Le Napoli continue sa marche en avant et compte bien faire un pas de géant à l’entame de ce nouveau cycle. Pour réaliser cette enjambée il prendra appui sur un effectif remodelé et suivra la guidée de son nouveau maître tacticien, Rafa Benitez. Entre championnat et Champions League, le slalom s’annonce serré pour le corps napolitain.

Objectif de la saison : faire mieux que la précédente

L’objectif saisonnal n’a pas changé depuis un bout de temps : améliorer la dernière performance. Sauf qu’à présent la marge d’évolution est restreinte et que la prochaine marche à atteindre est la plus haute : celle de la consécration. Un principe qui fonctionne au pays et que le Napoli veut transposer aux eaux européennes en prenant son quart, après son stage de survie dans le groupe de la mort évidemment.

La préparation

vs Feralpi Salò 5-1 (Calaio x2, Bariti, Dzemaili, Novothny)

vs Carpi 3-0 (Pandev, Berhami, Dzemaili)

vs Galatasaray 3-1 (Pandev, Zuniga, Insigne)

vs Arsenal 2-2 (Insigne, Pandev)

vs Porto 1-3 (Pandev)

vs Napoli Benfica 2-1 (Berhami, Higuain)

vs Cesena 0-1

Le mercato

Arrivées (85.5 Millions) : Benitez (entr.), Mertens (def. PSV), Zapata (def. Estudiantes), Albiol, Higuain & Callejon (def. Real), Rafael (def. Santos), Reina (p. Liverpool), Fernandez (r.p Getafe), Uvini (r.p Siena) + [Mancini (p. Pescara), Bariti (r.p Avellino)]

soit 0 italien et 9 étrangers

Départs (71.5 Millions) : Grava (ret.), Cavani (def. PSG), De Sanctis (def. Roma), Campagnaro (f.c Inter), Rinaudo (f.c Livorno), Calaio & Gamberini (p. Genoa), Donadel (p. Hellas), El Kaddouri (p. Torino), R.Insigne (p. Perugia), Rosati (p. Sassuolo), Rolando (r.p Porto)

soit 8 italiens et 4 étrangers

Joueurs conservés : Radosevic (opt. Hadjuk), Armero (r.cop Udinese)

p. = en prêt / r.p = retour de prêt / cop. = en copropriété / def. = définitif / rch. = rachat de l’autre copropriété / r.cop = rachat d’une copropriété / f.c = fin de contrat / opt. = option d’achat levée après un prêt / res. = résiliation de contrat / ret. = retraite / lib. = libre de tout contrat / entr. = entraîneur

Ils n’ont fait que passer : Ciano (rentré de Crotone puis prêté à Padova), Sepe (rentré de Pisa puis prêté à Lanciano), Santana (rentré du Torino puis vendu au Genoa), Dezi (rentré de Barletta puis prêté à Crotone), Vitale (rentré de la Ternana puis prêté à la Juve Stabia), Chavez (rentré d’Almirante Brown puis vendu à Pas Giannina), Gargano (rentré de l’Inter puis prêté à Parma), Dossena (rentré de Palermo puis vendu à Sunderland), Hoffer (rentré de K’lautern puis vendu au Fortuna Düsseldorf), Fideleff (rentré du Maccabi Tel Aviv puis prêté à Tigre), Coella (rentré de Casale puis prêté à Mariano Keller)

Cette intersaison est clairement une transition entre deux systèmes, agrémentée de nombreux changements de premier plan au sein de l’effectif. Le vestiaire a pris une teinte hispanique sous les directives de Benitez et semble avoir gagné en qualité. Tous les postes ont été doublés et les remplaçants mis au niveau des titulaires. Les remaniements ont surtout eu lieu dans les secteurs défensif et offensif, le milieu étant resté inchangé. La batterie de gardiens a été revue en profondeur puisque les deux premiers choix ont été remplacés. La charnière centrale sera forcément différente puisqu’elle comportera un poste de moins que les saisons passées, ce qui va automatiquement accroître la concurrence. Une concurrence encore renforcée par l’arrivée d’Albiol en lieu et place de Gamberini. En attaque les schémas de jeu ont été chamboulés et le profil des joueurs avec. La fuite de Cavani a été compensée par une flopée de joueurs de soutien plus technique (Mertens, Callejon, Higuain). Enfin le Napoli a conclu son mercato en dégraissant et en se débarrassant de tous ses joueurs inutiles comme Donadel.

La recrue phare : Gonzalo Higuain

La tête de gondole du rayon arrivée. Le moniteur de la colonie hispano-madrilène. L’Argentin considéré comme un attaquant de pointe ne devrait cependant pas être seul responsable de la finition. En effet la stratégie de Benitez consiste à répartir cette responsabilité entre plusieurs joueurs. On devrait donc voir el Pipita mobile sur tout le front de l’attaque, et ainsi revêtir régulièrement le costume du passeur.

La recrue farce : Les pom-pom girls

Mais qu’est ce qui est passé par la tête de monsieur De Laurentiis ? Dorénavant, durant la mi-temps, il y aura un spectacle de pom-pom girls sur la pelouse du mythique San Paolo. Une représentation sans rapport avec la culture locale, une sorte de souillure sur la nappe. Dans sa volonté d’internationaliser son club et d’exporter sa marque le président a dérapé. Si sa gestion financière saine est à féliciter, ses fantaisies et sa vision du football sont à craindre. A trop prendre le football pour une industrie (dixit De Laurentiis lui-même) on finit par piétiner ses véritables richesses que sont l’originalité, la particularité et la singularité de chaque club…

L’entraineur : Rafa Benitez

Du championnat d’Espagne avec Valence et sa chaleur à la Ligue Europa dans l’adversité et la grisaille londoniennes, en passant par la Champions League et la fameuse remontée en finale, Rafa a raflé du trophée, peu importe les conditions. Une décennie à se gaver comme la France en Afrique. Il arrive au pied du Vésuve avec les idées claires et surtout les moyens à disposition pour leur mise en pratique, contrairement à son passage furtif à l’Inter. Le Monsieur a pris la peine de s’instruire sur l’histoire de Naples avant d’y débarquer, ce qui quelque part a forcé le respect des tifosi.

L’effectif

23 joueurs dans le groupe pro : 5 italiens, 18 étrangers

Avec le changement de galion du pirate De Sanctis et le prêt pour incompétence manifeste de Rosati, la cage napolitaine a dû être confiée à de nouveaux matons. Ce sont l’expérimenté Pepe Reina et sa réputation de découpeur dans les duels au pénalty ainsi que le jeune Rafael qui ont été appelés. Le premier étant chargé de former le deuxième. Quant au vétéran Colombo il reste prêt à mener une enquête de terrain en cas d’absence (mystérieuse) de ses collègues.

La défense et son passage de 3 à 4 joueurs constituent le secteur où la mue est la plus délicate, et la charnière la partie la plus sensible de cette nouvelle peau. Le capitaine Cannavaro et son acolyte de la saison dernière Britos vont cohabiter avec le champion du monde et nouvel arrivant Albiol ainsi qu’avec le titulaire de l’Albiceleste Fernandez. Le but étant de créer une émulation dont le jeune brésilien Uvini pourrait tirer des enseignements pour l’avenir (proche?). Les postes de latéraux ont également été doublés, les italiens Maggio et Mesto pour le côté droit et les colombiens Zuniga et Armero sur le flanc gauche. Pas exclu que les deux cafeteros soient alignés simultanément étant donné la polyvalence et les performances de Zuzu.

Le milieu sera compartimenté, avec une section défensive et une offensive. La garde sera composée de deux maillons dont les trois suisses auront la charge. Toutes les combinaisons sont possibles entre eux: Behrami, l’harceleur de tout ce qui porte un uniforme et un ballon, Dzemaili, le métamorphosé de la saison dernière, et Inler l’irrégulier. Le jeune croate Radosevic, recruté l’hiver dernier, a intégré le groupe pro cet été et décroché un rôle de joker. La faction chargée des assauts sera tripartite, comme les nazis et leur Blietzkrieg à la percée de Sedan. En première colonne l’indéfectible Hamsik où la garantie que les intentions de jeu du coach seront appliquées à la lettre. Ses lieutenants auront pour rôle de l’épauler dans ses razzias et se nomment Callejon, Mertens ou Insigne (napolitain pur sang).

La pointe de l’attaque sera confiée à la recrue phare Gonzalo Higuain dont le rayon d’action ne devrait pas se limiter à la surface de réparation. Il sera secondé par Zapata, en provenance directe de l’Estudiantes de la Plata mais originaire de Cali où il a évolué à l’America. Enfin une ligne sur Pandev le briscard, qui compte bien reprendre cette saison comme il a terminé la dernière (tout feu tout flamme), et dont l’expérience devrait dépanner à tous les postes offensifs, y compris ceux en soutien de la pointe.

L’équipe-type

Un 4-2-3-1 dédié à la possession de balle et au jeu à terre, avec la volonté de jouer dans le camp adverse et d’effectuer un pressing haut et instantané à la perte de balle. Cependant c’est une équipe type qui n’en est pas vraiment une : Rafa compte mettre en place un turnover assez ample. Bonne idée dans le but de créer une émulation entre les joueurs, et au vu du temps de jeu conséquent que l’équipe devra couvrir pour venir à bout de cette saison marathon.