La 67ème édition du tournoi jeune de Viareggio (U19) s’est récemment conclue après deux semaines de compétition avec la victoire finale de l’Inter face au Hellas. Un tournoi qui sert de tremplin à beaucoup de jeunes désireux d’effectuer le grand saut dans le football professionnel. Nous en avons identifié dix qui ont particulièrement brillé parmi les 32 équipes ayant pris part à cette édition. Présentation.

Federico Bonazzoli (Inter) : Déjà bien connu du grand public malgré son jeune âge, le jeune attaquant de l’Inter a tout simplement éclaboussé de sa classe le tournoi alors qu’il n’a pu apporter sa pierre à l’édifice qu’à partir des huitièmes de finale. La suite on la connaît pour l’Inter et Bonazzoli, quant à lui, a inscrit cinq buts en quatre matches dont la plupart décisifs. On ne saura jamais si l’Inter se serait imposé sans le natif de Manerbio mais son influence s’est indéniablement fait sentir dans le jeu de son équipe lors de cette seconde phase de compétition. Récompensé par la victoire collective, l’attaquant qui portera les couleurs de la Samp (l’Inter le cédant avec une clause de rachat) la saison prochaine a également reçu le prix du Golden boy (meilleur joueur) de cette édition 2015 avec seulement quatre matches au compteur, faut-il le rappeler. Les prestations du jeune bomber n’ont pas échappé à un certain Roberto Mancini, spectateur de luxe lors de la finale, durant laquelle Bonazzoli a ouvert le score sur un petit lob dont il a le secret.

Pierluigi Gollini (Hellas) : Brillante, c’est le mot pour qualifier la nouvelle génération de gardiens qui monte aux quatre coins de la botte. Gollini en est un de ses solides représentants depuis ce tournoi dans lequel il s’est mis en évidence par des arrêts de grande classe. Le portier du Hellas, qui a comme Bonazzoli déjà fait ses débuts en A cette saison, a été l’un des éléments les plus en vue du côté de la modeste équipe du Hellas. Si son équipe a pu se hisser jusqu’en finale (un résultat somme tout surprenant) et accrocher l’armada interista c’est parce que le portier passé par Manchester United a dégoûté bon nombre d’attaquants au fil des rencontres.

Giacomo Sciacca (Inter) : Avec quatre petits buts encaissés sur l’ensemble du tournoi, la défense interista a fait office de solide référence dans ce secteur. Parmi ses éléments, on peut distinguer le capitaine Sciacca qui au vu de son statut en équipe nationale U19 et son ancienneté à l’Inter est peut-être celui qui est le plus à même de briguer une place en équipe première à moyen terme. Accompagné par l’Ivoirien Yao, il a su être le garant de la solidité défensive de son équipe par des interventions et des relances toujours très propres et tout ça sur des terrains en mauvais états et avec des conditions très compliquées pour cette édition.

Pierluigi Cappelluzzo (Hellas) : Si l’Hellas pouvait compter sur Gollini pour contenir les attaques adverses, il a vu en l’autre Pierluigi de cette équipe un attaquant polyvalent capable de faire la différence sur des phases de jeu variées. Auteur de 4 buts, l’attaquant formé par Siena est comme un poisson dans l’eau depuis son arrivée au Hellas où il doit côtoyer un certain Luca Toni. Lors de ce tournoi, il a montré qu’il avait une palette très complète pour un attaquant de son âge. Avec le franco-algérien Fares, ils ont formé une paire d’attaquants redoutables sur laquelle le Hellas pourrait s’appuyer dans les années à venir.

Simone Minelli (Fiorentina) : La Fiorentina faisait partie des favoris du tournoi avec son armada offensive dont Minelli est un des éléments avec Peralta ou encore l’Ivoirien Gondo. Trop laxistes en défense, les Toscans se sont finalement arrêtés aux portes de la finale avec des regrets au regard de la valeur de l’effectif au sein duquel on retrouve donc Minelli. Lancé dans le grand bain un soir d’Europa League par Montella à seulement 17 ans, le trequartista avait désarçonné la défense adverse et délivré une passe décisive pour Marin. L’un des tauliers chez les azzurrini au niveau U18 a fait un très beau tournoi avec trois buts à la clé. Ce joueur de soutien a un véritable sens du but et une facilité certaine balle au pied. Des qualités qui devraient lui permettre de s’imposer en A sous peu.

Tiziano Tulissi (Atalanta) : Dès ses huit ans, l’Atalanta a misé sur Tiziano Tulissi, réputé maintenant pour être l’un de ses jeunes les plus prometteurs. Dans un profil comparable à Minelli mais dans un rôle plus excentré, Tulissi a fait parler sa vitesse et sa qualité de passe dans ce tournoi. Son profil de passeur ne l’a pas empêché d’inscrire deux buts qui font de lui le meilleur buteur de la Dea (sortie en quarts par la Roma). Pas question pour autant de brûler les étapes cependant, l’apprentissage en B, dès la saison prochaine peut-être, lui sera utile pour muscler son jeu.

Accursio Bentivegna (Palermo) : Cette saison le club de Zamparini peut compter sur le génial tandem Vazquez-Dybala pour régaler ses tifosi et rêver d’Europe. Logiquement très courtisés, les deux Argentins d’origine pourraient être amenés tous les deux à changer d’air dès le prochain mercato. L’équipe entraînée par Iachini doit donc dès à présent songer à l’avenir. Si Belotti semble pouvoir assumer à court terme une place de titulaire, il faut regarder dans le vivier rosanero pour voir qu’un autre jeune pourrait l’accompagner à moyen terme. Sicilien pur souche, Bentivegna a franchi un palier cette saison du haut de ses 18 ans et le tournoi n’a fait que le confirmer. Co-meilleur buteur avec Bonazzoli (5 buts en 4 matches, élimination en huitièmes), celui que l’on pourrait comparer à Miccoli s’est distingué par un niveau technique au dessus de la moyenne notamment lors du match face à l’AC Milan en phase de poules. Avec sa primavera d’un niveau plutôt moyen, Bentivegna a inscrit 15 buts en 18 présences cette saison. Suffisant pour faire le grand saut en A ?

Tomas Vestenicky (Roma) : Tout comme la Fiorentina, on voyait la Roma aller plus loin dans cette édition 2015 mais finalement les hommes de De Rossi senior ont été balayé par l’Inter en demi-finale. Le bomber Slovaque arrivé l’an passé dans la capitale italienne illustre la récente politique de jeunes romanista tournée vers l’étranger à la manière de l’Inter. Statistiquement impressionnant cette saison tout comme Bentivegna, il a converti toutes les occasions qu’il a eu au Viareggio (3 buts en 3 matches) prouvant bien à la Roma qu’il a l’ADN du bomber en lui.

Luzayadiao Bangu (Fiorentina) : Le milieu à tout faire de la Viola a certainement été l’auteur du plus beau but du tournoi à l’occasion du premier match face aux Danois de Nordsjaelland. Réduits à dix peu après le retour des vestiaire, la Fiorentina s’est fait rejoindre au score et alors qu’on pensait se diriger vers un match nul, Bangu a surgit dans le temps additionnel pour donner la victoire à son équipe sur une reprise acrobatique de toute beauté. Même s’il a eu tendance par la suite à s’éteindre plus le tournoi avançait, le Congolais reste une référence sur laquelle la Fiorentina porte de très grands espoirs.

Simone Raffini (Cesena) : C’est certainement le moins connu des dix et pour cause, il n’avait rien fait d’exceptionnel auparavant (inconnu au bataillon des sélections de jeunes italiennes) en plus de jouer pour une primavera de niveau modeste. Du haut de ses 18 ans, il a saisit sa chance et s’est plus que montré puisqu’il a marqué quatre buts en quatre matches, soit en outre ses tout premiers buts de la saison. Peut-être le déclic pour ce joueur qui bénéficie à Cesena d’une tranquillité relative pour progresser à l’inverse d’autres joueurs.

D’autres joueurs ont fait de très bonnes choses lors de cette édition bien que leur équipe ait fait une compétition médiocre. C’est le cas de Di Molfetta (AC Milan), Miocchi (Spezia) et Anastasio (Napoli) pour ne citer qu’eux encore une fois.