1896 : La fondation

L’Udinese remporte le premier titre officieux de champion d’Italie

L’Udinese est fondée en 1896, c’est d’abord le club de gymnastique et d’escrime (Società Udinese di Ginnastica e Scherma) de la ville d’Udine, capitale du Frioul tout au Nord-Est de l’Italie. L’histoire du club commence par une polémique, en effet est organisé un championnat national de football en 1896 avec en plus de l’Udinese, un club de Trévise et de Ferrare, les Frioulans l’emportent mais cette compétition étant organisée par la fédération italienne d’escrime (et non de football, née deux ans plus tard), ce titre ne sera jamais reconnu.

1896-1929 : et une finale de coupe !

L’Udinese finaliste de la première coupe d’Italie en 1922

C’est seulement en 1911 que la section Calcio est ouverte par Luigi Dal Dan qui créé donc l’Associazione Calcio Udinese (surnommée l’Aciù) et l’inscrit auprès de la fédération italienne afin de pouvoir disputer le championnat national. C’est chose faite avec la participation au championnat Promozione, alors second niveau national divisé en groupes régionaux, l’Udinese se classe deuxième sur trois dans celui du Veneto et monte parmi l’élite, son premier match officiel est une défaite contre le Petrarca Padova. Les bianconeri ont le temps de disputer deux éditions avant la guerre en se classant derniers puis cinquièmes de la Poule Veneto dont il fallait passer l’obstacle afin de disputer la phase finale. Reprise des hostilités et l’Udinese ne réussit toujours pas à passer la phase régionale même si les résultats sont meilleurs. D’ailleurs en 1922, elle est finaliste de la toute première édition de la Coupe d’Italie, cependant désertée par beaucoup de cadors, elle s’incline 1-0 aux prolongations contre le club de Vado.

Une Udinese durant les années 20

Seulement, le club va mal financièrement et l’AS Sportive Udine contraint la section football de devenir autonome. S’ensuit une relégation l’année suivante puis un retour parmi l’élite deux saisons plus tard…pour mieux redescendre, enfin sans un repêchage pour mérites historiques, l’Udinese aurait fini en 3ème division en 1927. Ce n’est qu’une question de temps, puisque suite à la réforme des championnats afin d’instaurer la poule unique, l’Udinese repart effectivement du troisième échelon national lors de la saison 1929-1930. Enfin durant cette période, Gino Bellotto porte le maillot blanc et noir (durant 17 saisons en tout), tandis qu’Annibale Frossi (champion olympique en 1936) et Alfredo Foni (champion du monde 1938) font leurs classes.

1929-1950 : l’Acciù se cherche

Une équipe de l’Udinese en 1937

Les Frioulans terminent premiers de leur poule et accèdent donc à la toute nouvelle Serie B, et se maintiennent suite à un match d’appui où ils surclassent la Lucchese sur le score de 7-0. Seulement retour en 1ère Division régionale en mai 33 et pour y rester plusieurs années, passant toutefois plusieurs fois tout proches d’un retour en Serie B. La saison 1935-36 voit naitre officiellement la Serie C, mais l’Udinese risque de descendre au quatrième niveau avant de se reprendre et de retrouver enfin la Serie B à la fin de la saison 1938-39. L’Udinese passe plusieurs saisons anonymes avant de retourner la tête basse en Serie C juste avant l’interruption des compétitions en 1943. Lorsque le football reprend son droit, les choses n’ont guerre changé oscillant entre Serie B et C. Mais l’été 1948, Giuseppe Bertoli rachète le club, c’est un tournant pour l’histoire des bianconeri. Il a les idées claires, de l’argent mais aussi du bon sens, l’Udinese alors en Serie C obtient deux promotions consécutives et découvre enfin la Serie A lors de la saison 1950-51, retrouvant l’élite italien 25 ans après la dernière fois. Le club prend une autre dimension.

1950-1961 : Enfin la Serie A !

L’Udinese vice-championne d’Italie en 1955 avant la relégation administrative

Par la même occasion, l’équipe du Frioul découvre également le football de haut niveau, l’impact avec la Serie A est positif, l’Udinese se sauve tranquillement sauf lors de la saison 1953-54 où il faut passer par des barrages avec la Spal et Palermo. Échappant donc de justesse à un retour parmi les divisions inférieures, les Frioulans vont effectuer dans la foulée la meilleure saison de leur histoire terminant deuxièmes derrière le Milan du Grenoli. Mais la justice va rattraper l’Udinese, la FIGC découvre que deux ans plus tôt la victoire chez la Pro Patria qui lui avait permis de se sauver était arrangée et l’Udinese finit de facto reléguée en Serie B annihilant les efforts de cette fabuleuse saison. Heureusement le retour parmi l’élite est immédiat en remportant le championnat (premier titre officiel), s’ensuivent quelques saisons parmi l’élite dont une belle 4ème place dès le retour en Serie A, l’entraineur de ce cycle est Giuseppe Bigogno.

1961-1979 : le purgatoire de la Serie C

Massimo Giacomini, joueur puis entraineur de l’Udinese

Seulement, déjà à l’époque l’Udinese est contrainte de vendre régulièrement ses meilleurs joueurs aux meilleurs clubs afin de tenir la route financièrement, la relégation est inévitable en 1961 et c’est le début d’une longue traversée du désert. Deux ans plus tard, c’est en effet une relégation en Serie C, division que les frioulans vont squatter pendant une bonne quinzaine d’années. Après 16 ans, Dino Bruseschi qui avait hérité du club des mains de Bertoli quitte la présidence en 1968, cette même année l’illustre Gipo Viani (ex entraineur et directeur technique du Milan des années 50/60) alors sur le banc bianconero décède d’un infarctus.

L’Udinese avec la cocarde de la Coupe de Serie C en 1978

Cela ne va pas aider l’Udinese à se relever, les saisons se suivent et se ressemblent en Serie C, on passe souvent tout proche de la promotion comme lors de ce barrage perdu contre Parma en 1973, et cumulant trois secondes places et deux troisièmes places en l’espace de six saisons, c’est durant cette période qu’est inauguré le Stadio Friuli et que l’AC Udinese devient Udinese Calcio. La première place est enfin atteinte en 1978 et c’est un doublé avec le premier vrai trophée, la Coupe de Serie C remportée face à la Reggina, dans la foulée – et comme trente ans plus tôt – c’est une double promotion avec un certain Luigi Del Neri dans les rangs. Retour parmi l’élite en 1979 après 17 ans d’absence.

1979-1995 : Zico et l’avènement des Pozzo

Le brésilien Zico a porté le maillot de l’Udinese pendant deux saisons

Le retour parmi l’élite est difficile et sans le scandale du Totonero, l’Udinese – avant-dernière – serait redescendue. Lors de l’exercice 1980-81, une victoire contre Napoli à la 87ème minute sauve les Frioulans, on voit défiler des Causio, des Virdis au stadio Friuli et après une sixième place qui donne des ambitions, le brésilien Zico – alors considéré un des meilleurs joueurs au monde – débarque l’été 83 et est guidé du banc de touche par un autre brésilien Luis Vinicio. Il a le temps de laisser son empreinte et remplir le stade entre blessures et ennuis judiciaires qui le contraignent à rentrer au Brésil deux ans plus tard. L’été 86 alors que le club écope de 9 points de pénalité qui le condamne à un maintien impossible pour une affaire de paris truqués, la famille Pozzo rachète le club qui retourne en Serie B.

Giampaolo Pozzo propriétaire de l’Udinese depuis 1986

Le retour en A est immédiat tout comme la relégation en B, bref l’ascenseur continue. En 1990, c’est une nouvelle condamnation de 5 points dans le cadre de la justice sportive et une suspension de 5 ans du président Pozzo, une pénalité qui empêche un retour parmi l’élite. Le début des 90′s est marqué par un incessant ascenseur entre la Serie A et la Serie B, deux relégations et deux promotions avec l’attaquant argentin Adel Balbo en tête d’affiche. Le club va par la suite se stabiliser définitivement avec une dernière promotion parmi l’élite lors de l’été en mai 1995. Durant cette période, on a vu défiler des entraineurs comme Scoglio, Bigon, Marchesi et même Azeglio Vicini, ancien sélectionneur de la Nazionale.

1995-2002 : le Zac’ et le modèle de gestion

L’allemand Oliver Bierhoff, meilleur buteur de Serie A lors de la saison 1997-98

L’arrivée de Zaccheroni l’été 1995 est un premier tournant, après une 10ème place, c’est une cinquième l’année suivante synonyme de qualification en Coupe de l’UEFA. La première européenne de l’histoire du club se joue contre Lodz et le parcours s’arrête contre l’Ajax en 16èmes à cause du but à l’extérieur. Mais le lot de consolation en fin de saison est important, l’Udinese se classe en effet troisième derrière la Juventus et l’Inter qui se sont disputées le titre, l’Allemand Bierhoff est sacré meilleur buteur avec 27 réalisations. Rebelote l’année suivante avec le Brésilien Amoroso qui en inscrit 22. Le club frioulan devient petit à petit un modèle de gestion financière avec des plus-values records sur la vente de ses meilleurs éléments. Ce sont en tout quatre qualifications consécutives en Coupe de l’UEFA dont une par le biais de la Coupe Intertoto remportée en 2000 contre le Sigma Olomouc, l’année précédente, le parcours européen s’était arrêté en 8ème contre le Sparta Prague. Zaccheroni parti en 1998, Guidolin lui succède et effectue un premier passage, suivent De Canio et Spalletti, lui aussi pour un premier passage.

2002-… : l’outsider permanent

Toto Di Natale, meilleur buteur de l’histoire du club

Il faut attendre le retour de Spalletti l’été 2002 pour démarrer un nouveau cycle fait de qualifications européennes et qui culmine avec une 4ème place en 2005 et un billet pour la Champions League ! Pizarro et Iaquinta sont les fers de lance de cette équipe qui exprime le plus beau jeu d’Italie, tandis qu’un certain Di Natale vient de débarquer dans le Frioul. En C1, le parcours s’arrête dès le 1er tour mais la qualif n’était pas loin, le départ de Spalletti pour la Roma en 2005 se fait quelque peu ressentir et l’Udinese reprend du poil de la bête avec l’arrivée de Marino et du buteur Quagliarella en 2007, deux 7èmes places consécutives et même un quart de finale de Coupe de l’UEFA en 2009 contre le Werder. 15ème lors de la saison 2009-10, Toto Di Natale remporte son premier titre de capocannoniere, il récidive l’année suivante, mais cette fois ses réalisations valent une qualification en barrages de la Champions League.

Francesco Guidolin, entraineur le plus capé de l’histoire du club

Guidolin a fait son retour, on est en plein dans le modèle Udinese : Sanchez, Asamoah, Cuadrado, Handanovic, Inler, tous sont revendus à prix d’or, mais les performances ne s’en ressentent pas. L’Udinese est maintenant une vraie tour de Babel, tandis que les Pozzo investissent successivement dans les équipes de Granada en Espagne et Watford en Angleterre qui servent de clubs satellites. S’ensuit une autre qualification en Champions League avec une excellente troisième place derrière la Juve et le Milan, malheureusement, par deux fois l’Udinese se fait sortir aux barrages, contre Arsenal et Braga. Di Natale continue de planter des buts et bat tous les records de ce point de vue. La saison 2012-13 se conclut par une nouvelle qualification européenne, en Europa League cette fois, un an plus tard, Guidolin tire sa révérence et laisse sa place à Stramaccioni.