Mal embarquée après trois mois de compétition bien compliqués, la Fiorentina sort peu à peu la tête de l’eau depuis décembre, au point d’entrevoir de nouveau un podium tant espéré. Ce redressement, la Viola le doit notamment à la montée en puissance de certaines individualités qui ont su saisir leur chance et prendre leurs responsabilités. Parmi elles, le retour de Joaquin constitue sans aucun doute l’une des plus belles satisfactions tant son début de saison fut délicat. Victime d’une blessure musculaire, exclu de la liste UEFA et peu à peu mis à l’écart par Montella, certaines déclarations quant à sa volonté de revenir un jour à Séville pouvaient même un temps laisser penser à des adieux prématurés. Quelques semaines plus tard, ces doutes semblent bien lointains. Propulsé titulaire après la dernière trêve internationale et un match face au Hellas, l’Andalou n’est plus sorti de l’équipe type. Et pour cause, son installation dans le onze coïncide avec la bonne période d’une Viola qui depuis ce match à Vérone a pris 17 points sur 24 possibles, a retrouvé un rythme offensif décent (17 buts inscrits sur les huit dernières journées de Serie A soit un peu plus de deux buts par match), et une place au classement plus en adéquation avec ses ambitions. S’il n’est bien évidemment pas le seul protagoniste de cette belle remontée, El Pisha en est incontestablement l’un des principaux artisans tant son influence sur le jeu florentin fut bénéfique ces dernières semaines.

Passées les galères du début de saison, Joaquin s’est donc peu à peu rendu indispensable aux yeux d’un Vincenzo Montella dithyrambique à son égard et qui déclarait il y a peu “avoir du mal à se priver de ses services”. Un bel hommage, révélateur de l’importance de l’Espagnol dans le dispositif florentin. Au delà de ses qualités offensives toujours appréciables, l’Aeroplanino apprécie surtout son “professionnalisme et son sens du sacrifice”. Replacé à un poste de milieu droit dans le 3-5-2 bien plus exigeant physiquement, l’ailier s’est adapté, se muant en un joueur polyvalent qui s’acquitte désormais avec beaucoup de sérieux et d’implication du travail défensif. Toujours très disponible, il n’en oublie pas néanmoins d’apporter le danger en phase offensive avec beaucoup de justesse, sans jamais trop en faire, mais toujours avec cette formidable capacité d’élimination en un contre un qui a fait sa renommée depuis ses belles années sévillanes. A 33 ans, l’ex enfant prodige du Betis retrouve donc une seconde jeunesse sous le maillot florentin et montre matchs après matchs qu’il n’a rien perdu de sa superbe. Déterminé à poursuivre sur cette lancée, ses fulgurances et son sérieux ne seront pas de trop pour mener la Viola le plus loin possible dans cette deuxième partie de saison.