1903 : la fondation

Les étudiants du lycée Scipione Maffei à l’origine de la fondation du Hellas

La date de la fondation du Hellas Verona reste à ce jour indécise, on parle de 1904 ou 1903 (cette dernière l’emporte) et il n’y a aucune précision concernant le jour et le mois. Le club est né de l’initiative des élèves du lycée Scipione Maffei qui pratiquent ce nouveau sport sur la piazza d’armi devant l’église San Zeno. Le professeur Corrubolo qui enseigne le grec épouse la cause de ses étudiants et jette les bases de ce nouveau club en l’appelant Hellas qui signifie tout simplement “Grèce” en grec moderne. La premier président se nomme Fratta Pasini, il est également capitaine et gardien. L’Associazione Calcio Hellas est ainsi le premier nom officiel du club.

1903-1919 : des débuts sous le signe des derbies

Une image d’Hellas-Pro Vercelli dans le vieux Bentegodi

Le temps de populariser un peu plus ce sport en ville et le premier match est un derby contre Vicenza en 1906. S’ensuivent des saisons avec des matches amicaux ou des compétitions de seconde zone où le Hellas croise notamment la route du Milan. Les grands débuts arrivent finalement lors de la saison 1910-1911, le club est inscrit dans le groupe Veneto-Emiliano pour la première des longues phases éliminatoires du championnat national de l’époque. Le premier match officiel est donc contre Vicenza le 5 février 1911 et une défaite 2-0, le premier but est inscrit par Bianchi dans le match suivant contre Venezia. Le Hellas finit second derrière Vicenza et son parcours s’arrête là. Même chose la saison suivante, cette fois derrière Venezia. Lors de la saison 1912-13, le nombre d’équipes augmente, le Hellas finit second derrière Vicenza à la différence de buts et passe au tour suivant, mais la différence de niveau avec des équipes comme la Pro Vercelli, le Genoa ou le Milan est trop importante et c’est une succession de lourdes défaites. Le scenario est identique pour les deux derniers championnats d’avant-guerre, des derbys veneti et une 2ème place dans la poule Nord-Est, avant de se casser les dents lors de la deuxième phase, un groupe qui compte les meilleures équipes du Nord, entre autres l’Inter et la Juve.

1919-1929 : Vers la Serie B

Arnaldo Porta, meilleur buteur de l’histoire du club avec 74 buts

Plusieurs joueurs gialloblu tombent au champ d’honneur durant la Première Guerre Mondiale. La Bentegodi, à la base un club poli-sportif qui refusait régulièrement de prêter ses infrastructures au Hellas, décide de fonder sa section foot. Naît ainsi le premier derby intramuros lors de la saison 1920-21 : le Hellas s’impose au retour après un nul à l’aller, mais c’est bien le Bentegodi qui se qualifie au tour suivant ! Ce club sera relégué par la suite et fusionnera finalement avec le Hellas en 1929. En attendant, les gialloblu sont guidés par des entraineurs hongrois et les excellents Arnaldo Porta (un des meilleurs goleadors du club) et Felice Levratto sur le terrain (premier véronais convoqué en Nazionale). La saison précédant le premier championnat à poule unique, les gialloblu ne parviennent pas à rester dans les 9 premiers de leur poule pour y participer, et repartent donc de la Serie B en 1929.

1929-1947 : pas loin de la Serie A

Une photo d’archives du Hellas dans les années 30

S’ensuit donc la fusion avec le Bentegodi et la Scaligera pour donner naissance à l’Associazione Calcio Verona. Le nouveau club fait très bonne figure dans la toute nouvelle Serie B et enchaine les bonnes places : 6ème, 5ème et surtout 3ème en 1931-32 derrière Palermo et Padova, mais insuffisant pour monter. Seulement deux ans plus tard, le club remporte des barrages fratricides contre Vicenza et Venezia pour ne pas descendre au troisième niveau, et après avoir traversé la décennie des années 30 dans l’anonymat de la Serie B, la relégation arrive au soir de la saison 1940-41 avec une 15ème place. Le Hellas met deux saisons pour remonter mais ne peut regoûter à la Serie B suite à l’arrêt des compétitions à cause du Second conflit Mondial.

1947-1956 : l’anonymat de la Serie B

Guido Tavellin, joueur puis entraîneur, une légende du Hellas

Les compétitions reprennent et l’Hellas repart ainsi de la Serie B avec son premier grand président : Giovanni Chiampan. L’objectif est de goûter pour la première fois à la A, mais il faut s’armer de patience. La 2ème place du groupe B derrière Padova en 1947-48 ne suffit pas, un championnat qui s’est joué lors d’une défaite la dernière journée à Padoue ! Et comme pour les années 30, on repart pour un long anonymat à ce niveau, mais cette fois avec une meilleure conclusion. Chiampan a passé la main à l’éditeur Mondadori et l’équipe se traîne entre la 7ème et la 15ème place du deuxième niveau national de 1948 à 1956.

1956-1968 : la première fois

Voici le Hellas qui obtient sa première promotion en Serie A en 1956

L’ancien joueur du club Angelo Piccioli est celui qui offre la première promotion en Serie A. Plusieurs fois sur le banc depuis 1949 (3 passages précédents en tout). La promotion est officialisée lors de la dernière journée avec un nul à Como lors d’un championnat très serré. Les gialloblu terminent premiers un point devant le duo Alessandria-Brescia. Les débuts parmi l’élite se font contre la Juve et une défaite 3-2, Maccacaro marquant le premier but de l’histoire du club en Serie A. Le premier succès arrive lors du derby contre Vicenza le match suivant. À la fin des matches aller, l’Hellas est même 6ème, mais 8 petits points lors de la phase retour (3 victoires et 2 nuls) le renvoient à l’échelon inférieur (suite à un barrage perdu contre Bari second de Serie B). En absorbant l’AS Hellas promu en Serie C, l’Hellas devient AC Hellas Verona en 1958 : c’est parti pour 10 saisons consécutives en Serie B, faites de hauts et de bas. La promotion est effleurée en 1961-62 mais il faut attendre 1968 pour le retour.

1968-1981 : le retour et la stabilité

Emiliano Mascetti recordman de matches disputés et de buts inscrits en Serie A

Un certain Liedholm est alors sur le banc de touche, le Hellas se classe second derrière Palermo. Cette fois la permanence est plus longue avec six saisons consécutives et au mieux une 10ème place. Ce sont les années de Emiliano Mascetti, recordman de matches et de buts en Serie A avec le club. Durant ces années, on se souvient surtout de la victoire 5-3 contre le Milan en 1972-73 et qui prive les rossoneri du scudetto, la fameuse “fatal Verona”. Ce cycle se termine de la plus triste des manières, un déclassement à la dernière place (après une 13ème initiale) suite à l’affaire du “coup de fil”. Le “presidentissimo” Garonzi avait promis un coup de main pour ouvrir un concessionnaire Fiat à son ancien joueur Clerici avant un Hellas-Napoli remporté 1-0.

Gianfranco Zigoni a marqué le club par ses performances sur et hors du terrain

Il ne faut qu’une petite année pour remontrer après avoir remporté un barrage contre Catanzaro. Avec l’ancien sélectionneur Valcareggi sur le banc et l’incroyable Gianfranco Zigoni sur le terrain (des gestes techniques et des frasques), l’Hellas ne défigure pas pendant trois saisons : 11ème, 9ème puis 10ème et surtout une finale de Coupe d’Italie perdue en 1976 contre le Napoli sur le score de 4-0. Après une décennie de neuf saisons en Serie A, l’Hellas redescend en Serie B en 1979 et le président Garonzi passe la main. On passe même tout près d’un retour en Serie C avec une 16ème place en 1980-81 un point au dessus du maintien.

1981-1984 : Osvaldo Bagnoli, un nom, une légende

Bagnoli est porté en triomphe, le Hellas est champion d’Italie !

Lorsqu’Osvaldo Bagnoli débarque sur le banc du club, les tifosi du Hellas ne savent pas que leur histoire va changer. Cet ancien joueur du club vient de monter en Serie A avec Cesena mais accepte le challenge véronais. Il fait mouche direct avec un titre de champion de Serie B. Et c’est un retour par la grande porte avec une 4ème place (après avoir été quelques journées en tête lors des matches aller) synonyme même de qualification en Coupe de l’UEFA ! Toujours lors de la saison 1982-83, c’est une finale de Coupe d’Italie perdue contre la Juve : vainqueur à l’aller 2-0, le Hellas s’incline 3-0 au retour sur un but de Platini à la 119ème ! Garella, Tricella, Di Gennaro, Fanna et le buteur Penzo forment déjà une très bonne base. Les débuts européens ont lieu contre l’Etoile Rouge de Belgrade, avec une victoire 1-0 et une élimination au second tour contre Sturm Graz. La saison 1983-84 est identique ou presque, une 6ème place à un point de l’UEFA et une nouvelle finale de coupe perdue contre la Roma cette fois. Enfin des joueurs du Hellas sont rappelés en Nazionale, après 60 ans !

1984-1990 : le scudetto le plus inattendu de l’histoire

Galderisi, Elkjaer et Briegel exultent, le Hellas s’envole vers le titre !

Sont venus s’ajouter entre temps Galderisi, Briegel, Elkjaer. Tant de noms qui vont entrer dans l’histoire du club. L’Hellas prend seul la tête du championnat au soir de la seconde journée de la saison 1984-85 et ne la lâchera plus, 15 victoires, 13 nuls et 2 défaites plus tard, le sacre est officiel. Il arrive en fait à Bergame lors de l’avant-dernière journée avec un nul 1-1. Les buts de Galderisi, les chevauchées de l’allemand Briegel, le physique du danois Elkjaer. Un exploit quasiment sans précédent dans un championnat qui comportait le Napoli de Maradona, la Juve de Platini, la Roma de Falcao et l’Inter de Rumenigge. Le Hellas participe ainsi à la Coupe d’Europe des Clubs Champions, et tombe contre la Juventus tenante du titre en 8èmes de finale. C’est la saison de la décompression avec une 10ème place. 4ème lors de la saison 1986-97, le club véronais retrouve la Coupe de l’UEFA et se faufile jusqu’en quarts, battu par le Werder. C’est le dernier sursaut, le Hellas de Ferdinando Chiampan (fils de Giovanni) croule sous les dettes et rentre dans le rang. Ce formidable cycle Bagnoli se conclut en mai 1990 avec une relégation, mais non sans avoir privé le Milan d’un nouveau scudetto.

1990-2001 : l’ascenseur

Prandelli et ses joueurs fêtent le retour en Serie A en 1999

Un purgatoire qui ne dure qu’une année avec une promotion sous l’égide de Fascetti et une 2ème place derrière le Foggia de Zeman. Mais c’est le début d’un ascenseur incessant dans cette décennie des années 90, qui court jusqu’en 2002. Trois promotions et autant de relégations avec les premiers derbys contre le Chievo en Serie B. Reja, Mutti, Cagni, Prandelli et Malesani passent tour à tour sur le banc de touche. Dans ce yoyo, on distingue le Hellas de Prandelli (et du président Pastorello), champion de Serie B en 1999 et 9ème pour son retour parmi l’élite, Frey, Brocchi, Adailton, Italiano sont les joueurs phares de l’époque. Ils seront rejoints par Camoranesi, Oddo, Mutu et Gilardino les deux saisons suivantes. En 2000-01, le Hellas se maintient en barrages contre la Reggina à la 85ème minute du match retour. La saison suivante est celle du premier derby avec le Chievo en Serie A. Malesani a pris place sur le banc de touche et après une excellente phase aller et un rôle d’outsider, le Hellas coule en seconde partie de saison et finit de façon très inattendue en Serie B.

2001-2011 : vers l’enfer

Igor Zeytulayev évite la relégation en C2 à la dernière seconde

Plongé dans une grave crise économique, le club vit des jours difficiles. D’abord deux maintiens difficiles, avant un sursaut avec une 7ème place en 2004-05. 15ème en 2005-06, le Hellas se classe 18ème la saison suivante et joue son maintien aux play-out contre La Spezia mais s’incline. C’est un retour en Serie C pour la première fois depuis 1941. Il s’en faut d’ailleurs de peu pour que le Hellas ne chute en Serie C2. Sauvé de la relégation directe grâce à une meilleure différence de but particulière que Manfredonia, le maintien est obtenu au play-out contre la Pro Patria, suite à un but de l’Ouzbek Zeytulayev à la dernière seconde…Pendant ce temps le cousin de quartier du Chievo est devenu un habitué de la Serie A. Le chemin pour revenir à une place qui lui sied mieux est un parcours semé d’embuches. Martinelli est le nouveau président, d’abord 7ème en 2008-09. C’est une 3ème place la saison suivante synonyme de play-off pour la montée, mais ils sont perdus en demi-finale contre Pescara. D’ailleurs la promotion directe avait été perdue lors de la dernière journée contre Portoguraro, qui en s’imposant 1-0 dans les derniers instants de la rencontre monte en Serie B. Malgré ces nombreuses déceptions, les supporters du Hellas restent fidèles en remplissant régulièrement le stade.

2011-? : La folle remontée

Mandorlini et ses joueurs fêtent le retour en Serie A en 2013

A la manière de Bagnoli trente ans plus tôt, l’arrivée d’Andrea Mandorlini va changer la donne. Il remplace Giannini en octobre 2011 et remonte le classement jusqu’à la zone play-off remportés en battant Sorrento et la Salernitana. De retour en Serie B après quatre années, le Hellas est de suite compétitif et accroche encore les play-off : ils sont cependant perdus contre Varese en demis mais la fête n’est que reportée. L’année suivante le Hellas est second dans un final à couper le souffle (les 4 premiers s’affrontent lors de la dernière journée) et retrouve enfin l’élite après onze ans d’absence. C’est le Hellas du président Setti, du capocanonniere Cacia, du gardien brésilien Rafael et du petit prodige Jorginho. Là encore les gialloblu ne font pas de la figuration, la saison est démarrée en boulet de canon et la zone Europa League longuement fréquentée, porté par un Luca Toni regénéré (deuxième meilleur buteur avec 20 buts) et un Iturbe intenable, le Hellas se classe finalement 10ème et réussit son retour.