1907 : la fondation

Le Foot-Ball Club Bergamo fondé en 1903 par des Suisses

Le club qui a donné naissance à l’Atalanta est fondé le 17 octobre 1907 par les lycéens Eugenio Urio, Giulio et Ferruccio Amati, Alessandro Forlini et Giovanni Roberti et a pour nom la Società Bergamasca di Ginnastica e Sports Atletici “Atalanta”. Atalanta comme l’héroïne (et non déesse) de la mythologie grecque qui…courrait très vite. On pratiquait dans ce club tous les sports dont le football. Il en existait déjà d’autres dans la Bergame Haute (qui se trouve sur la colline) mais difficile d’accès à l’époque pour les sportifs de la ville basse, dont la Società Bergamasca di Ginnastica e Scherma qui accueille en 1913 le Football Club Bergamo fondé dix ans plus tôt par des Suisses.

1907-1920 : vers la fusion

L’Atalanta en 1913-14 avec ses couleurs noire et blanche

On retrouve alors deux équipes bergamasques dans le championnat Promozione (deuxième niveau national) mais l’Atalanta qui évolue alors en noir et blanc se distingue en accédant à la poule finale de la Lombardie. L’éclatement de la guerre stoppe les compétitions puis en 1919, la FIGC impose qu’une seule équipe de Bergame participe aux nouveaux championnats. La rivalité empêchant dans un premier temps une fusion, un barrage est organisé à Brescia et l’Atalanta bat la Bergamasca 2-0 gagnant son pass pour le championnat de 1ère division, se classant 3ème derrière le Milan et l’Enotira Goliardo lors des poules régionales. C’est seulement en février 1920 que les deux équipes décident enfin de ne faire qu’une pour former l’Atalanta e Bergamasca di Ginnastica e Scherma qui deviendra ensuite l’Atalanta Bergamasca Calcio et qui évolue en bleu et noir. Le premier président est Enrico Luchsinger et le premier match du nouveau club a lieu à Saronno avec une défaite 1-0.

1920-1937 : l’attente pour la Serie A

L’équipe qui obtient la promotion en Serie A pour la première fois en 1936-37

Les premières années sont laborieuses et l’Atalanta ne réussit pas à se dépêtrer de la seconde division, elle en sort seulement en 1927-28 lorsque – guidée par le hongrois Imre Payer – elle remporte son groupe puis termine première du tour final devant la Pistoiese, l’US Bari et la Biellese. La saison en 1928-29 en première division est cruciale, il faut terminer parmi les 9 premiers sur 16 équipes pour participer à la toute nouvelle Serie A. Mission non-accomplie avec une 14ème place. L’Atalanta repart tout de même de la Serie B, elle aussi à poule unique et se classe 8ème. Dirigés pendant trois saisons par un autre hongrois – l’ancien milieu de terrain Jozsef Viola – les nerazzurri se classent 6èmes puis 4èmes mais risquent gros avec une 17ème place en 1932-33 et une santé économique très fragile. Ce sont en tout huit saisons d’affilée à ce niveau avant qu’Ottavio Barbieri ne prennent les rênes et emmène l’équipe en Serie A pour la première fois, une deuxième place derrière Livorno en 1936-37 avec une équipe composée en grande partie de Bergamasques.

1937-1959 : la provinciale la plus crainte

L’Atalanta 6ème en 1940-41

Les grands débuts ont lieu chez le Genoa pour un nul 0-0, le premier but est signé Savio à Bologna et la première victoire arrive lors de la 7ème journée contre la Lucchese. L’impact est compliqué et c’est un retour immédiat en Serie B avec 16 petits points pris en 30 matches (4 victoires, 8 nuls et 18 défaites). Dès lors le club va inaugurer sa spécialité : l’ascenseur avec une bonne dizaine de promotions parmi l’élite ! Le retour est immédiat avec un premier championnat de Serie B dans la besace et l’Atalanta est un promu surprenant puisqu’elle se classe 6ème en 1940-41 juste derrière les gros cadors de l’époque en les battant pour la plupart (deux fois le Milan, la Juve et Bologna) et lorsque la seconde guerre mondiale éclate, le club est encore en Serie A tout comme après la fin.

Severo Cominelli et Stefano Angeleri longtemps meilleur buteur et joueur le plus capé de l’histoire du club

Le président Turini a repris le club et sous sa direction il reste douze saisons consécutives parmi l’élite, devenant l’équipe de province la plus crainte en Italie. On trouve des étrangers de renom comme les danois Sorensen, Rasmussen et Hansen, le suédois Jeppsson (vendu à prix d’or au Napoli) mais aussi les Italiens Stefano Angeleri longtemps joueur le pus capé de l’histoire du club, et Severo Cominelli longtemps meilleur buteur. L’Atalanta se classe ainsi 5ème en 1947-48 tandis que Giacomo Mari et Giuseppe Casari sont les premiers atalantini à porter le maillot de la Nazionale. Ensuite, l’équipe fréquente surtout la seconde partie de tableau et à la relégation en 1958-59, suit l’immanquable retour immédiat avec un nouveau titre de champion de Serie B.

1959-1969 : une identité régionale et une Coupe d’Italie

Les joueurs posent avec la Coupe d’Italie remportée en 1963

C’est reparti pour dix saisons consécutives parmi l’élite avec Fulvio Valcareggi sur le banc, futur sélectionneur de la Nazionale. Une nouvelle 6ème place en 1961-62 (année où l’oriundo Maschio participe au Mondial avec la Nazionale) et surtout une coupe d’Italie la saison suivante en battant le Torino 3-1 en finale grâce à un triplé de Domenghini et sept bergamasques sur le terrain ! L’Atalanta s’octroie ainsi le droit de participer à la Coupe des Coupes mais sort dès le premier tour contre le Sporting Lisbonne en match d’appui. Après plusieurs saisons d’anonymat, le club retombe une nouvelle fois en Serie B en 1968-69.

1969-1984 : l’ascenseur de l’ère Bortolotti

Achille Bortolotti, président historique de l’Atalanta

Cette fois, il faut deux saisons pour revenir parmi l’élite et ça passe par des barrages remportés contre Bari et Catanzaro sous la direction de Giulio Corsini, entraineur qui reste au club quatre ans, le temps de retomber en Serie B après seulement deux saisons et de lancer un certain Gaetano Scirea qui deviendra un des meilleurs défenseurs de l’histoire du football avec la Juventus. Mais surtout, la famille Bortolotti (qui travaille dans le pétrole) achète le club en 1970, Achille passant la main à son fils Cesare en 1980. L’ex joueur Tito Rota ramène les nerazzurri parmi l’élite en 1977 et encore aux barrages (contre Cagliari et Pescara).

Roberto Donadoni, pur produit du centre de formation bergamasque

Cette fois l’ascenseur descend plus bas que prévu jusqu’en Serie C1 en 1981 et malgré le retour de Corsini sur le banc. Une première dans l’histoire de l’Atalanta. Heureusement – et là encore – le retour est immédiat, une seule saison de purgatoire, une de transition et un nouveau championnat de Serie B remporté pour retrouver la Serie A dès l’été 1984. Les entraineurs sont Ottavio Bianchi vainqueur du scudetto avec le Napoli quelques années plus tard et Nedo Sonetti qui reste en tout quatre années, tandis qu’un tout jeune Donadoni – pur produit d’un vivier de plus en plus florissant – a été lancé dans le grand bain.

1984-1994 : Les épopées européennes de Mondonico

Le viking suédois Glenn Peter Stromberg, visage de l’Atalanta européenne

L’Atalanta (où évolue aussi certain Prandelli) reste d’abord trois saisons en Serie A, 8ème en 1985-86 mais surtout 15ème l’année suivante, une relégation lors de la dernière journée avec…14 poteaux touchés en 30 matches ! Cette année-là n’est pas si noire que ça puisque les bergamasques atteignent la finale de la Coupe d’Italie, s’ils s’inclinent contre le Napoli de Maradona, ils participent à la Coupe des Coupes l’année suivante puisque les napolitains sont aussi champions d’Italie. Bonacina, l’élégant suédois Stromberg et Mondonico sur le banc de touche guident l’Atalanta pour des saisons mémorables. La 4ème place en championnat est synonyme de promotion, le parcours européen ne s’arrête que contre les Belges de Malines en demi-finale, pas mal pour une équipe de Serie B !

Une image d’Inter-Atalanta en quarts de la Coupe de l’UEFA 1990-91

Grâce aux buts du brésilien Evair, c’est une 6ème place en 1988-89 synonyme cette fois de qualification en Coupe de l’UEFA mais c’est une élimination au 1er Tour contre le Spartak. Qu’importe, la 7ème place l’année suivante grâce à la contribution de l’Argentin Caniggia vaut une nouvelle aventure européenne. Mondonico et Bortolotti s’en vont en même temps en 1990, arrivent Frosio sur le banc et surtout Antonio Percassi à la présidence, ex-défenseur du club, recyclé dans le marketing. Si le parcours en championnat est anonyme, celui en UEFA pousse jusqu’en quarts contre l’Inter. Des jeunes Lippi et Guidolin passent ensuite sur le banc pour des saisons plus calmes avant l’inévitable et désormais traditionnelle relégation en 1994. Percassi passe la main et vend le club à la famille Ruggeri.

1994-2005 : la pépinière

Giampaolo Bellini et Cristiano Doni respectivement joueur le plus capé et meilleur buteur all-time de l’Atalanta

La nouvelle direction rappelle de suite Mondonico qui ramène tout de suite l’Atalanta en Serie A et qualifie le club en finale de Coupe d’Italie dès l’année suivante, cette fois perdue contre la Fiorentina. Vieri passe chez la Dea mais surtout Pippo Inzaghi capocannoniere du championnat avec 24 buts en 1996/97. Malgré son inconstance chronique, l’Atalanta n’oublie pas de miser sur son centre de formation réputé le meilleur d’Italie avec un bassin lombard parfaitement exploité, le tout guidé par le façonneur de talents Mino Favini. De nombreux jeunes sortent les années suivantes, notamment avec Giovanni Vavassori ancien défenseur qui guide le club quatre saisons et l’amène à une 7ème place en 2000-01. En vrac, les jumeaux Zenoni, Rolando Bianchi, Pelizzoli, Zauri et surtout Giampaolo Bellini, bandiera au long cours. S’ajoutent ensuite Pazzini et Montolivo lors du retour en Serie B après la défaite en barrages contre la Reggina en 2003 et un nouveau retour en A.

2005-… : Colantuono 1 et Colantuono 2

Stefano Colantuono qui s’inscrit dans la tradition des excellents coaches passés à Bergame

Après l’énième relégation en 2004-05, Stefano Colantuono est appelé une première fois à la tête du club,, le championnat de Serie B est dominé de la tête et des épaules et l’équipe se classe 8ème et 9ème, guidée par le splendide capitaine Doni meilleur buteur de l’histoire du club avec 112 réalisations et de retour après un premier passage où il avait également brillé au point d’être sélectionné avec l’Italie pour la Coupe du Monde 2002. Entre-temps, Gigi Delneri effectue un excellent passage pendant deux ans, mais à son départ l’Atalanta redescend en Serie B. C’est ainsi que Percassi fait son retour avec pour objectif de stabiliser le club une bonne fois pour toute parmi l’élite. Ça commence bien avec un nouveau titre de champion de Serie B (et de 12 promotions de rang !) avec le retour de Colantuono. Mais la tâche est compliquée par le calcioscommesse qui éclabousse le club et surtout son éternel capitaine Doni mouillé jusqu’au cou et qui voit sa carrière stoppée par cette affaire. Partant deux fois avec des pénalités de points, l’Atalanta se surpasse deux championnats d’affilée et se sauve aisément.

Le buteur argentin German Denis dit “El Tanque”

Elle devient un modèle de gestion, une équipe de province dure au mal et qui garde la tête sur les épaules, désormais guidée par Consigli dans les buts, Denis en attaque et bien sur l’éternel Bellini.