ce niveau sont marqués par une défaite à Novara, mais la première victoire arrive à Parma dès la journée suivante. Il faut noter que Cagliari ayant une situation géographique particulière, au Sud et hors du continent, le calendrier a pendant un moment été adapté. En effet le club allait jouer par séries de trois ou quatre matches à l’extérieur avant de recevoir à son tour plusieurs fois de suite pour éviter des allers-retours incessants. Cagliari se maintient quatre années de suite mais fait faillite en 1935. Né ainsi l’Unione Sportiva Cagliari qui repart des divisions régionales sardes mais retrouvent déjà la Serie C en 1937. Cette division est fréquentée trois ans avant l’éclatement de la guerre en 1939 et Cagliari est exclue des championnats nationaux pour des raisons de logistiques.

1944-1964 : la première Serie A

Une formation de Cagliari en 1960

Les compétitions reprennent dès 1944 mais toujours au niveau régional et une fois les moyens de transports réparés, la FIGC admet d’office les Sardes en Serie B qui sont cependant relégués en Serie C. L’ancien joueur Mariolino Corgiu a alors un rôle fondamental pour relance le club tandis que le Hongrois Winkler est revenu deux fois à la barre. Après quelques années d’anonymat, Cagliari obtient une promotion en Serie B en 1952 et redresse enfin la tête. C’est de suite une 4ème place à trois points de la montée puis une 2ème place à égalité avec la Pro Patria, un barrage est alors organisé pour désigner qui montera mais les bustocchi l’emportent 2-0. Souvent bien classé (et notamment coaché par Silvio Piola), Cagliari descend cependant en Serie C en 1960 avec une place de lanterne rouge. La remontée est quasi immédiate puisqu’il faut seulement deux ans. Enrico Rocca est alors président et Arturo Silvestri entraineur de 1961 à 1966. D’abord 11ème pour son retour, c’est une seconde place l’année suivante synonyme de promotion en Serie A, année où un jeune Gigi Riva débarque en Sardaigne à l’age de 18 ans en provenance de Legnano.

1964-1970 : Riva, Scopigno et le scudetto !

Gigi Riva dit “Rombo di tuono” et meilleur buteur du club avec 201 buts

Cagliari n’est pas là pour faire de la figuration et peut compter sur une équipe déjà très forte. L’aventure parmi l’élite démarre par une défaite 2-1 chez la Roma (premier but inscrit par Greatti) mais le succès contre Vicenza lors de la 4ème journée en appellera d’autres. Après une première partie de saison passée à la dernière place, Cagliari se reprend et atteint une excellente 6ème place, Gigi Riva est même le premier joueur rossoblu à porter le maillot de la Nazionale. Il devient le symbole du club sarde même s’il est lombard et remporte trois fois le classement des buteurs avec le paletot rossoblu. 11ème la saison suivante, Manlio Scopigno effectue un premier passage sur le banc pour une sixième place après avoir fréquenté longtemps le top 3.

Manlio Scopigno dit “le philosophe” entraineur du scudetto

Scopigno dit le philosophe revient lors de la saison 1968-69 et le club est de plus ambitieux, aux Néné, Martiradonna et Cera, s’ajoutent le gardien Abertosi et l’attaquant Brugnera (longtemps joueur le plus capé). Cagliari lutte ainsi pour le titre avec le Milan et la Fiorentina, cette dernière est sacrée mais les Sardes sont seconds. L’été 1969, Domenghini, Gori et Poli débarquent en échange de Boninsegna, complétant le puzzle. Une attaque de feu et aussi une défense imperméable (11 buts encaissés en 30 matches), bref une équipe redoutable qui remporte la Serie A devant la Juventus et qui ne perd que contre l’Inter et Palermo, un véritable exploit que l’on peut dire sans lendemain dans l’histoire du football italien. Pas moins de six rossoblu filent d’ailleurs au Mondial 70 avec la Nazionale qui atteint la finale.

1970-1976 : la décompression

Mario Brugnera, longtemps joueur le plus capé du club avec 407 matches disputés

Cagliari obtient ainsi le droit de disputer la Coupe d’Europe des clubs champions après avoir participé à la Coupe des villes de foires l’année précédente, les débuts ont lieu contre Saint-Étienne et c’est une qualification suivie d’une élimination dès les 8èmes contre l’Atlético Madrid. La saison de championnat démarrait sous les meilleurs auspices, mais la grave blessure tibia-péroné de Gigi Riva “rombo di tuono” se fait ressentir et c’est une 7ème place. Lorsque ce dernier revient, il plante 21 buts et c’est une nouvelle 4ème place en 1971-72 synonyme de qualification en Coupe de l’UEFA pour la dernière saison de Scopigno. C’est le début du déclin, trop Riva-dépendant, Cagliari rentre dans le rang et se classe dernier du championnat 1975-76, le dernier de son buteur légendaire (plus de 200 réalisations !) qui prend sa retraite suite à une nouvelle blessure.

1976-1991 : retour en Serie C

L’attaquant Gigi Piras, cent pour cent sarde et 14 saisons au club

La tentative de remontée échoue aux barrages contre l’Atalanta et Pescara malgré le duo 100% sarde Virdis/Piras auteur de 28 buts. C’est l’ancien joueur Mario Tiddia qui ramène Cagliari en Serie A en 1979 en se classant second derrière l’Udinese. Sous sa direction, le club fait bonne figure pour son retour, 8ème puis 6ème en 1980-81 avant de retomber en Serie B en 1983 (à noter que l’attaquant Selvaggi est sacré champion du monde un an plus tôt). Cette fois c’est compliqué, les rossoblu fréquentent la seconde partie de tableau et sont même sauvés de la relégation en 1985 par un repêchage suite à la condamnation administrative de Padova.

Ranieri et ses joueurs fêtent le retour en Serie A en 1990

Seulement deux ans plus tard, c’est irrémédiable avec une dernière place et 5 points de pénalité suite au calcioscommesse de 1986 qui ont compliqué le tout. Un retour au troisième niveau 25 ans après la dernière fois. Alors que la chute en Serie C2 est évitée pour un petit point, Claudio Ranieri arrive sur le banc de Cagliari qu’il va faire remonter en Serie A en seulement deux ans ! Vainqueur de son groupe en Serie C1, mais aussi de la Coupe de Serie C contre la Spal, les Sardes enchainent sur une 3ème place, Ranieri reste une autre saison sur le banc et obtient un maintien tranquille.

1991-2014 : la mouvementée ère Cellino

La formation de Cagliari demi-finaliste de la Coupe de l’UEFA en 1993-94

Tournant important dans l’histoire du club, Massimo Cellino achète le club à la famille Orrù, il engage Carletto Mazzone sur le banc et le belge Lulu Oliveira puis trouve Enzo Francescoli déjà là depuis un an, inaugurant ainsi la tradition des grands uruguayens. C’est une surprenante 6ème place devant des équipes comme la Sampdoria, la Roma et le Napoli. Cagliari fait ainsi son retour en Coupes d’Europe, précisément en Coupe de l’UEFA, et quel come-back ! Le chemin ne s’arrête qu’en demis contre l’Inter après avoir sorti la Juve en quarts. S’ensuivent des saisons en milieu de tableau et le passage de techniciens renommés comme Tabarez ou Trapattoni puis un retour en Serie B en 1997 après la défaite en barrages contre Piacenza. Cellino se distingue rapidement par sa capacité à limoger les entraineurs, si le retour parmi l’élite est immédiat, c’est une nouvelle relégation en 2000 et un purgatoire qui dure cette fois quatre ans.

Massimo Cellino propriétaire du club de 1991 à 2014

La promotion porte la griffe d’Edy Reja mais surtout Gianfranco Zola revenu finir sa splendide carrière dans sa Sardaigne natale, Cagliari fini à égalité avec Palermo. La saison du retour est brillante, une excellente 10ème place et une demi-finale de Coupe d’Italie (le club n’a jamais fait mieux) des joueurs tels Esposito et Langella sont même convoqués par Lippi en Nazionale. Ce sont les années du hondurien Suazo redoutable buteur, mais aussi des grands capitaines, l’uruguayen Diego Lopez (ensuite entraineur), le romain Daniele Conti (joueur le plus capé) et de nombreux joueurs fidèles (Agostini, Pisano, Cossu). Malgré la succession incessante d’entraineurs – notamment Allegri et Donadoni – le club se sauve chaque saison et rarement en souffrant poussant avec une 9ème place en 2008-09.

2014 : l’ère Giulini

Daniele Conti, l’homme de tous les records de présences

L’anonymat est la rançon de la gloire pour avoir un club sain financièrement mais qui a des gros problèmes d’infrastructures et qui vit presque deux saisons hors de ses bases de 2012 à 2014 (jouant régulièrement à Trieste), année durant laquelle Cellino décide de passer la main (pour investir dans les Anglais de Leeds). C’est le milanais Giulini qui reprend le flambeau et mise sur Zdenek Zeman et les jeunes pour pérenniser un club parmi l’élite depuis dix saisons consécutives.